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Peut-on se faire justice soi-même ?

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« PREMIERE CORRECTION A-t-on le droit de se venger ? Toute vengeance s'accompagne d'un sentiment de profondejustice : celui qui se venge pense se faire justice luimême et être dans son bondroit, même s'il use pour cela d'un moyen illégal (contraire au droit établi).

Mais est-il toujours juste de se venger ? La justice n'exige-t-elle pas plutôt de renoncer à toute vengeance et d'accepter de s'en remettre au verdict d'un juge ? En ce cas, indissociable de l'arbitrage d'un juge, la justice serait indissociable du droit. La réponse de Alain Seul l'arbitrage est juste " L'acte juridique essentiel consiste en ceci que l'on renonce solennellement à soutenir son droit par la force.

" Alain, Propos, 18 avril 1923. Problématique A-t-on le droit et est-il juste de se faire justice soi-même (par la vengeance) ? Le droit et la justice ne supposentils pas plutôt l'acceptation commune d'un jugement énoncé par un tiers et fondé sur uneloi générale ? Explication Le règne de la force Soutenir son droit par la force, c'est ne s'en remettre qu'à soi-même.

Mais peut-on être à la fois juge et partie ? Et si chacun voulait soutenir son droit dans la mesure de sa force, ne serait- ce pas un affrontement généralisé ? D'ailleurs, si le droit résultait des rapports de forces, il changerait avec eux, et toute transgression seraitlégale (la force donnerait le droit de transgresser le droit, c'est-à-dire une autre force).

« Or, demande Rousseau, qu'est-ce qu'un droit qui périt quand la force cesse ? » Et que seraient des lois qui changeraient avec les circonstances ? Accepter l'arbitrage Le droit ne doit donc pas être soumis aux forces en présence, mais celles-ci doivent au contraire s'en remettre au jugement d'un tiers, c'est-à-dire d'un arbitre impartial.

« Ce qui est juste, ajoute Alain, c'est d'accepter d'avance l'arbitrage ; non pas l'arbitrage juste, mais l'arbitrage.

» En effet, la valeur de l'arbitrage ne tient pas tant au jugement rendu qu'à l'accord des parties de déposer les armes et de vouloir qu'un jugement soit rendu. Le droit suppose la paix S'en remettre au droit, c'est donc déjà faire la paix : le juge ne peut parler que si les armes se taisent.

Ainsi, le droit n'est pas la condition de la paix, mais sa conséquence : il faut vouloir la paix pour vouloir le droit et la justice.

C'est là aussi une question politique. Débat et enjeu Vengeance et punition légale La vengeance (se faire « justice » soi-même) alimente le conflit, car l'offensé y devient à son tour l'offenseur.

Acte de violence individuelle,arbitraire et passionnelle, elle « provoque, inexpiablement, à l'infini, de nouvelles vengeances 2 » (spirale de la vendetta).

Au contraire, la punition légale repose sur la généralité de la loi (c'est la même pour tous) et sur la décision d'un juge impartial (non impliqué dans le litige).

N'ayant rien d'une nouvelle offense, seule la punition légale peut pacifier les relations humaines. La punition : un mal pour un bien Mais punir consiste toujours à infliger une souffrance à quelqu'un, donc un mal (par exemple, l'emprisonnement).

Or, comment un mal pourrait-t-il être juste etlégitime ? Une action n'est justifiée que par le bien qui en résulte.

Dès lors, punir (infliger un mal) ne sera justifié que s'il n'en résulte pas seulement de la souffrance, mais aussi quelque chose de bon pour celui qui est puni (une mémoire et une volonté de changer), ainsi que pour lasociété qui punit (une paix civilisatrice).. »

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