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Peut-on vouloir l'impossible ?

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« Analyse du sujet • Peut-on renvoie ici à deux orientations possibles : d'une part, celle de la capacité (est-il possible de) ; d'autre part, celle de la légitimité (est-il permis de). • Vouloir désigne le mouvement par lequel la volonté tend vers un objet.

Au sens strict, vouloir, c'est se déterminer pour des motifs raisonnables. • Le mot impossible désigne ce qui ne trouve pas dans la réalité les conditions de sa réalisation, ce qui ne peut être rendu effectif. Identification de la problématique. C'est par la raison que je discerne ce qui relève du possible et ce qui relève de l'impossible.

Si la volonté est intimement liée à la raison en tant que celle-ci vient l'éclairer sur ce qu'elle peut et doit faire, vouloir l'impossible, c'est aller contre la raison.

Mais il existe des forces par lesquelles nous refusons ce que la raison détermine.

Est-ce à dire qu'une part de nous-mêmes refuse d'admettre la réalité, en désirant cet impossible qu'interdit la raison ? Ce désir de franchir les limites rationnelles est-il légitime ? Proposition de plan. I.

La volonté se détermine dans l'ordre des possibles. a.

La volonté, au sens strict, est éclairée par la raison (Descartes). Dans la troisième partie du « Discours de la méthode », Descartes affirme qu'une de ses règles d'action est « de tâcher plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs plutôt que l'ordre du monde » (« Fortune » désigne ici le cours changeant de la nature). Pour comprendre cette maxime, qui semble d'un conformisme révoltant, il faut savoir qu'elle fait partie d'une morale « par provision », c'est-à-dire qu'elle ne correspond pas à la morale définitive de Descartes, mais s'intègre à un ensemble de règles provisoires et révisables, dictées par l'urgence de la vie et de l'action, alors même que la raison et la recherche recommandent la prudence. Le « Discours de la méthode » présente la biographie intellectuelle de l'auteur, et les principaux résultats auxquels il est parvenu par une démarche aussi singulière que révolutionnaire.

Afin de parvenir à une certitude absolue et indubitable, Descartes décide de remettre au moins temporairement en cause la totalité de ses opinions.

Pour parvenir « à la connaissance vraie de tout ce qui est utile à la vie », il se voit obligé de rejeter la totalité de ce qu'il avait cru.

Dans les « Méditations », il décrit ainsi son attitude : « Je suppose que toutes les choses que je vois sont fausses ; je me persuade que rien n'a jamais été de tout ce que ma mémoire remplie de songes me représente ; je pense n'avoir aucun sens...

». Il faut comprendre que ce doute est une démarche intellectuelle qui a pour but de détruire le « palais » de l'ancienne métaphysique, qui n'était bâti que « sur du sable et de la boue », pour reconnaître le véritable palais des sciences sur le roc de la certitude. Mais une question nouvelle apparaît : pendant que je détruis mon ancienne demeure, pour en reconstruire une nouvelle, où vais-je loger ? « Car ce n'est pas assez, avant de recommencer à rebâtir le logis où l'on demeure, que de l'abattre [...] il faut aussi s'être pourvu de quelque autre où o puisse être logé commodément pendant le temps qu'on y travaillera.

» Pendant que le doute m'oblige à n'admettre aucun principe, comment vais-je vivre, et vivre au milieu des autres, sur quels principes vais-je régler mes actes, moi qui rejette tous les principes ? Sur quels critères vais-je choisir d'agir, pendant que je doute de tout ? La démarche intellectuelle de Descartes l'oblige à être irrésolu en ses jugements, de tout passer au crible du doute, mais « les actions de la vie ne souffrent aucun délai.

» « Ainsi, afin que je ne demeurasse point irrésolu en mes actions pendant que la raison m'obligerait de l'être en mes jugements, et que je ne laissasse pas de vivre dès lors aussi heureusement que je pourrais, je formais une morale par provision.

». »

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