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Peut-on tout expliquer?

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« Peut-on tout expliquer ? Discussion : Les hommes sont emportés depuis les origines dans un grand mouvement qui s'appelle la vie dont ils ne saisissent ni la signification, ni la finalité.

Il semble donc que leur effort tende vers la compréhension de ce qui les entoure, à la fois pour lutter contre l'angoisse qui les saisit face à l'immensité, et celle qui les saisit face à la mort. Suggestion de plan : Première partie : Le vide du sens Pris dans le cycle de la naissance à la mort, l'homme ne comprend pas pourquoi il est là, être vivant dans une immensité dont il ne mesure ni le passé, ni le devenir.

Il ne comprend pas pourquoi il aurait à lutter pour sa survie alors que rien ne donne véritablement de portée à son action.

Il peut aussi bien mourir, sa condition ne lui donne pas nécessairement le désir de se battre et d'aller de l'avant.

Les premiers hommes ont éprouvé ce frisson de manière élémentaire, regardant les éléments se déchaîner et craignant la foudre ou les vents comme autant de menaces insaisissables.

Il n'y a donc eu que deux réactions à cette crainte, à cette frayeur même, l'une qui a consisté à enquêter, à chercher, afin d'interpréter les mécanismes, l'autre, concomitante, qui a consisté à donner des faits une interprétation irrationnelle : derrière chaque chose il y a un dieu, un esprit, et les hommes ont tissé alors tout un dialogue imaginaire avec leur environnement.

René Descartes : « Toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la métaphysique ; le tronc est la physique, et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences, qui se réduisent à trois principales, à savoir la médecine, la mécanique et la morale ; j'entends la plus haute et la plus parfaite morale, qui présupposant une entière connaissance des autres sciences est le dernier degré de la sagesse.

» Principes de la philosophie. Deuxième partie : L'effort positiviste « La vérité est si obscurcie en ce temps et le mensonge si établi, qu'à moins d'aimer la vérité, on ne saurait la reconnaître.

» Pascal.

La vérité est donc retorse, il faut faire un réel effort pour y accéder, et le travail de l'esprit conjugué à celui de l'expérience contribue à l'élucidation des phénomènes.

La physique, aussi ancienne que la philosophie, s'efforce donc de prendre la réalité pour objet et de trouver en quoi les choses ne sont pas telles qu'elles nous apparaissent.

« Si nous désirons vaquer sérieusement à l'étude de la philosophie et à la recherche de toutes les vérités que nous sommes capables de connaître, nous nous délivrerons en premier lieu de nos préjugés, et ferons état de rejeter toutes les opinions que nous avons autrefois reçues en notre créance, jusqu'à ce que nous les ayons derechef examinées.

» Descartes, Principes de la philosophie, 1644. Le calcul est donc l'outil logique qui permet de se dégager des phénomènes pour entrer dans la complexité de leur mode d'apparition.

« Si le regard philosophique procure le recul nécessaire pour considérer la science, le regard scientifique procure le recul nécessaire pour considérer la philosophie.

Aussi, leur dialogique binoculaire pourrait procurer le nouveau recul qui nous est nécessaire pour considérer la connaissance.

» Edgar Morin, La Connaissance de la Connaissance, 1986.

Le dix-neuvième siècle est la période de l'histoire qui a le plus cru dans la possibilité de trouver dans les sciences une interprétation totale, globalisante, et c'est paradoxalement le vingtième siècle qui est revenu sur cette foi en désacralisant les acquis scientifiques et en mettant en lumière la part irréductible de la vie à la connaissance objective. Troisième partie : L'irréductible François Jacob écrit dans La logique du vivant que plus l'on va loin dans l'explication des phénomènes du vivant, plus on en vient à percer l'extrême sophistication des mécanismes, plus se pose la question du pourquoi ? En effet, la complexité extrême du mécanisme bio-cellulaire empêche de s'arrêter pour dire, c'est ainsi, mais conduit à la tentation de se demander, si c'est ainsi, c'est ainsi au nom de quoi ? La tentation serait de répondre par la religion, considérant que les fins dernières sont assignables à une transcendance, ultime explication du Tout.

L'absurde a au contraire prôné l'idée qu'il fallait accepter le rien et admettre que l'on vivait pour rien donc qu'on n'avait pas à chercher de cause.

Quelle que soit l'option que l'on privilégie ce qui est sûr est qu'il existe une part de l'homme qui s'appelle l'imaginaire et qui ne se suffit pas d'une rencontre avec la réalité rationnelle.

L'oeuvre d'art pourrait être examinée comme une quête du sens sans recours nécessaire à la transcendance. Conclusion : « L'activité intellectuelle prenant conscience d'elle-même, voilà ce que c'est que l'étude intégrale de la connaissance intégrale, voilà ce que c'est que la philosophie.

» Léon Brunschvicg, La Modalité du jugement, 1897.. »

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