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Pourquoi vivons-nous le malheur comme une injustice ?

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« Définition des termes du sujet: Injuste / Injustice: un mal, ce qui est contraire à la loi, une inégalité. Malheur: Situation pénible, triste, douloureuse OU mauvaise chance, sort funeste. Justice: a) Juste reconnaissance du mérite et des droits de chacun. b) Caractère de ce qui est conforme au droit positif (légal) ou au droit naturel (légitime). Le malheur est naturellement interprété comme une injustice.

Mais pourquoi chercher une raison au malheur ? Est-ce l'effet d'un sentiment de révolte, d'impuissance ? Est-ce la marque d'une faiblesse ? L'injustice apparaît-elle comme une explication rejetant la responsabilité du malheur sur quelqu'un, autre que nous de préférence ? Le malheur appartient au domaine de l'événement et donc du contingent.

Un événement se déclenche et il peut se trouver qu'il soit malheureux pour nous : c'est un état de fait qui n'implique pas nécessairement une intention de faire mal qui déterminerait l'élément en question.

Le meilleur exemple en est sans doute le décès d'un proche : cet élément est purement fortuit et n'a pas de but, pourtant il engendre à nos yeux le malheur.

Vivre le malheur comme une injustice, c'est alors lire le malheur à la lumière d'une grille d'interprétation qui pose d'emblée une distinction première entre le juste et l'injuste.

Or ces notions, en morale comme en droit, impliquent une intention, une volonté. Dire qu'un malheur fortuit est injuste, c'est refuser le caractère fortuit de ce malheur et postuler un responsable, un ordre, une détermination de l'acte qui l'a provoqué.

L'expression "vivre" le malheur est importante : il y a là une dimension sensible qui exclut tout raisonnement purement intellectuel et place la problématique moins du côté de l'intelligence du malheur que de son ressenti. Remarques d'introduction : · Le sujet invite à expliquer un fait donné : nous vivons le malheur comme une injustice (= présupposé). · A priori, nous pouvons dire que nous vivons ainsi le malheur parce que précisément, c'est une injustice ; nous ne ferions que nous conformer à ce qui est. · Cependant, nous « vivons ...

comme » : cela indique qu'il est question d'un point de vue subjectif, d'une façon déterminée d'éprouver une réalité, mais qui n'est peut-être pas la seule possibilité.

Aussi, nous pouvons vivre le malheur comme une injustice en raison de certaines dispositions affectives qui n'indiquent pas que le malheur est une injustice. Problématique : Nous cherchons le bonheur (celui-ci est, ainsi que l'ont définit les Grecs, le Bien suprême) ; donc si le malheur nous advient, ce ne peut être de notre plein gré, parce que nous l'avons voulu.

Dès lors, nous vivons le malheur comme une injustice : nous n'en sommes pas responsables.

Pourtant, est-ce là la seule raison pour laquelle nous vivons le malheur comme une injustice ? Ne serait-ce pas plutôt parce que nous pensons l'être par rapport à un devoir-être ? Auquel cas, ne serions-nous pas responsables de notre malheur au sens où nous serions causes, non des évènements malheureux en eux-mêmes, mais du poids que leur représentation ont sur nous ? Par conséquent, pourquoi vivons-nous le malheur comme une injustice ? Est-ce parce que le malheur n'est effectivement jamais juste ou bien parce que nous nous laissons emporter par nos passions au lieu de surmonter ce qui nous arrive ? 1- PARCE QUE LE MALHEUR MARQUE UNE RUPTURE ENTRE CE QUI EST ET CE QUI DOIT ÊTRE a) Qu'est-ce que le malheur ? Le malheur peut être : 1) métaphysique (il réside dans la finitude, l'irréductible imperfection de notre être) 2) moral (il s'agit ici du malheur en tant que mal commis) 3) physique (le malheur = le mal subi).

Dans les 3 cas, le malheur n'est pensable que par rapport au bonheur.

En cela, notre vécu du malheur se fonde nécessairement par rapport à ce qu'il n'est pas.

Or, qu'est-ce qui pourrait justifier cette absence (de perfection, de bien-être ou de plaisir) ? Peut-on lui donner un sens ? b) L'injustice propre au malheur : arrive ce qui pouvait ne pas arriver ... A.

Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation : « C'est bien l'idée que nos maux sont accidentels qui leur donne leur aiguillon » : le malheur est d'autant plus scandaleux qu'il n'est pas essentiel, qu'il ne traduit aucune nécessité ; c'est en cela que nous le vivons comme une injustice : l'expérience de la contingence nous insupporte parce qu'elle témoigne d'une erreur, d'un processus finalisé entravé. c) ...

et ce qui devait ne pas arriver. »

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