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Pourquoi affirmer l'existence de la liberté humaine ?

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« Introduction -Nous avons une intuition irréductible de la liberté en nous : nous savons que nous avons le pouvoir de refuser ou d'accepter tel jugement. -Néanmoins, la liberté peut toujours être expliquée, c'est-à-dire être ressaisie dans un réseau déterminé de causes et d'effets. -La liberté ne peut donc avoir d'autre existence qu'hypothétique, puisqu'elle ne peut être prouvée.

Mais plus qu'une simple hypothèse, la liberté prend le sens d'un devoir, d'une exigence conforme à sa nature même. -Quel est le sens de l'affirmation d'une liberté chez l'homme ? En quoi cette affirmation de la liberté humaine, comme exigence, est-elle définitoire de l'essence même de cette liberté ? I.

La liberté constitue la condition de possibilité de toute connaissance certaine possible (Descartes). -Descartes exige la possibilité de parvenir à une première certitude indubitable à partir de laquelle pourra s'édifier tout l'ensemble du savoir scientifique et métaphysique.

Cette exigence naît de l'expérience trop souvent faite de l'aspect instable et non rigoureux de nos connaissances : réfutation du géocentrisme, illusions de la perception, querelles théologiques sans fin... -C'est à travers cette exigence que se découvre la liberté humaine : par pour pouvoir parvenir à cette première certitude, il faut pouvoir douter de tout, c'est-à-dire se déprendre de tout ce dont on accorde naturellement notre foi. Seul un geste radical issu d'une liberté absolue peut rendre cette exigence épistémique possible : la liberté se découvre comme la condition de possibilité de l'exigence de connaître. Comment puis-je savoir que ce que je pense est vrai ? Je crois détenir des preuves.

Pour approcher de la vérité de l'être, une réflexion sur le savoir semble le meilleur moyen.

En soumettant son entendement à l'expérience du doute hyperbolique, c'est-à-dire en suspendant son jugement sur l'ensemble de ses perceptions, sur l'existence même de ses sens, Descartes est conduit à découvrir un critère certain de la connaissance. II.

La liberté constitue la condition de possibilité de toute moralité possible (Kant). -L'homme est un être libre en ce qu'il obéit à ses propres lois : c'est l'autonomie.

La liberté, c'est ainsi la détermination de la volonté par la forme de la loi morale, celle de l'impératif catégorique, qui constitue la forme pure du devoir.

Être libre, c'est obéir à la loi donnée par la forme de la raison pure (en tant que non dérivée de l'expérience) pratique (en tant qu'elle sert ici à un usage moral, et non théorique) ; il y a moins un devoir d'être libre qu'une liberté qui rend tout devoir possible. Le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de se déterminer soi-même de par une législation rationnelle.

L'homme est lié à son devoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.

Aucun intérêt ne vient le forcer à faire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vient le contraindre. Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre mais hétéronome, c'est-à-dire sous la dépendance d'une loi qui ne procède pas de lui-même.

Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.

Être libre et moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle. Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.

Le principe suprême du devoir est inconditionné et absolu.

La volonté n'y est pas intéressée, et elle n'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'il y a désobéissance.

Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondée sur un principe d'autonomie : "L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de toute propriété des objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc : de choisir de telle sorte que les maximes de notre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même acte de vouloir." -La liberté constitue une ratio cognoscendi de la moralité : elle ne se prouve ni ne s'éprouve, mais elle doit nécessairement être supposée pour que la moralité puisse être effective.. »

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