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Pourquoi des philosophes ?

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« Introduction La philosophie est amour de la sagesse.

Même elle est aussi l'effort pour acquérir une conception d'ensemble de l'univers, ou de l'universalité des choses.

Ainsi la philosophie doit pouvoir s'exercer tant au niveau de la pensée que de l'action.

Le philosophe sera à partir de la conception aristotélicienne de la philosophie, celui qui doit s'efforcer de trouver les principes et causes premières de toutes choses.

On distingue aujourd'hui plusieurs types de sciences comme la métaphysique (science de l'être en tant qu'être), ou l'anthropologie (qui depuis Kant pose la question de la nature de l'homme). Cependant, c'est toujours la philosophie qui est capable de développer une réflexion critique sur les objets ou résultats des différentes sciences.

La philosophie est toujours liée à la réflexion, à un retour du savoir sur lui-même.

La question de savoir si les philosophes ont leur utilité semble indiquer qu'il y a toujours le besoin de revenir sur les idées et sur les faits, afin d'en déterminer les raisons, ainsi que leurs véritables places sur le chemin de la vérité. I.

tous les hommes sont-ils philosophes ? a.

Les dieux eux-mêmes selon le mot de Platon, ne songent pas à philosopher, puisqu'ils sont parfaits et omniscients.

Socrate et Platon se définissent comme ceux qui aspirent à la sagesse, sans pour autant prétendre la posséder.

Aussi ils se définissent ainsi parce qu'ils ont conscience de manquer l'essentiel, et c'est pourquoi ils y aspirent.

Qu'on soit un dieu ou un ignorant, on ne philosophe pas : « car l'ignorance a précisément ceci de fâcheux que, n'ayant ni beauté, ni bonté, ni science, on s'en croit suffisamment pourvu.

Or, quand on ne croit pas manquer d'une chose, on ne la désire pas » (Platon, Banquet, parole de Diotime, 204a).

La philosophie doit naître d'un certain enthousiasme concernant le pouvoir de la raison en l'homme.

La philosophie est née de ce que les explications des phénomènes sont trop peu infondées. b.

La philosophie naît donc du besoin, d'une inquiétude, d'un étonnement, ainsi que d'une exigence morale.

Le simple constat que la réalité est investie par des contradictions infinies amène le philosophe à déterminer une norme de vérité. Car en effet les opinions, qui sont aussi multiples que la diversité des phénomènes, ne peuvent offrir de critère de vérité. C'est le stoïcien Epictète qui cherche ainsi une norme, norme qui permettra de mesurer l'authenticité des opinions (Entretiens, II).

La philosophie serait ainsi cette norme capable de juger les connaissances, et ainsi d'asseoir un savoir toujours plus véridique.

Elle serait la marque en tout homme de sa capacité à agir conformément à la sagesse : « Toute sa force est dans un ferme jugement, contre la mort, contre la maladie, contre un rêve, contre une déception.

Cette notion de la philosophie est familière à tous et elle suffit » (Alain, Eléments de philosophies). c.

Gramsci, de son côté, va même jusqu'à dire que « tous les hommes sont philosophes », bien qu'une « philosophie spontanée » ne puisse dispenser quiconque d'un effort conséquent et soutenu pour élaborer par soi-même une conception critique du monde (extrait de « Cahier 11 », in Cahiers de prison, T.

III).

La philosophie spontanée s'exprime ainsi en tous à travers le langage, des actions, des opinions, des conseils etc., alors que la philosophie réfléchie présente l'effort de fonder des raisons capables d'expliquer les phénomènes de la vie ou de l'existence. II.

De la réflexion à l'action a.

Les philosophes de toutes époques s'épanouissent dans la pensée à partir des philosophes qui ont pensé le monde avant eux.

Le philosophe assure ainsi la pérennité d'une science de l'homme et de la vie.

La philosophie est cette tâche infinie de constitution du savoir, et ce depuis sa naissance dans l'Antiquité grecque : « Seule la philosophie grecque conduit, par un développement propre, à une science en forme de théorie infinie » (Husserl, La crise de l'humanité européenne et la philosophie).

O n peut penser alors qu'il y a, comme l'indiquait déjà Hegel, une unité de la philosophie au-delà de la diversité des philosophies.

Tous philosophes, selon Hegel, est une forme conceptuelle de la marche de l'esprit dans l'histoire : « La dernière venue des philosophies est le résultat de toutes les précédentes, et doit contenir par conséquent les principes de toutes les autres » (Précis de l'Encyclopédie des sciences philosophiques, §§ 13 et 14).

En plus d'assurer l'histoire de la philosophie, les philosophes permettent le progrès du savoir vers sa totalité. b.

La philosophie est donc une réflexion sur le savoir, une science de l'esprit conçue avant tout comme une connaissance de ses propres limites.

La philosophie est ainsi pour Kant « une science des maximes suprêmes de l'usage de notre raison » (Logique).

A insi elle doit pouvoir déterminer rationnellement les fins relatives à tous les domaines.

D'où ces quatre questions posées par Kant : Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Que m'est-il permis d'espérer ? Qu'est-ce que l'homme ? Et la philosophie doit déterminer « la source du savoir humain, l'étendue de l'usage possible et utile de tout savoir, et les limites de la raison » (idem).

La dernière de ces déterminations est indispensable. c.

La philosophie, de par ses multiples expressions à travers les philosophes, doit éclairer l'action, et s'y engager.

Son pouvoir critique semble important devant les conséquences que peuvent amener les nouvelles politiques du progrès techniques.

Socrate est la malheureuse figure de celui qui est mort pour ses idées.

Il s'est employé à inciter ses interlocuteurs à réfléchir par eux-mêmes.

Mais il fut accusé de corruption des mœurs, et d'enivrer la jeunesse de mensonges.

Ainsi la philosophie a toujours eu ce côté hostile devant l'ordre établi, puisqu'elle est capable de répondre devant toutes institutions établies, et d'en déterminer les failles, voire les injustices. Conclusion On est ainsi tous philosophes à notre manière.

Seulement, le véritable philosophe sera celui capable d'éclairer les raisons qui structurent son époque. Les hommes ont l'habitude d'une quotidienneté monotone, bien programmée.

Ils en oublient ainsi de réfléchir sur le monde qui les environne.

Le rôle du philosophe peut être, « à cette époque où tout nous donne à penser », d'éclairer sans cesse les pouvoirs institués qui régissent les comportements humains.

Tout ce qui passe pour évident doit ainsi être mis en examen, et chacun des agents (politiques, économiques, militaires) doivent répondre de leurs actions.

Tocqueville montrait déjà que la Démocratie en Amérique adoucissait le peuple, l'uniformisait, et qu'il y avait de moins en moins de mouvements contestataires.

Le philosophe doit être capable de s'extraire de toutes ces déterminations et pointer du doigt toute action arbitraire venant du pouvoir.

Il semble que les philosophes actuels, riches de leur culture, doivent pour un temps se retirer de leurs préoccupations académiques, et s'investir plus profondément dans les décisions d'un Etat.. »

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