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Pourquoi refuser la conscience à l'animal ?

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« INTRODUCTION Pourquoi alors refuser la conscience à l'animal ? Existe-t-il des traits distinctifs et essentiels permettant de distinguer l'homme de l'animal ? Refuser la conscience à l'animal, n'est-il pas le signe de notre suffisance, de notre anthropocentrisme ? L'homme n'est-il pas le fruit d'une longue évolution animale ? 1.

La conscience est le propre de l'homme • L'homme est un animal, mais doué de conscience, de raison et de langage.

Il est aussi un animal politique. L'animal n'a pas de conscience réflexive La conscience est tout d'abord considérée comme réflexivité, c'est-à-dire qu'elle doit pouvoir sortir de l'en-soi pour atteindre le pour-soi afin de savoir qu'elle est et savoir, ce qu'elle est.

En d'autres fermes, il faut que la conscience soit consciente d'être, il faut qu'elle se sache exister.

Or, ce savoir ne naît pas avec elle, ce n'est pas une idée innée, c'est un lourd travail, pénible et long.

Il s'acquiert, d'une part, de façon théorique : la conscience sort d'ellemême pour, se regarder, elle devient spectatrice d'elle-même et se regarde évoluer dans la sphère du monde. D'autre part, cette théorie doit être accompagnée d'une pratique : la conscience prend conscience d'être à travers ses actes et ses jugements, elle devient alors actrice sur la scène du monde.

Sartre a très bien exprimé cette idée en affirmant : «je sais qui je suis en me regardant dans le miroir de mes oeuvres ». Ensuite, l'essence de la conscience la compare à un acte de synthèses.

Pour qu'un être soit considéré comme conscience, il faut qu'il se soit constitué comme un et identique grâce au pouvoir de synthèse qu'est l'entendement. L'exemple de l'enfant résume parfaitement cette idée : lorsqu'il naît et jusqu'à ce que son entendement fonctionne, l'enfant évolue dans la sphère du sentir: pour parler de lui, il utilise la troisième personne.

Or, lorsqu'il a emmagasiné de nombreuses intuitions sensibles, son pouvoir de synthèse se met en route afin d'unifier toutes ces données sensibles.

C'est ainsi qu'il va passer du « se sentir » au « se penser », utiliser la première personne pour parler de lui-même parce qu'il va s'être construit comme un et identique. Cependant, malgré toute la bonne volonté que l'on puisse mettre.

On ne peut considérer l'animal comme une conscience réflexive.

En effet, celui-ci ne peut s'extérioriser, il ne peut sortir de lui-même pour se regarder.

Il ne peut être spectateur.

De même, il ne peut se regarder à travers ses oeuvres, ses actes et donc devenir acteur pour la simple et bonne raison que l'animal reste dans l'en-soi, c'est-à-dire dans la réalité telle qu'elle est, posée sur la Terre.

En effet, l'animal n'a pas la capacité de se projeter hors de lui pour atteindre le pour-soi et par conséquent il n'est pas conscient d'être: il ne sait pas qu'il est et ne sait pas ce qu'il est, aussi bien de façon théorique que pratique.

En fait, l'animal et la nature sont des « intériorités repliées sur eux-mêmes » car leur intériorité n'a pas la force ni la capacité de s'extérioriser hors d'eux.

De plus, l'animal n'arrive pas à se constituer un et identique car il n'en a pas conscience, il reste toujours prostré dans le sentir sans pouvoir accéder au « se penser, ».

Son entendement ne peut se mettre en route car l'animal ne reçoit pas les donnée sensibles. Par conséquent la conscience ne peut être attribuée à l'animal en tant que réflexivité et acte de synthèse. L'animal n'a ni langage donc pas de raison « Enfin il n'y a aucune de nos actions extérieures qui puisse assurer ceux qui les examinent que notre corps n'est pas seulement une machine qui se remue de soi-même, mais qu'il y a aussi en lui une âme qui a des pensées, excepté les paroles, ou autres signes faits à propos des sujets qui se présentent, sans se rapporter à aucune passion.

Je dis les paroles, ou autres signes, parce que les muets se servent de signes en mêmes façon que nous de la voix ; et que ces signes soient à propos, pour exclure celui des fous, qui ne laisse pas d'être à propos des sujets qui se présentent, bien qu'il ne suive pas la raison ; et j'ajoute que ces paroles ou signes ne se doivent rapporter à aucune passion, pour exclure non seulement les cris de joie ou de tristesse, et semblables, mais aussi tout ce qui peut être enseigné par artifice aux animaux ; car si on apprend à une pie à dire bonjour à sa maîtresse, lorsqu'elle la voit arriver, ce ne peut être qu'en faisant de la prolation de cette parole devienne le mouvement de quelqu'une de ses passions ; à savoir, ce sera un mouvement de l'espérance qu'elle a de manger, si l'on a toujours accoutumé de lui donner quelque friandise lorsqu'elle l'a dit ; et ainsi toutes les choses qu'on fait faire aux chiens, aux chevaux et aux singes, ne sont que des mouvements de leur crainte de leur espérance, ou de leur joie, en sorte qu'ils les peuvent faire sans aucune pensée.

Or il est, ce me semble, fort remarquable que la parole, étant ainsi définie, ne convient qu'à l'homme seul. Car, bien que Montaigne et Charron aient dit qu'il y a plus de différence d'homme à homme, que d'homme à bête, il ne s'est toutefois jamais trouvé aucune bête si parfaite, qu'elle ait usé de quelque signe, pour faire entendre à d'autres animaux quelque chose qui n'eût point de rapport à ses passions ; et il n'y a point d'homme si imparfait, qu'il n'en use ; en sorte que ceux qui sont sourds et muets, inventent des signes particuliers, par lesquels ils expriment leurs pensées.

Ce qui me semble un très fort argument pour prouver que ce qui fait que les bêtes ne parlent point comme nous, est qu'elles n'ont aucune pensée, et non point que les organes leur manquent.

Et on ne peut dire qu'elles parlent entre elles, mais que. »

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