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Pourquoi l'homme aime-t-il ?

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« Introduction: Dans le Banquet de Platon, Anaxagore raconte le mythe des androgynes: à l'origine, l'humanité était divisée en trois genres: hommes, femmes et androgynes qui réunissaient les deux.

Ces derniers étaient de forme sphérique, avaient quatre bras et quatre jambes et ils vivaient en totale autosuffisance.

Ils étaient si heureux sur terre qu'ils ne pensaient plus à prier les dieux, un jour, Zeus s'énerva et les divisa en deux, depuis, chaque homme et chaque femme cherche sa moitié perdue. Ce mythe exprime ce qu'est l'amour pour l'homme: se sentant incomplet, il cherche à compléter sa vie dans celle de quelqu'un d'autre.

D'autre part, le mythe met l'amour en rapport avec l'origine de l'homme, cela évoque la génération sexuelle. L'amour apparaît comme un besoin naturel.

Mais l'homme s'étant émancipé de la nature dans la civilisation, peut il s'émanciper de ce besoin et du cortège de souffrances qui l'accompagnent? L'amour est en effet un sacrifice de l'individu, il doit faire des concessions pour s'intéresser aux autres.

L'amour implique un don de soi d'autant plus difficile qu'il peut facilement être mis en échec. Problématique: Si cela va contre son intérêt, pourquoi l'homme aime-t-il? I: Les causes naturelles de l'amour 1.

Du point de vue de la biologie évolutionniste, il semble que l'amour soit un trait psychologique recruté par la sélection naturelle pour assurer la survie et la reproduction de l'espèce.

L'homme partage ce trait avec de nombreuses espèces animales. 2.

L'amour est avant tout lié à la reproduction, c'est pourquoi il se base sur le désir sexuel.

Sous le désir et l'amour, il y aurait cette cause inconsciente, la vie qui cherche à se perpétuer dans l'espèce.

Schopenhauer dénonce l'illusion des amoureux qui croient s'aimer en tant qu'individus alors que leur amour est la voix de leur espèce qui cherche à se perpétuer. Toute inclination amoureuse [...] pour éthérée que soient ses allures, prend racine uniquement dans l'instinct sexuel... La passion amoureuse est le thème éternel des romanciers, des poètes, elle joue dans la vie de l'homme un rôle primordial.

Pourtant les philosophes, à l'exception de Platon dans Le Banquet et Phèdre, semblent, pendant longtemps, ne s'être guère préoccupés de la question.

S'il est vrai que Kant évoque, dans Doctrine de la vertu, la tendance à ce plaisir qui s'appelle amour de la chair ou simplement volupté, c'est pour condamner aussitôt le vice qui en résulte : « l'impudence », et nous rappeler que la chasteté est le devoir de l'homme envers lui-même.

Bel aveu de la honte qu'éprouvait sans aucun doute Kant à imaginer le plaisir sexuel et reconnaissance indirecte, avant Freud, que notre civilisation est fondée sur la répression de la sexualité. Rompant avec le silence et loin de toute pudeur, Schopenhauer, lançant un défi à toute la philosophie allemande de son temps et à tous les spécialistes de l'université, consacre tout un chapitre des Compléments au Monde comme Volonté et comme Représentation à l'amour.

On peut y lire (trad.

Marianna Simon, Métaphysique de l'amour, coll.

10/18) : « Toute inclination amoureuse [...] pour éthérée que soient ses allures, prend racine uniquement dans l'instinct sexuel, et n'est même qu'un instinct sexuel plus nettement déterminé, plus spécialisé et, rigoureusement parlant, plus individualisé.

» L'amour et le travail sont, sans aucun doute, les deux grands problèmes auxquels l'homme se trouve confronté dans son existence individuelle.

Mais si le travail prend souvent un caractère contraignant, il semble, au premier abord, que l'amour soit le plus puissant et le plus énergique ressort de la vie.

A tel point que ce dernier perturbe le monde organisé du travail et de la raison : « But dernier de presque chaque aspiration humaine, il acquiert une influence néfaste sur les affaires les plus importantes, interrompt à toute heure les occupations les plus sérieuses [...] trame encore journellement les conflits les plus inextricables et les plus graves, rompt les liens les plus solides [...] donc au total se conduit comme un démon hostile, qui s'efforce de tout mettre à l'envers, de tout embrouiller et renverser.

» Pourquoi toute cette agitation et cette fureur ? Pourquoi une chose si simple occupe-t-elle une telle place dans la vie au point de troubler la sage ordonnance des choses ? Én observateur attentif des choses humaines, Schopenhauer répond qu'il ne s'agit pas d'une bagatelle.

L'amour mérite bien toute cette gravité et. »

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