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PEUT-ON VOULOIR CE QUE L'ON NE DÉSIRE PAS ?

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« Problématique: La volonté se distingue-t-elle seulement du désir par le recours à la délibération ? N'y a-t-il pas un désir secret caché derrière toute décision apparemment volontaire ? Il pourrait aussi y avoir inversement une complicité de la volonté à l'égard du désir. [La volonté est libre.

Elle est surtout libre de choisir entre le bien et le mal.

Ma raison peut me conduire à renoncer à certains désirs.

Il est aussi possible que ma conscience ignore ce que je désire réellement.] La volonté morale n'a pas pour fin le plaisir Dans la Critique de la raison pratique, Kant montre que le bonheur individuel, recherché par tout un chacun suivant ses propres penchants, ne peut être une finalité morale.

La recherche du bonheur peut fournir des maximes personnelles d'action, mais non des lois à la volonté, même si l'on prend pour finalité le bonheur de tous.

La définition générale du bonheur est subjective, donc variable et changeante.

On pourrait au mieux en tirer des règles générales, mais jamais des règles universelles (valables toujours et nécessairement), car la base en est l'expérience et ce que l'on en ressent.

La recherche du bonheur ne peut donc aboutir à une éthique comportant des règles pratiques communes à tout être raisonnable. A la différence de ces éthiques eudémonistes (eudaimonia : bonheur) qui s'en remettent à la subjectivité de chacun pour apprécier le bonheur, la loi morale doit être valable pour toute volonté raisonnable. La morale repose sur des lois universelles et nécessaires (valables pour tous et que l'on ale devoir de respecter).

A la question que dois-je faire ?, la morale répond : le devoir, et uniquement le devoir.

Le souverain bien n'est pas le bonheur, mais la bonne volonté, c'est-à-dire la bonne intention, désintéressée, l'intention de faire le bien pour le bien, ou encore de faire le bien par devoir.

Elle repose sur un impératif catégorique ("tu dois parce que tu dois") et non hypothétique ("si tu veux obtenir tel résultat, fais ainsi").

Sans condition, il ne repose sur rien de sensible.

L'action n'est pas bonne suivant ses résultats, mais bonne en soi quand elle est faite par devoir.

"Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle." Par ailleurs, le devoir commande le respect de la personne, de l'être raisonnable en tant que valeur absolue : l'humanité, que ce soit la sienne ou celle d'autrui, doit toujours être respectée comme une fin absolue, et jamais traitée simplement comme moyen.

Seule cette volonté morale est autonome dans le sens où elle répond à la loi de raison qu'elle trouve en elle (et qui exige de nous plier à l'universalité), et non à des exigences sensibles, naturelles et empiriques, qui nous rendent dépendants, hétéronomes : en ce cas, c'est l'expérience qui commande et non la volonté rationnelle. Je peux éviter bien des malheurs en changeant mes désirs Ma volonté, soumise au désir, peut, en bien des cas, être l'unique cause de mon malheur.

Descartes propose donc, comme règle de sagesse, de préférer, volontairement, changer ses désirs, plutôt que de se dépenser en pure perte à vouloir transformer l'ordre du monde.

Ma raison, en ce cas, me conduit à vouloir autre chose que ce que je désirais initialement. Dans la troisième partie du « Discours de la méthode », Descartes affirme qu'une de ses règles d'action est « de tâcher plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs plutôt que l'ordre du monde » (« Fortune » désigne ici le cours changeant de la nature). Pour comprendre cette maxime, qui semble d'un conformisme révoltant, il faut savoir qu'elle fait partie d'une morale « par provision », c'est-à-dire qu'elle ne correspond pas à la morale définitive de Descartes, mais s'intègre à un ensemble de règles provisoires et révisables, dictées par l'urgence de la vie et de l'action, alors même que la raison et la recherche recommandent la prudence. Le « Discours de la méthode » présente la biographie intellectuelle de l'auteur, et les principaux résultats auxquels il est parvenu par une démarche aussi singulière que révolutionnaire.

Afin de parvenir à une certitude. »

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