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Peut-on vivre pour une vérité?

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« Analyse du sujet : Le sujet prend la forme d'une question fermée, à laquelle il s'agira de répondre par « oui » ou « non » en conclusion avec les nuances qui s'imposent, au terme d'une argumentation documentée. Une vie désigne d'abord l'intervalle de temps qui sépare la naissance de la mort d'un vivant. La vie est également l'ensemble des activités d'un vivant (un homme, une abeille, etc.) ou d'un groupe de vivants (une nation, une ruche, une entreprise, etc.). La vie est encore principe d'animation, de croissance, de reproduction et assimilation qui permet de distinguer le vivant de l'inerte. La vérité s'oppose premièrement à la fausseté.

Elle est universelle et ne se limite donc pas à une opinion. Si elle est avant tout une caractéristique du discours, elle peut, dans son emploi courant, également être une propriété des objets : elle est alors synonyme d'authenticité, par exemple lorsque nous parlons d'un vrai tableau, pour manifester le fait qu'il n'est pas une copie. La vérité s'oppose enfin au mensonge.

Elle est une valeur positive Problématisation : Nous pouvons comprendre de différentes manières l'expression « vivre pour une vérité » : ce peut être premièrement diriger sa vie à partir d'une unique vérité (qui par exemple nous a été donnée) ; deuxièmement, vouer sa vie à la recherche d'une vérité (que nous ne possédons donc pas encore) ; troisièmement, faire de la vérité (contre le mensonge) le critère de sa propre vie.

La 1ère interprétation peut être religieuse : le vérité peut y être entendue comme révélée.

La 2nde dévoile la dimension épistémologique de la question ; la 3ème , sa dimension éthique. Des problèmes similaires se posent dans les trois cas : pour laisser une vérité conduire sa vie ou vouer sa vie à la recherche d'une vérité, il faut déjà s'assurer de son existence, ce sans quoi l'on s'appuierait ou dirigerait sa vie sur une pure illusion. I – Comment s'assurer de l'existence d'une vérité pour laquelle vivre ? Même si nous étions certain de cette vérité, même si elle nous était donnée, il faudrait encore qu'il nous soit possible d'y vouer notre vie, que nous soyons en quelque sorte libre de prendre cette décision. II – Sommes nous libres de vouer notre vie à une vérité ? I – Comment s'assurer de l'existence d'une vérité pour laquelle vivre ? Référence : Pascal, Pensées « Nous connaissons la vérité, non seulement par la raison, mais encore par le coeur ; c'est de cette dernière sorte que nous connaissons les premiers principes, et c'est en vain que le raisonnement, qui n'y a point de part, essaye des les combattre.

Les pyrrhoniens, qui n'ont que cela pour objet, y travaillent inutilement.

Nous savons que nous ne rêvons point ; quelque impuissance où nous soyons de le prouver par raison, cette impuissance ne conclut autre chose que la faiblesse de notre raison, mais non pas l'incertitude de toutes nos connaissances, comme ils le prétendent.

Car la connaissance des premiers principes, comme qu'il y a espace, temps, mouvements, nombres, est aussi ferme qu'aucune de celles que nos raisonnements nous donnent. [...] Et il est aussi inutile et aussi ridicule que la raison demande au coeur des preuves de ses premiers principes, pour vouloir y consentir, qu'il serait ridicule que le coeur demandât à la raison un sentiment de toutes les propositions qu'elle démontre, pour vouloir les recevoir.

» Pascal distingue deux types de vérités : celles du coeur et celles de la raison.

Les vérités du coeur échappent à toute tentative de démonstration et c'est une vaine entreprise que de tenter d'en fournir la raison.

Aussi la certitude de ce type de vérités est-elle ressentie. C'est la raison pour laquelle les tentatives des philosophes de démontrer l'existence de Dieu sont inutiles.

De telles démonstrations, si jamais elles étaient convaincantes, ne prouveraient que l'existence d'un Dieu de la raison, et pas d'un Dieu de coeur.

Poser Dieu comme vérité et guide de notre vie, de plus ne s'oppose en aucune manière à la rationalité, puisque son existence n'est pas une vérité de raison.

C'est pourquoi Pascal répondrait au rationaliste : « — Examinons donc ce point, et disons : «Dieu est, ou il n'est pas.» Mais de quel côté pencherons-nous ? La raison n'y peut rien déterminer : il y a un chaos infini qui nous sépare.

Il se joue un jeu, à l'extrémité de cette distance infinie, où il arrivera croix ou pile.

Que gagerez-vous ? Par raison, vous ne pouvez faire ni l'un ni l'autre; par raison, vous ne pouvez défaire nul des deux. Ne blâmez donc pas de fausseté ceux qui ont pris un choix; car vous n'en savez rien. — Non; mais je les blâmerai d'avoir fait, non ce choix, mais un choix; car, encore que celui qui prend croix et l'autre soient en pareille faute, ils sont tous deux en faute : le juste est de ne point parier. — Oui, mais il faut parier; cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqué.

Lequel prendrez-vous donc ? Voyons.

Puisqu'il faut choisir, voyons ce qui vous intéresse le moins.

(...) .Votre raison n'est pas plus. »

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