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Pour gouverner, faut-il nécessairement soumettre ?

Publié le 12/04/2023

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« DEVOIR FACULTATIF - 4L2PH02D problèmes du temps présent – EAD Philosophie Sujet : « Pour soumettre ? » nécessairement gouverner, faut-il et Depuis la nuit des temps, les hommes ont cherché des manières de vivre ensemble et de structurer leurs communautés de la meilleure façon possible, compte tenu des contingences du moment.

Très tôt dans l’histoire, en effet, l’état de sauvage de tous contre tous, exigeait la création de communautés qui offraient protection et assistance afin de garantir la sécurité de ses membres.

Ces communautés devaient se doter d’une structure et plus elles devenaient importantes plus ces structures devenaient complexes, au point où des hiérarchies se sont mises en place.

Les premières formes de gouvernements étaient nées.

Dans une structure sociétale (nation, communauté, entreprise etc.) la soumission aux règles (et donc à ceux qui exercent le pouvoir de faire respecter ces règles, le gouvernement) est nécessaire à son fonctionnement. Mais, que veut dire « soumettre » dans l’action de gouverner? Cela n’implique-t-il que la force physique, ou encore des contraintes plus subtiles de l’ordre du psychologique voir de la manipulation ? Et, en dehors de tout cela, une nonsoumission, est-elle pensable, dans le sens d’un respect en toute liberté de tout un chacun, des règles qui permettent le bon fonctionnement d’une société, sans pour cela qu’il soit question de forces de répression de la part de ceux qui gouvernent pour faire respecter ces règles ? En d’autres mots, gouverner est-t-il synonyme de soumettre ? Pour répondre à cette question il convient tout d’abord de comprendre ce que gouverner veut dire dans les différents contextes historiques, afin d’analyser l’évolution de l’art de gouverner selon les contingences au fil de l’histoire.

Nous analyserons ensuite les différents enjeux qui ont influé sur la façon de gouverner.

Le point de départ toutefois reste l’homme en tant qu’objet de gouvernement ou le cas échéant de soumission.

Il nous faudra également définir ce que l’on entend par « soumettre ». L’homme, en tant qu’objet de soumission au pouvoir d’un gouvernement quelconque est, in fine, l’objet de gouvernement. 1 Il est donc nécessaire de bien comprendre le fonctionnement de l’homme, avant de répondre à la question qui nous intéresse. Mais tout d’abord quelle est la définition de « soumettre » ? Selon la définition du Larousse : « Placer quelqu'un dans la dépendance, sous le pouvoir, la domination de quelqu'un : Faire suivre à quelqu'un ou à quelque chose telle règle, telle loi, faire qu'ils en relèvent, qu'ils en dépendent ».

Nous allons voir comment ces définitions correspondent ou non à la façon de gouverner au fil de l’histoire. Comme nous l’avons mentionné dans notre introduction, l’homme dans l’état de nature , c’est-à-dire de liberté totale, en absence de toute règle est en danger en plus d’être un danger pour ses semblables, ainsi que le souligne Hobbes dans le Léviathan.

Il lui faut donc s’associer, bon gré mal gré, à ses semblables afin de sortir de cet état de nature (ce que Kant appelle l’insociable sociabilité dans son Idée d’une histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique) afin qu’il puisse développer toutes ses facultés.

Cela a déjà été formulé par Aristote quand il disait que l’homme était un animal politique. Le destin de l’homme est donc dans la communauté qui par définition appelle à être gouvernée.

En partant de ce constat, que veut dire gouverner et à partir de là comment gouverner ? Depuis le moyen âge jusqu’au temps modernes la forme de gouvernement la plus répondue était de type totalitaire, despotique ou monarchique.

La question se posait plutôt en termes d’acquisition de pouvoir et de conservation de ce même pouvoir, ce que Machiavel théorise parfaitement dans Le Prince. Ce pouvoir, acquis souvent par conquête militaire, héritage ou acquisition, était de nature fragile et menacé de l’extérieur comme de l’intérieur.

Il était donc nécessaire de soumettre afin de se prémunir contre d’éventuelles révoltes.

Cependant à partir du 16ème siècle en France et déjà avant cela en Italie, période à laquelle les humanistes redécouvrent les textes antiques, qui influencent la réflexion politique, le concept de bonne gestion (économique) s’oppose à la conception de gouvernement de Machiavel.

La manière de gouverner afin d’assurer bonheur, richesse et justice dans la communauté, et par la même la continuité du pouvoir en place , vient au centre de la réflexion politique.

La conservation du pouvoir dépend désormais du bien commun. Plus tard, au 17ème siècle, Hobbes anticipe sur le contrat social de Rousseau avec son Léviathan.

Dans cet ouvrage il théorise le pacte social entre les hommes, qui constituent l’État guidé par un monarque disposant de la force pour faire respecter les lois. Rousseau, dans le Contrat social, décrit une forme de gouvernement ou les individus acceptent un certain nombre de devoirs, et renoncent à leurs libertés individuelles en échange 2 de quoi, ils obtiennent une liberté politique fondée sur l’égalité de tous.

Les individus choisissent donc librement de se soumettre aux lois qu’eux-mêmes se sont données.

Toutefois , demeure le concept d’une autorité centrale à laquelle a été délégué, entre autres, le pouvoir de répression.

Peut-on dans ce cas parler d’absence de soumission ? Au fil des exigences économiques des états et suite à la naissance du capitalisme et de l’industrialisation, naît le besoin d’une gestion différente des ressources humaines, en ce sens qu’elles sont parties constituante du capital.

Les théories économiques libérales qui s’imposent à partir du 18 ème siècle, notamment avec Adam Smith qui théorisait « La main invisible du marché » et préconisait de laisser jouer librement les lois de l’offre et de la demande sans intervention étatique, ainsi que David Riccardo qui mettait au centre de la valeur ajouté la quantité de travail fournie, vont influencer la façon dont le pouvoir va considérer les individus en tant que pourvoyeurs de main d’œuvre et en conséquence la manière de les gouverner. Désormais, la richesse de l’État et des citoyens, garante de la paix sociale, et donc de la pérennité des gouvernements, ne passe plus par l’exploitation des populations et de l’accumulation de métaux précieux, mais par le Capital qui comprend les marchandises ainsi que tout ce qui est nécessaire à leur production, stockage et distribution ainsi que la force de travail.

Dans l’intérêt de l’optimisation de la production, il devient désormais nécessaire de prendre.... »

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