Peut on vivre sans rêver ?
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THÈMES DE RÉFLEXION
• Prendre garde que l'on peut parler aussi bien de rêves diurnes que de rêves nocturnes.
• Savoir que des expériences récentes ont démontré :
— que les hommes rêvaient plusieurs fois et régulièrement chaque fois qu'ils dormaient « normalement »
— que la privation des durées de sommeil non accompagné de rêves avait un effet moindre sur la santé du patient
que la privation des durées de sommeil accompagné de rêves (au point que rapidement, si on continuait quelques
jours l'expérience, le patient était en danger de mort).
• Savoir qu'il a été établi que les oiseaux et les mammifères « rêvent » (du moins qu'ils ont des activités cérébrales
assez intenses à certains moments de leur sommeil).
• Se reporter notamment aux analyses des rêves effectuées par Freud et réfléchir à certaines de ses conclusions.
Par exemple :
— Le rêve est le gardien du sommeil.
— Le rêve tend à la réalisation hallucinatoire du désir.
— Le travail du rêve consiste à transformer les pensées latentes du rêve de façon à les rendre acceptables par le «
Moi », à leur éviter le refoulement.
— Le rêve représente une véritable effraction du « Ça » dans le « Moi ».
— Le rêve, dans son mode d'élaboration même, a un caractère « archaïque », « régressif ».
— Freud postule même une régression qui dépasse l'individu et remonte jusqu'à des sources phylogénétiques.
— Le rêve comme « voie royale qui mène à la connaissance de l'inconscient ».
— Une grande similitude entre le rêve nocturne et la rêverie éveillée, le rêve diurne.
Certes, au niveau des motivations (apparentes), ils sont très différents puisqu'il ne s'agit pas pour ce dernier de
préserver le sommeil.
Mais ils ont en commun un caractère fondamental : procurer au sujet une certaine satisfaction
et cela indépendamment de la réalité extérieure.
De plus, il y a des parentés quant aux mécanismes de formation : le rêve diurne fait souvent appel à des éléments
de l'histoire infantile; on y trouve également des phénomènes de condensation, de déplacement.
Toutefois l'élaboration secondaire y prend une part beaucoup plus grande que dans le rêve nocturne puisque
d'emblée il se présente comme une histoire cohérente.
On constate que les rêves diurnes sont souvent repris dans le rêve nocturne.
Ils peuvent même lui fournir le
scénario (c'est ce que Freud appelait la « façade du rêve »).
• Remarquer que le verbe pouvoir, en français, peut signifier « avoir le choix de ».
En ce qui concerne cette
direction de recherche il va sans dire qu'il ne peut s'agir que de « rêve » diurne.
INDICATIONS DE LECTURES
• La Science des rêves de Freud (P.U.F.).
• Les textes 33 et 38 du livre de Jean Brun La Conscience et l'inconscient (Hachette).
• La Poétique de la rêverie de Bachelard (P.U.F.) notamment les deux premiers chapitres (Les rêveries sur la rêverie)
et le quatrième chapitre (Le « cogito » du rêveur).
• La Terre et les rêveries de la volonté de Bachelard.
Approche problématique
Le rêve est décrit en psychanalyse comme la manifestation de l'inconscient.
Il se produit durant le sommeil
paradoxal et concerne notre partie onirique où les lois de la rationalité n'ont plus cours, où tout est permis.
Rêver
c'est réaliser l'irréalisable, tout est possible, l'imagination et les désirs y fondent leur empire.
Dans le langage courant
rêver signifie envisager de façon peu sûre des projets à long terme que l'on aimerait réaliser même si souvent ils
semblent peu probables; rêver c'est se projeter dans l'avenir.
La base du rêve est donc purement sensible, ils sont
le produit du désir.
La vie humaine est plus complexe que la simple vie animale, nous ne nous suffisons pas de la
satisfaction de nos besoins élémentaires.
Le désir est un mouvement vers l'être le portant vers un objet qui devrait
théoriquement satisfaire un besoin, un manque et lui procurant momentanément une jouissance et une certaine
sérénité.
Cependant, il faut insister sur la temporalité de cette satisfaction, le désir est donc considéré comme un
sentiment insatiable car sitôt le but du désir comblé, un autre lui prendra le pas.
Il faut distinguer plusieurs sortes de
désir selon Épicure : il y a les désirs naturels et nécessaires qui concernent les besoins élémentaires, les désirs
naturels et non nécessaires ( désirs de mets somptueux) et les désirs ni naturels ni nécessaires.
Ainsi si nous nous basons sur Aristote, le désir nous pousse à avancer, la faculté désirante est la moteur de la vie.
Rêvons nous avant de vivre ou le rêve, par son caractère imaginaire, nous écarte t il de notre propre vie? Le rêve,
en tant que manifestation de nos désirs refoulés, est il nécessaire à notre avancée dans la vie? Pouvons nous
envisager de vivre dans le présent sans nous projeter dans nos désirs?
PLAN
I La vie en tant qu'actes dans le présent.
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