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Pouvons-nous agir sur nos émotions

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« Pouvons-nous agir sur nos émotions et par quels moyens ? Introduction.

— Il n'est d'action vraiment humaine que celle qui est déterminée par une 'décision volontaire et dirigée par la raison.

Or, trop souvent l'intrusion des forces affectives vient faire obstacle au libre jeu de la volonté, et quand l'affectivité devient émotion, elle est capable de provoquer la déroute des puissances rationnelles, de conduire au désordre et à l'absurde.

Aussi est-il important de savoir si nous ne pouvons pas agir sur nos émotions et par quels moyens nous pourrons les maîtriser. I.

— CE QU'EST L'ÉMOTION .Pour agir sur la nature, il faut la bien connaître : c'est pourquoi il convient tout d'abord de rappeler en quoi consiste l'émotion. Certains psychologues appellent émotion toute sorte de sentiment ou d'état affectif.

Mais il est plus conforme à l'étymologie et à l'usage courant du mot de le réserver pour l'état affectif particulièrement intense que l'on dénomme parfois émotion-choc. Cette intensité provient de l'interaction du physique et du moral : nous sommes émus, lorsque, par suite de notre inadaptation mentale à une situation imprévue, il se produit dans l'organisme une révolution qui nous enlève le contrôle, non seulement de nos paroles et de nos gestes, mais encore de nos pensées (exemple) . II.

— POUVONS-NOUS AGIR SUR NOS ÉMOTIONS ? L'affectivité reste hors de nos prises : nous ne sommes pas les maîtres de nos sentiments ; plaisir et douleur se produisent sans que nous le voulions.

Par suite, si l'on entend par émotion l'état affectif trouble et violent qui accompagne le moment de crise que nous avons tâché d'analyser, il est impossible d'agir sur l'émotion. Mais on entend ordinairement par émotion le fait global comportant, avec une sorte d'angoisse de l'affectivité, un certain affolement des fonctions cognitives et l'incoordination des mouvements : l'émotion ainsi comprise n'échappe pas complètement à notre contrôle. III.

— PAR QUELS MOYENS ? L'émotion résulte d'une action circulaire du physique sur le moral et du moral sur le physique, une certaine inadaptation mentale provoquant une inadaptation organique plus grave, celle-ci venant renforcer l'inadaptation première, et ainsi de suite indéfiniment.

On peut donc agir sur l'émotion soit par la maîtrise de ses états intérieurs, soit par la maîtrise de son organisme. A l'origine de l'émotion, nous trouvons la conscience d'être impréparé à une situation imprévue devant laquelle on s'abandonne à réagir de façon inconsidérée.

Qu'on se défende de ces réactions immédiates, qu'on prenne le temps de réfléchir pour examiner la situation et chercher le meilleur moyen de se tirer d'affaire, et on empêchera l'affolement qui menace (exemple).

Souvent, l'émotion passée, nous reconnaissons qu'un instant de réflexion nous eût évité une grosse sottise : que cette expérience nous instruise. Au cours de l'émotion, c'est sur l'organisme que nous conservons le plus de pouvoir.

Sans doute, nous ne pouvons rien sur les organes qui dépendent du grand sympathique (exemples) ; mais nous aurons beaucoup gagné si nous reprenons la maîtrise des organes commandés par le système cérébro-spinal : c'est en agissant comme si on n'était pas ému, en marchant à une allure normale, en parlant sans précipitation, sans hausser la voix et avec le vocabulaire des gens calmes qu'on parvient à dominer l'attention qui monte. Conclusion.

— Il n'y a pas de coup d'État dans la vie psychologique, et encore moins dans la vie affective.

Le pouvoir de la volonté, loin d'être absolu, est fort limité.

On ne peut pas se gouverner despotiquement, et, pour conserver la maîtrise de soi, il faut procéder à la manière des politiques qui cherchent le point faible de ceux qu'ils veulent conquérir.. »

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