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Pouvons-nous changer d'identité ?

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« Analyse du sujet : Notre sujet prend la forme d'une question à laquelle il s'agit de répondre par « oui » ou « non » (question fermée), avec les nuances et précisions qui s'imposent. Il fait intervenir la notion d'identité : elle est ce qui identifie, c'est-à-dire ce qui permet de distinguer un élément d'autres éléments du même type.

Dans notre cas, c'est de l'identité de l'homme dont il s'agit.

Changer d'identité, c'est donc devenir distinct de ce que l'on était avant le changement.

Mais comment se distinguer de soi-même ? Il faut creuser l'idée de distinction : distinguer un élément d'un autre, c'est remarquer leur différence irréductible.

X se distingue de Y par des caractères qui en eux diffèrent.

Oui mais, objectera t-on, les hommes changent sans cesse, donc diffèrent d'avec eux-mêmes : ils vieillissent, changent de coiffure, maigrissent, se font greffer des organes, etc.

Pourtant ils ne changent pas d'identité.

Ce qui constitue leur identité est précisément ce qui, par delà ces changements, ne change pas.

Notre question devient alors : ceci qui ne change pas peut-il être changé ? L'identité est comme nous l'avons dit ce qui distingue d'autrui.

Elle suppose également une unité, ce qui se laissait présager lorsque nous avons indiqué qu'elle était ce qui ne changeait pas par delà les changements ; elle est alors ce qui regroupe tous ces changements en une unité identifiable. Problématisation : Le sujet nous interroge sur une possibilité.

Pour pouvoir y répondre, nous devons avant tout déterminer quelles sont les conditions de cette possibilité d'un changement d'identité.

Ces conditions ne pourrons être établies que si nous savons ce que signifie changer d'identité, et donc, évidemment ce qu'est l'identité.

Notre premier objectif consistera donc à définir ce qui constitue l'identité de l'homme, pour répondre à notre question : 1.

A quelles conditions peut-on changer d'identité ? Le second problème est évident, et consiste à se demander dans quelle mesure les conditions que nous aurons déterminées peuvent être remplies. 2.

Peut-on remplir ces conditions ? Proposition de plan : I – A quelles conditions peut-on changer d'identité ? Pour savoir à quelles conditions notre identité peut être changée, il nous faut d'abord déterminer ce qui la constitue. Référence : Aristote, Métaphysique, livre Z « On pourrait bien se demander si « se promener », « se bien porter », « être assis » sont des êtres ou ne sont pas des êtres ; et de même dans n'importe quel autre cas analogue ; car aucun de ces états n'a par lui-même une existence propre, ni ne peut être séparé de la substance, mais s'il y a là quelque être, c'est bien plutôt ce qui se promène qui est un être, ce qui est assis, ce qui se porte bien.

Et ces choses semblent plus des êtres parce qu'il y a, sous chacune d'elles, un sujet réel et déterminé : ce sujet c'est la substance et l'individu, qui est ce qui apparaît sous la catégorie en question, car le bon ou l'assis ne sont jamais dits sans un sujet.

Il est donc évident que c'est par cette catégorie que chacune des autres catégories existe.

De sorte que l'être, au sens fondamental, non tel mode d'être, mais l'être absolument parlant, doit être la substance.

» Dans le livre Z de la Métaphysique, Aristote ce demande ce qu'est l'être d'une chose : il montre qu'une qualité, un prédicat ne « sont » rien en eux-mêmes mais sont nécessairement dits de quelque chose, d'un sujet dont seul on peut réellement dire qu'il est.

Ce sujet qui seul est, c'est selon Aristote la substance, c'est-à-dire, étymologiquement, ce qui subsiste.

En d'autre terme, ce qui est, c'est ce qui demeure identique par delà les changements. Appliquons de raisonnement à l'homme : ce qui l'identifie, le distingue de tout autre homme, ce n'est pas ce que l'on peut dire de lui, c'est-à-dire qu'il est grand, petit, jeune, assis, etc., mais ce qui demeure identique en lui au-delà de tous ce qu'on peut en dire.

Son identité est justement ce qui permet de concevoir que le même homme puisse être dit, à différents moments de son existence, petit lorsqu'il est enfant, grand plus tard, aimable, triste puis joyeux, etc. La question maintenant est de savoir si la substance du sujet humain peut être changée : Aristote répondrait radicalement, et conformément à son raisonnement, que non, puisque la substance est justement ce qui demeure. »

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