Aide en Philo

Pour parler de soi, il faut parler de tout le reste.

Extrait du document

« Que se passe-t-il lorsque l'homme dis « je », c'est-à-dire lorsqu'il parle de lui-même ? Lorsque l'on parle à la première personne, l'on exprime notre être profond, autrement dit, l'on extériorise ce qui nous constitue.

L'on fait donc passer son être de l'intérieur vers l'extérieur.

Mais qu'apprend-on par-là aux autres ? Que leur montre-t-on ? Nous leur présentons notre ‘moi', notre individualité, les tréfonds intérieurs de notre âme : nous parlons de nous-même et rien que de nous-même être singuliers.

Mais Rimbaud écrit « Je est un autre ».

Qui est donc ce « je » dont nous parlons et par quoi est-il constitué ? Est-ce que l'homme se définit intrinsèquement par lui-même, ou bien extérieurement par ce qui est autre que lui ? La vie de l'homme étant faite d'échanges et d'expériences, la seconde proposition paraît plus justifiée.

Ainsi, lorsque nous parlons de nous même, il faut parler de tout le reste.

Mais qu'y a-t-il à part nous dont nous pouvons parler pour nous raconter ? Et comment se fait-il que pour parler de soi, il faille parler de tout ce qui n'est pas soi ? I. Pour parler de soi, il faut pouvoir parler des interdits sociaux – culturels intégrés inconsciemment. Freud explique que notre psychisme (notre personnalité) est divisé en trois : il y a le ‘ça', le ‘moi', le ‘surmoi'.

Ces trois instances permettent à l'homme de vivre sain mentalement dans une société donnée.

Le ‘ça' est la source pulsionnelle (la faim par exemple).

Le ‘moi' est le siège conscient.

Le ‘surmoi' rend compte des expériences permises et interdites telles qu'elles ont été vécues.

Ainsi, l'homme qui parle de lui-même, de son caractère par exemple, parle en réalité des règles sociales et culturelles telles qu'il les a intégré.

Mais alors qu'en est-il lorsque l'homme parle non de sa conduite extérieure, qui le met en relation avec autrui, mais parle plutôt de ses sentiments individuels ? Est-il toujours question de parler d'autre chose que de soi ? L'inconscient peut être connu parce qu'il est une force qui se manifeste dans la conscience. «L'interprétation des rêves est la voie royale de la connaissance de l'inconscient dans la vie psychique.» Freud, Sur le rêve (1900). • L'inconscient freudien n'est pas une forme atténuée de conscience: c'est la région du psychisme humain, chargée de notre libido, c'est-à-dire de l'ensemble de nos désirs sexuels, qui agit sur nos actes et sur nos pensées. Ainsi, pour Freud, rien de ce que nous disons, faisons ou ressentons n'est jamais dû au hasard, mais est le signe d'un désir inconscient.

D'où les lapsus ou les actes manqués. • Les rêves sont la «voie royale» de la connaissance de l'inconscient.

Partant du principe, établi à travers l'étude de nombreux cas, que «le rêve est l'expression de désirs refoulés», la psychanalyse permet de retrouver quels sont les désirs inconscients à l'ouvre chez les individus.

En les identifiant, elle permet parfois de lever leurs angoisses et de les faire sortir de leurs névroses. « En ce qui concerne l'enfant de sexe mâle, le cas, réduit à sa plus simple expression, se présente ainsi : de bonne heure, l'enfant concentre sa libido sur sa mère, et cette concentration a pour point de départ le sein maternel et représente un cas typique de choix d'objet par contact intime ; quant au père, l'enfant s'assure une emprise sur lui à la faveur de l'identification.

Ces deux attitudes coexistent pendant quelque temps, jusqu'à ce que les désirs sexuels à l'égard de la mère ayant subi un renforcement et l'enfant s'étant aperçu que le père constitue un obstacle à la réalisation de ces désirs, on voit naître le complexe d'Œdipe.

L'identification avec le père devient alors un caractère d'hostilité, engendre le désir d'éliminer le père et de le remplacer auprès de la mère.

A partir de ce moment, l'attitude envers le père devient ambivalente […].

Cette ambivalence à l'égard du père et le penchant tout de tendresse qu'il éprouve pour l'objet libidinal que représente pour lui la mère forment pour le petit garçon les éléments du Complexe d'Œdipe simple et positif. […] Une recherche plus approfondie permet le plus souvent de découvrir le Complexe d'Œdipe sous une forme plus complète, sous une forme double, à la fois positive et négative, en rapport avec la bisexualité originelle de l'enfant : nous voulons dire par-là que le petit garçon n'observe pas seulement une attitude ambivalente à l'égard du père et une tendresse libidinale à l'égard de la mère, mais qu'il se comporte en même temps comme une petite fille, en observant une attitude toute de tendresse féminine à l'égard du père et une attitude correspondante d'hostilité à l'égard de la mère.

[…] Il se peut que l'ambivalence constatée dans les rapports avec les parents s'explique, d'une façon générale, par la bisexualité, au lieu de provenir, ainsi que je l'avais supposé précédemment, de l'identification à la suite de l'attitude de rivalité .

» Freud, « Essais de psychanalyse ». II. Pour parler de soi, il faut énoncer des situations.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles