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La société est-elle responsable des illusions de notre conscience ?

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« Explication des termes: ILLUSION: 1) Toute erreur provenant de l'apparence trompeuse des choses (illusions perceptives). 2) C royance ou opinion fausse abusant l'esprit par son caractère séduisant et le plus souvent fondée sur la réalisation d'un désir (Cf.

l'analyse de Freud concernant la religion).

C ontrairement à l'erreur, qui peut être corrigée, l'illusion survit à sa réfutation. Société : association d'individus qui constitue le milieu où chacun s'intègre.

Toute espèce vivante est plus ou moins sociale ; mais tandis que les sociétés animales sont naturelles et gouvernées par l'instinct, les sociétés humaines, organisées selon des institutions mobiles, véhiculent une culture. La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire).

Être conscient signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit.

M ais il convient de distinguer la conscience directe ou immédiate, qui accompagne ainsi tous les actes du sujet, de la conscience réfléchie, conscience qui se saisit elle-même comme conscience.

La première consiste à « avoir conscience », tandis que la seconde consiste à « être conscient d'avoir conscience ».

Le passage de l'un à l'autre serait le fait de « prendre conscience ». Introduction - Entrée en matière: exemple, en Inde, des relations sociales qui restent encore largement marquées par le système des castes souvent accepté et considéré comme « naturel ». - Problème: les hommes ne naissent-ils pas libres et égaux en droits, comme le souligne la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 ? - Lien au sujet: les normes sociales conduisent les hommes à des illusions, autrement dit à une vision fausse et déformée de la réalité. - Sujet: Pouvons-nous aller jusqu'à dire que la société peut être rendue responsable des illusions de notre conscience? I.

La conscience est en partie conduite à des illusions par les déterminismes psychiques et sociaux 1.

Rôle de l'éducation parentale dans la structuration psychique de l'individu - V oir Freud et la mise en place des trois instances: Ç a, Moi et Surmoi. - Insister sur la force contraignante du Surmoi, qui empêche parfois les désirs de se développer (éducation puritaine, frustration, dépression...). - C ela dépend de l'autorité des parents et de ce qu'ils ont eux-mêmes intégré comme interdits inconscients. - À cause du « refoulement », nous n'avons pas une vision objective de nous-même et de nos pulsions. 2.

Rôle de l'école dans la socialisation et l'inculcation des normes - L'école représente le premier milieu social de l'enfant, avant même qu'il ait eu le temps de développer sa conscience critique. – Il intègre des pratiques et des discours, associés à une vision des choses préformée, qui lui font voir le monde et les autres d'une certaine manière. – A vantage : apprend à vivre en communauté, à écouter et respecter l'autre, à travailler à des projets communs. – Inconvénient: peut enfermer dans un état d'esprit fermé sur une communauté (régionale, ethnique, etc.) ou faire imaginer que les connaissances apprises sont vraies et suffisantes (cf.

Descartes et sa remise en cause de l'éducation reçue, au début du Discours de la méthode). 3.

Rôle de la culture dans notre vision des choses – Les valeurs « occidentales », surtout lorsqu'elles sont associées à une vision philosophique « libérale » (Hobbes, Locke, A .

Smith), mettent l'accent sur l'individu et la liberté individuelle, associée à la propriété. – D'autres cultures privilégient davantage le collectif et l'entraide mutuelle. – Difficulté à sortir des stéréotypes culturels et d'une vision unilatérale des choses (cf.

les analyses ethnologiques de C laude Lévi-Strauss et ses critiques de « l'ethnocentrisme »). II.

Cependant, la conscience constitue un instrument critique essentiel et le « support » de la responsabilité 1.

La conscience est le moteur de la pensée critique – P enser à nouveau à Descartes: découvre en même temps le doute – remettant en cause tous ses préjugés (hérités justement du « conditionnement » social) – et la conscience comme vecteur de cette critique (cf.

Discours de la méthode). – Penser au journalisme d'investigation = travail de recherche pour porter à la conscience des citoyens les informations les plus occultées, par profit politique ou financier. 2.

La conscience est le « support » de la responsabilité – Quelqu'un est « responsable » quand il a conscience de ses paroles, de ses actes et de leurs conséquences. – Donc lien essentiel entre conscience et responsabilité. – P enser au passage enfance/âge adulte, aux individus atteints de psychoses et qui sont jugés « irresponsables », aux personnes âgées atteintes de la maladie d'A lzheimer, etc. 3.

Elle appartient à une personne et non à une entité abstraite – Pas de véritable « responsabilité » pour une entité abstraite (un établissement scolaire, un État, une société). – C a s limite: en temps de guerre (responsabilité de l'A llemagne dans la Première Guerre mondiale et dommages payés à la France) ou de catastrophe industrielle (Total Fina pour l'Érika) = responsabilité juridique fixée par des textes de loi et clairement délimitée. – Mais responsabilité morale toujours attribuée à une personne douée de conscience et de liberté (un sujet humain) = personne physique, qui doit assumer ses responsabilités. – Si les individus se déchargent de leurs responsabilités, cela peut conduire à des actes inadmissibles du point de vue moral comme la collaboration de Papon ou d'Eichmann avec les nazis sous prétexte qu'ils ne faisaient qu'obéir à leur administration (cf.

Hannah A rendt, Eichmann à Jérusalem). Reste que le devoir n'a de sens que s'il est bien compris.

La morale du devoir peut, en effet, être pervertie et devenir fanatisme.

A insi on rapporte que le nazi Eichmann, qui dirigea des camps, lors des interrogatoires, cita l'impératif kantien pour justifier son obéissance.

C 'est oublier que, pour Kant, la raison est la source de la loi.

C omme le fait judicieusement remarquer Arendt : « La volonté du Führer s'est substituée cher Eichmann à la raison.

» L'identification kantienne de la volonté au principe de la loi n'a de sens que parce que la loi est un fait de la raison.

Or, cette dernière ne saurait commander la déraison. Eichmann, organisateur de la Solution Finale (projet d'extermination de tous les Juifs d'Europe) a invoqué le nom de Kant, lors de son procès à Jérusalem, pour prétendre qu'il n'avait durant la seconde guerre mondiale, fait que son devoir et obéit inconditionnellement aux lois du troisième reich.

Eichmann n'avait rien compris à l'idée de devoir et l'impératif catégorique chez Kant. En effet, pour le philosophe, la loi morale à laquelle nous devons obéir inconditionnellement est une loi a priori de la raison pure pratique, en tant que telle intérieure en chaque être raisonnable.

Kant oppose autonomie de la moralité (le fait qu'elle ne trouve sa loi qu'en elle-même) à l'hétéronomie du droit (le fait qu'il trouve sa loi à l'extérieur de lui-même).

Invoquer le devoir kantien pour justifier la soumission aveugle au droit le plus criminel, aux règles les plus abjectes est donc un contresens absolu et grotesque.. »

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