Aide en Philo

Pouvons-nous être sûrs d'avoir compris autrui ?

Extrait du document

« VOCABULAIRE: AUTRE / AUTRUI : 1) Comme Adjectif, différent, dissemblable.

2) comme Nom, toute conscience qui n'est pas moi.

3) Autrui: Tout homme par rapport à moi, alter ego: "Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire ce moi (ego) qui n'est pas moi (alter)." (Sartre).

Les autres hommes, mon prochain.

C'est à la fois l'autre et le même (mon semblable, un moi autre, une personne). Reformulation: Nous cherchons à saisir la vérité de ce que vit autrui, le sens de ses intentions.

Or autrui est l'autre que moi, il est ce moi que je ne suis pas.

Quels sont donc les obstacles qui rendent difficile, voire impossible, sa compréhension ? Pouvons-nous avoir la certitude de l'avoir compris ? Démarche possible (plan détaillé): Autrui est autre que moi en qui je reconnais un moi, cad une conscience et une pensée.

En conséquence ses actes ne sont pas que purs mécanismes,, mais ils ont un sens et manifestent une intention plus ou moins consciente.

On pourrait donc définir autrui comme celui qui est et qui donne à comprendre.

Compréhension nécessaire à la vie commune et le plus souvent attendue ou exigée d'autrui luimême. Comprendre, c'est prendre ensemble, soit à partir de soi-même, soit à partir de ce que l'on connaît d'autrui.

Ainsi je peux comprendre une de ses attitudes en la rapprochant par comparaison de mes propres expériences vécues dans des situations analogues.

Je peux aussi comprendre une de ses décisions en la rapportant à ce que je connais de son caractère, de ses habitudes, de ses desseins. On s'aperçoit ainsi que ce qui rend possible la compréhension d'autrui, c'est une certaine similitude de nature et de condition entre lui et moi.

Telle que, à travers son expression, je peux le comprendre directement par sympathie.

Telle que par analogie et indirectement je peux le comprendre à travers ma propre expérience.

Telle que je le connais suffisamment pour le comprendre. « Un bébé de quinze mois ouvre la bouche si je prends par jeu l'un de ses doigts entre mes dents et que je fasse mine de le mordre.

Et pourtant, il n'a guère regardé son visage dans une glace, ses dents ne ressemblent pas aux miennes.

C'est que sa propre bouche et ses dents, telles qu'il les sent de l'intérieur, sont d'emblée pour lui des appareils à mordre, et que ma mâchoire, telle qu'il la voit du dehors, est d'emblée pour lui capable des mêmes intentions.

La morsure a immédiatement pour lui une signification intersubjective.

Il perçoit ses intentions dans son corps, mon corps avec le sien, et par là mes intentions dans son corps. [...] En tant que j'ai des fonctions sensorielles, un champ visuel, auditif, tactile, je communique déjà avec les autres, pris aussi comme sujets psychologiques.

Mon regard tombe sur un corps vivant en train d'agir, aussitôt les objets qui l'entourent reçoivent une nouvelle couche de signification : ils ne sont plus seulement ce que je pourrais en faire moimême, ils sont ce que ce comportement va en faire.

Autour du corps perçu se creuse un tourbillon où mon monde est attiré et comme aspiré : dans cette mesure, il n'est plus seulement mien, il ne m'est plus seulement présent, il est présent à X, à cette autre conduite qui commence à se dessiner en lui.

Déjà l'autre corps n'est plus un simple fragment du monde, mais le lieu d'une certaine « vue » du monde.

Il se fait là-bas un certain traitement des choses jusque-là miennes.

Quelqu'un se sert de mes objets familiers.

Mais qui ? Je dis que c'est un autre, un second moi-même et je le sais d'abord parce que ce corps vivant a même structure que le mien.

J'éprouve mon corps comme puissance de certaines conduites et d'un certain monde, je ne suis donné à moi-même que comme une certaine prise sur le monde ; or c'est justement mon corps qui perçoit le corps d'autrui et il y trouve comme un prolongement miraculeux de ses propres intentions, une manière familière de traiter le monde ; désormais, comme les parties familières de mon corps forment un système, le corps d'autrui et le mien sont un seul tout, l'envers et l'endroit d'un seul phénomène et l'existence anonyme dont mon corps est à chaque moment la trace habite désormais ces deux corps à la fois.

» Merleau-Ponty, « Phénoménologie de la perception ». Que faudrait-il pour comprendre autrui avec certitude ? Plusieurs conditions apparaissent : que nous soyons identiques l'un et l'autre et qu'autrui soit moi-même ; que je le connaisse parfaitement ; que je me connaisse moi-même parfaitement.

On trouve ici les raisons pour lesquelles la parfaite compréhension d'autrui est impossible.

Autrui est un autre, il n'est pas moi, il se définit par sa différence de telle sorte qu'aucune certitude intuitive ne me garantit que je l'ai compris.

La totale connaissance d'autrui le transformerait en objet et serait la négation de sa liberté ; il faut souhaiter qu'il soit capable de m'étonner.

La totale connaissance de soi-même est utopique, et bien souvent c'est la rencontre d'autrui qui me permet de me comprendre moi-même. Revenir au sujet pour montrer sur des exemples les limites à l'affirmation. • Ce qui était en jeu : Les limites de la compréhension d'autrui, le respect de sa différence et de sa liberté. >>> Second corrigé de ce même sujet: http://www.devoir-de-philosophie.com/passup-corriges-19222.html. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles