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Popper: La falsification

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Quelle valeur accorder à la notion de vérification expérimental ? Popper, critiquant l'induction, refuse non seulement l'idée que les théories se construisent à partir d'observables « purs », mais aussi l'idée qu'elles se vérifient par des observations.

De l'anglais to falsify, « réfuter ». En epistemologie, ce terme est employé par Karl Popper pour caractériser les théories scientifiques, en tant qu'elles sont toujours susceptibles d'être infirmées par l'expérience, sans pour autant pouvoir être définitivement confirmées par elle.
 

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« Quelle valeur accorder à la notion de vérification expérimental ? Popper, critiquant l'induction, refuse non seulement l'idée que les théories se construisent à partir d'observables « purs », mais aussi l'idée qu'elles se vérifient par des observations. Son argument est que les énoncés scientifiques sont universels : ce sont des lois qui s'énoncent sous la forme « tous...

sont ».

Or, les observations susceptibles de les vérifier se décrivent sous forme d'énoncés particuliers (il s'est produit tel phénomène, dans telles circonstances), et aucun énoncé particulier ne peut logiquement établir la vérité d'un énoncé universel.

Soit, par exemple, la loi zoologique selon laquelle « tous les corbeaux sont noirs » : l'observation d'une nouvelle famille de corbeaux noirs vivant dans mon jardin confirmera cette loi, mais ne la prouvera pas définitivement.

Mille observations de ce genre augmenteront la confirmation mais ne sauraient constituer pour autant une preuve décisive : car il suffit que l'on puisse observer une seule famille de corbeaux blancs pour établir la fausseté de cette loi.

Autrement dit, entre le vrai et le faux, il n'y a pas de symétrie; le faux est plus facile à établir que le vrai.

Un contrôle expérimental peut rendre fausse une loi scientifique, mais non la « vérifier ».

Popper en conclut qu'il faut substituer au concept traditionnel de « vérifiabilité » celui de « falsifiabilité ». Dire qu'une science est expérimentale, cela signifie non que ses énoncés sont « vérifiables », mais qu'ils sont « falsifiables », c'est-à-dire susceptibles d'être réfutés en s'exposant à l'expérimentation.

Cela ne veut pas dire qu'une théorie acceptée l'est sans raison : elle l'est parce qu'elle a jusqu'à présent surmonté les tentatives faites pour en établir expérimentalement la fausseté (ou qu'elle les a mieux surmontées que des théories rivales) ; mais elle ne l'est que jusqu'à preuve du contraire.

Pour Popper, la falsifiabilité des théories scientifiques est l'indice de leur objectivité et le critère de la démarcation entre science et non science.

Une théorie irréfutable ne serait pas supérieure aux autres : elle serait au contraire non scientifique, parce qu'elle serait insensible à des tests expérimentaux falsificateurs.

Tels sont, pour Popper, les énoncés du marxisme ou de la psychanalyse, dont les prétentions scientifiques sont non fondées, puisqu'ils sont toujours capables de se « sauver », quels que soient les démentis expérimentaux qu'ils pourraient subir : ainsi, le marxisme pourra expliquer selon ses propres principes l'échec des pays communistes, en disant, par exemple, qu'ils ont trahi la pensée de Marx.. »

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