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Est-ce par la conscience que l'homme se différencie de l'animal ?

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« Introduction Il faut préciser ici ce que l'on doit entendre par le terme conscience : en effet, la conscience perceptive ne semble pas réservée à l'homme, dans la mesure où l'animal oriente également son comportement par rapport aux modifications des circonstances du monde.

Mais la conscience se limite-t-elle à une seule adaptation à l'extérieur ? Si non, qu'implique-t-elle de différent, permettant de distinguer l'homme de l'animal, et quel type de différence installe-t-elle : une différence de nature ou une différence dans l'expression de cette nature ? I Plus qu'une adaptation : la conscience comme fondement d'un comportement, Merleau-Ponty et Kant -Merleau-Ponty explore le rôle de la conscience comme optimisation de notre rapport au monde.

Sur un plan non pas psycho-somatique (conscience provenant biologiquement du corps) comme chez Freud, mais existentiel, Merleau-Ponty montre que notre conscience provient de notre relation pratique, corporelle, en mouvement, à notre monde.

La conscience est l'expression de cette relation : elle nous permet d'optimiser celle-ci, de nous orienter correctement dans le monde, de penser nos actions, d'être capables de projets (Phénoménologie de la perception).

La conscience humaine transcende donc une simple adéquation : elle est la raison même de l'harmonie entre l'homme et son monde, témoignant d'une maîtrise de ce rapport. -Kant : la conscience possède bien une fonction de transcendance, qui prouve la liberté de l'homme, sa capacité à fonder par lui-même son comportement.

La conscience morale est cette capacité humaine à élever ses inclinations à l'universel, formant ainsi un "devoir" auto-déterminé : la liberté humaine se définit donc par l'obéissance à soi-même, qui est la tâche de la conscience (Critique de la raison pratique).

La différence avec l'animal ne se fonde donc pas tant sur la nature de la conscience perceptive que sur la tâche imposée à celle-ci. II La conscience comme différence positive : Leibniz et Husserl -Leibniz : Le simple fait psychologique de la conscience étant trop mince pour définir l'homme, et le distinguer de l'animal, Leibniz ne pense pas ainsi l'élément distinctif qui définit l'homme : il ne saurait s'agir pour lui d'une conscience purement psychologique, mais d'une conscience morale déterminant le bien et le mal (La Monadologie). Cette conscience, Leibniz lui donne le nom de responsabilité : ce qui définit l'homme, et le fait participer au royaume de Dieu, c'est cette responsabilité.

C'est donc également ce qui le sépare pour Leibniz de l'animal, qui ne peut percevoir aucune notion de bien ou de mal.

La différence que permet la conscience est ici positive, et de nature. -Husserl : si cependant on veut renoncer à la garantie divine soutenant les distinctions entre les genres d'être, il faut concevoir une différence irréductible dans le rapport au monde de chacun d'entre eux.

Et c'est finalement le mode psychologique d'être de la conscience qui supporte cette différence, avant toute considération morale selon Husserl : la conscience psychologique humaine donne accès au monde extérieur en tant qu'extérieur, ce que ne permet pas la conscience animale (Méditations cartésiennes).

L'accent n'est pas tant mis par Husserl sur une différence de nature entre l'animal et l'homme, que sur une différence de rapport entre cette nature et la nature du monde.. »

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