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Peut-on vraiment distinguer la religion et la superstition ?

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« Analyse. · · · · · · Le sujet qui nous est ici présenté pose adéquation deux termes : celui de religion, et celui de superstition.

Ils méritent tout deux que l'on s'attarde sur leur définition. o La religion se définit comme une reconnaissance par l'être humain d'un pouvoir ou d'un principe supérieur de qui dépend sa destinée et à qui obéissance et respect sont dus.

C'est une croyance, qui peut constituer une règle de vie, mais qui, de toute façon, consiste en un ensemble d'actes rituels liés à la conception d'un domaine sacré distinct du profane, destiné à mettre l'âme humaine en rapport avec Dieu. o La superstition, elle, se définie comme un comportement irrationnel vs à vis du sacrée.

C'est une attitude religieuse considérée comme vaine.

D'un point de vue historique, il s'agit de l'ensemble des traditions religieuses et préjugés contraires à la raison.

Mais du point de vue religieux, il s'agit du culte des faux dieux, d'une idolâtrie. On constate, par ces deux définitions, que la superstition, d'un point de vue objectif, est proche de la religion.

Mais d'un point de vue subjectif, celui de la religion même, il s'agit d'une hérésie. La question de la superstition ainsi qu'elle nous est posée ici nous demande donc de discerner le point de vue subjectif du religieux, qui renie tout lien avec la superstition, et le point de vue objectif, qui doit déterminer si oui ou non il y a une différence entre les deux. Car on peut se demander si la différence entre les deux ne tiens pas simplement du nombre.

Au-delà d'un certain seuil, ne considère-ton pas une superstition comme étant une religion, simplement du fait du grand nombre de ses adeptes ? La religion peut cependant avoir un avantage sur la superstition : c'est l'accord, éventuel, avec la raison. Car si elle réfute toute superstition, al religion doit pouvoir fournir les preuves de sa distinction.

C'est d'ailleurs sur ce point que nous devrons déterminer s'il existe une distinction entre les deux termes. Si une seule religion parvient à s'accorder avec la raison, c'est-à-dire ne pas entrer, comme le fait toute superstition, en opposition avec la raison, alors, pourrons-nous distinguer les deux.

C'est l'exercice que nous nous proposons de faire ici. Problématisation. Une religion est un ensemble de règles, de rituels, qui permettent à l'homme de rentrer en contact avec le divin.

En cela, on peut facilement penser que rien ne différencie la religion de la superstition.

D'ailleurs, il parait même assez difficile des les séparer ; est-ce seulement possible ? Qu'est ce qui fait penser que la religion puisse n'être qu'une superstition ? Comment faire pour y voir d'ailleurs autre chose ? Enfin, si nous les distinguons, la religion conserve-telle alors ce qui la définit ? Proposition de plan. 1. Comment la religion se peut-elle se définir par la superstition ? · · · · · Lorsque l'on regarde ce qui définit une religion, on ne peut s'empêcher d'y voir un rapport avec la superstition.

Car, en effet, la religion est avant tout une succession de rites, plus ou moins établit, permettant d'accéder à la rencontre avec le divin. Mais si l'idéologie religieuse met en avant un principe de connaissance par la foi, c'est surtout sur le mode d'accomplissement des rites que se définit une religion.

Ainsi, l'eucharistie chrétienne, ou la prière musulmane. La superstition consiste en une série de rites analogues, qui, s'ils n'ont eux même aucune fonction d'ouverture à la divinité, n'en sont pas moins proches de ceux que nous venons de citer. Ce qui nous autorise à citer ce fait tiens dans le mode de fonctionnement des religions .Il faut accomplir certains actes, assister à certaines cérémonies, et recommencer encore, afin d'accomplir sa religiosité. *C'est dans ce mode de fonctionnement que nous retrouvons une identité à la superstition.

Car la superstition se fonde sur des croyances en des modes d'actions : agir de telle ou telle façon afin de s'éviter tel ou tel malheur... « Le meilleur moyen de consoler un malheureux est de l'assurer qu'une malédiction certaine pèse sur lui. Ce genre de flatterie l'aide à mieux supporter ses épreuves, l'idée de malédiction supposant élection, misère de choix.

» E.

M.

Cioran. · · 2. Lorsque la religion, et c'est le cas dans toutes les religions, tend à montrer par où l'homme souffre et comment il peut s'en libérer, elle rentre dans un mode de fonctionnement portant sur la superstition. Pourtant, même si les dires de Cioran peuvent être tout à fait valables, nos pouvons voir dans la religion autre chose que la seule superstition.

Peut être même quelque chose qui permette de dégager totalement la religion de la superstition. Qu'y aurait-il de plus dans la religion qui puisse la distinguer de la superstition ? · · · Une religion se pose comme étant une série de rituels dans un but donné : approcher de Dieu.

La superstition, elle, n'approche pas du divin, mais tend seulement à éloigner du mal. Cette différence est majeure, puisqu'elle permet non seulement de différencier religion et superstition sur le fond, mais en plus elle autorise une remise en cause des religions. Car en effet, le principal reproche fait aux religions, en leur propre sein, fut justement de se comporter de façon superstitieuse.

La scission entre les chrétiens d'occident et les orthodoxes en est. »

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