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Peut-on se dégager des illusions de la conscience ?

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« INTRODUCTION Définition des termes et problématisation : Un individu victime de l'illusion croit vrai ce qui ne l'est pas, par exemple il croit le bâton brisé dans l'eau alors que c'est le phénomène de la réfraction qui fait que nous le voyons brisé.

Le jugement permet de corriger notre erreur.

Mais il s'agit alors d'une illusion de la perception et non d'une illusion de la conscience, autrement dit dans le cas de l'illusion de la perception l'individu peut de lui-même sortir de l'illusion, ce n'est pas le cas pour l'illusion de la conscience.

Prenons l'exemple de l'individu qui, dominé par ses désirs, fera tout son possible pour les assouvir et continuera à penser qu'il est libre d'agir.

Il aura l'illusion d'une liberté.

Or comment peut-il s'en rendre compte, comment l'individu peut-il s'affranchir de ses illusions s'il ne peut le faire par lui-même ? Si nous pouvons nous dégager des illusions de la conscience nous ne pouvons le faire que par l'intermédiaire d'un juge extérieur.

Mais plusieurs obstacles se dressent alors contre cette solution.

En effet nous avons plus confiance en notre conscience qu'en celle d'autrui.

D'autre part une conscience peut-elle juger correctement une autre conscience ? Enfin l'intériorité de la conscience pose le problème de son jugement, autrui ne pouvant avoir accès à ma conscience.

La possibilité de s'affranchir des illusions de notre conscience suppose que nous admettions les limites de notre propre conscience et que nous accordions notre confiance à un juge extérieur (autrui, la société...).

L'individu prisonnier d'une idéologie peut par exemple s'en libérer par sa famille, elle s'efforce de lui montrer qu'il est dans l'erreur et que la croyance en cette idéologie, loin de lui être bénéfique, lui est nuisible. Mais la remise en cause du pouvoir la conscience, autrement dit la mise en évidence de ses faiblesses, peut avoir pour conséquence le scepticisme.

L'individu constatant les insuffisances de sa conscience perd tout espoir d'accéder à la connaissance et préfère suspendre son jugement.

Il faut donc trouver une solution qui permette à l'individu de s'affranchir des illusions de sa conscience tout en évitant l'impasse du scepticisme. PLAN DETAILLE Première partie : Reconnaissance de l'erreur et du pouvoir limité de la conscience. 1.1 Passer au crible la pensée et prendre en compte la possibilité d'une conscience fausse. « L'idéologie est un processus que le soi-disant penseur accomplit sans doute consciemment, mais avec une conscience fausse.

Les forces motrices véritables qui le mettent en mouvement lui restent inconnues, sinon ce ne serait point un processus idéologique.

Aussi s'imagine-t-il des forces motrices fausses ou apparentes.

Du fait que c'est un processus intellectuel, il en déduit et le contenu et la forme de la pensée pure, que ce soit de sa propre pensée, ou de celle de ses prédécesseurs.

Il a exclusivement affaire aux matériaux intellectuels ; sans y regarder de plus près, il considère que ces matériaux proviennent de la pensée et ne s'occupe pas de rechercher s'ils ont quelque autre origine plus lointaine et indépendante de la pensée.

Cette façon de procéder est pour lui l'évidence même, car tout acte humain se réalisant par l'intermédiaire de la pensée lui apparaît en dernière instance fondé également dans la pensée.

» ENGELS, Lettre à Franz Mehring (14 juillet 1893). 1.2 Reconnaître que la conscience ne sait pas tout. « Tu crois savoir tout ce qui se passe dans ton âme, dès que c'est suffisamment important, parce que ta conscience te l'apprendrait alors.

Et quand tu restes sans nouvelles d'une chose qui est dans ton âme, tu admets, avec une parfaite assurance, que cela ne s'y trouve pas.

Tu vas même jusqu'à tenir « psychique » pour identique à « conscient », c'est-à-dire connu de toi, et cela malgré les preuves les plus évidentes qu'il doit sans cesse se passer dans ta vie psychique bien plus de choses qu'il ne peut s'en révéler à ta conscience [...] Le psychique ne coïncide pas en toi avec le conscient : qu'une chose se passe dans ton âme ou que tu en sois de plus averti, voilà qui n'est pas la même chose.

A l'ordinaire, j'en conviens, le service d'information fait à ta conscience peut suffire à tes besoins.

Tu peux te bercer de l'illusion que tu apprends tout ce qui est le plus important.

Mais dans bien des cas, par exemple à l'occasion de l'un de ces conflits pulsionnels, il te fait faux bond, et alors ta volonté ne va pas plus loin que ton savoir.

Mais, dans tous les cas, ces renseignements de ta conscience sont incomplets et souvent peu sûrs ; bien souvent encore il se trouve que tu n'es informé des événements que lorsqu'ils sont accomplis et que tu n'y peux plus rien changer.

Qui pourrait, même lorsque tu n'es pas malade, estimer tout ce qui se meut dans ton âme dont tu ne sais rien ou sur quoi tu es faussement renseigné ? Tu te comportes comme un monarque absolu qui se contente des informations que lui donnent les hauts dignitaires de la cour et qui ne descend pas vers le peuple pour entendre sa voix.

Rentre en toi-même profondément et apprends d'abord à te connaître, alors tu comprendras pourquoi tu vas tomber malade, et peut-être éviteras-tu de le devenir.

» C'est de cette manière que la psychanalyse voudrait instruire le moi.

Mais les deux clartés qu'elle nous apporte : savoir, que la vie pulsionnelle de la sexualité ne saurait être complètement domptée en nous et que les processus psychiques sont en eux-mêmes inconscients, et ne deviennent accessibles et subordonnés au moi que par une perception incomplète et incertaine, équivalent à affirmer que le moi n'est pas maître dans sa propre maison.

» FREUD, Essais de psychanalyse appliquée. Transition : Il faut se méfier de notre conscience c'est ainsi que l'on tiendra compte qu'elle peut être porteuse d'illusions.

Cet usage prudent de notre conscience nous permet de prévenir l'illusion.

Mais si je ne peux me fier à ma conscience à quoi puis-je me fier ? Deuxième partie : Le doute qui pèse sur la conscience aboutit au scepticisme.. »

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