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Faut-il se soumettre au pouvoir politique ?

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« Faut-il se soumettre au pouvoir politique ? Analyse du sujet : Du point de vue conceptuel : Soumission : Se soumettre c'est se plier à quelque chose contre lequel on serait porté à s'élever.

La soumission peut être volontaire ou contrainte. Pouvoir/Pouvoir politique : Le pouvoir est la possibilité pour quelqu'un d'imposer sa volonté à quelqu'un d'autre ou à quelque chose.

Le pouvoir politique est la possibilité qu'a le souverain d'imposer sa volonté à ses citoyens ou ses sujets.

C'est donc la capacité du souverain à se faire obéir pour le bien des citoyens, ou pour garantir la paix entre eux, ou pour simplement se maintenir en place. Du point de vue formel : « Faut-il » : Ce type de sujet invite à interroger plus que la simple possibilité (« peut-on »), la nécessité.

IL y a deux ordres de la nécessité : la nécessité de raison et la nécessité de fait, dans la première la raison nous pousse, dans l'autre les faits nous forcent. Problématisation : Nous nous interrogeons sur la nécessité de la soumission politique.

Faut-il se soumettre au pouvoir politique ? Si le pouvoir politique a pour fin le bien commun, comment ne pas envisager de lui obéir sans en même temps tomber soi même dans l'égoïsme ? En effet, un état juste est un état qui a pour fin le bien de tous et de chacun, toutes les mesures qu'il prendra, tous les dispositifs coercitifs qu'il mettra en place ne seront-ils pas nécessaire au bien commun ? Il semble que dans cette perspective idéale il y ai une nécessité morale à se soumettre au pouvoir politique, et que le souverain puisse justement prétendre à un pouvoir sur nous dans la mesure ou nous jugeons son action comme juste, tendue vers le bien de tous et la concorde.

Il faut-donc, semble-t-il obéir au pouvoir politique.

Mais dans le cas d'un pouvoir injuste, ne faudrait-il pas avec la même force désobéir à ce pouvoir ? En effet un pouvoir qui cyniquement mettrai en esclavage les hommes pour les faire servir des intérêts particuliers, l'enrichissement de tel ou tel individu ou classe social, le maintient de tel ou tel dirigeant au pouvoir, mériterait-il que nous lui accordions notre obéissance sans borne ? Dans cette optique on ne peut obéir à l'état qu'en s'en faisant le complice, ce que, par hypothèse, la morale ne peut nous prescrire.

Comment dès lors comprendre sainement le rapport à la soumission politique sans tomber dans la soumission inconditionnelle et sans tomber dans le romantisme inefficace ? Comment résoudre cette opposition morale entre volonté de concorde et indignation ? C'est ce que nous tenterons d'expliquer en dernier lieu. Proposition de plan : 1 .

L'essence du pouvoir politique c'est la soumission volontaire des citoyens à un pouvoir juste dont le but est la concorde et la préservation de cette concorde. a) L'état a une mission : entretenir la paix entre les citoyens, et tendre à sa conservation.

Le pouvoir n'a pour but que la préservation de la concorde qui permet aux hommes de se consacrer au développement culturel, artistique, éventuellement à l'adoration de dieu, plutôt qu'à l'angoisse et la protection des leurs contre les désirs sans limites des plus forts. b) L'état a donc par voie de conséquence une fin essentiellement morale : la concorde, c'est à dire l'entente cordiale des hommes entre eux, permettre la constitution de la société humaines comme sociétés des amis. c) Contrevenir à cette fin morale paraît donc parfaitement immoral, désobéir à l'état qui a pour but la concorde c'est préférer son intérêt particulier et égoïste au bien de l'humanité, qui est comme tel le devoir de l'homme. Problème : Certaines décisions politiques semblent profondément injustes et indignent bien souvent les citoyens.

De plus un pouvoir parfaitement juste est inconcevable si des hommes le dirige parce que les hommes ne peuvent avoir une connaissance du Bien que partielle.

Pour que cet état existe il faudrait un dieu pour gouverner mais dans ce monde il n'y a que des hommes. Transition : Comment envisager les choses dans un monde où la politique est source d'indignation ? 2 .

Si le pouvoir est injuste, il semble qu'il y ait une nécessité morale à l'insoumission des citoyens : l'indignation. a) L'indignation c'est le sentiment naturel que les égarement de l'état induisent parmi les hommes.

cette indignation, l'état peut éviter de la provoquer de deux façons : en se donnant à lui-même des lois justes, les hommes ne seront pas indigné par lui, et il pourra se maintenir ce qui est sa fonction première ; en se lançant dans la répression par la force et la traque des insoumis, il renforcera le sentiment d'indignation, provoquant un peu plus sa fin brutale. b) Dans ces conditions, le citoyen se doit de combattre cet état injuste et de renverser ses dirigeants pour restaurer la justice et la concorde. Problème : La révolte d'un seul contre un pouvoir injuste, ce que nous appelons une révolte romantique, semble vouée à l'échec, c'est-àdire à l'interpellation ou à la mort du révolté entre les griffes de l'appareil de coercition étatique.

La révolution (révolte d'une foule) contre le pouvoir politique en met un autre à la place dont rien ne garanti qu'il sera meilleur.

Elle met fin au règne de l'injuste mais le remplace par un autre pouvoir dont elle ne peut être tenu pour responsable, puisque nul ne peut prévoir lors d'une révolution et l'anarchie qu'elle engendre l'évolution des choses et qu'à la révolution succède souvent un épisode d'odieuse répression ( la Terreur après 1789, Stalinisme après La révolution russe, etc.) Transition : Comment résoudre cette contradiction morale entre désir de concorde et indignation ? 3 .

L'indignation est ce que l'état doit éviter de susciter parmi ses citoyens, pour cela il doit viser la concorde, l'intérêt de tous et de chacun.

Un état qui ne rempli pas ces conditions perd son pouvoir, les citoyens doivent s'organiser en contre pouvoir pour promouvoir les réformes nécessaires à la restauration de l'état. a) L'indignation c'est la réaction logique que le citoyen et le sujet ont devant le spectacle de l'injustice.

L'état ne peut sans en même temps perdre son pouvoir, provoquer ce sentiment parmi les hommes.

en effet, c'est parce que l'état est juste et garant de la justice entre eux que les hommes lui donne tout pouvoir, c'est-à-dire le pouvoir. b) Et quand il a perdu son pouvoir il est légitime que l'état soit changé, pour se maintenir ce qui est son but nécessaire, il ne peut plus compter sur la bonne volonté de ses citoyens, il doit donc s'opposer à leur volonté de rébellion, et il donne plein pouvoir à la force coercitive pour en faire un appareil de répression. c) Dans ces conditions, les hommes ne peuvent faire autrement que de restaurer l'état en en changeant l'organisation.

Il faut donc se soumettre au pouvoir politique quand il est juste, mais il fait avec la même nécessité que s'opposer à l'état quand il est injuste de toute façon, dans ce cas son pouvoir ne repose plus que sur la force, il n'existe plus en tant que pouvoir politique.. »

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