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Peut-on satisfaire le désir par l’imagination ?

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« Corrigé envoyé par : Nom Jexou E-mail : [email protected] CORRECTION DE DISSERTATION autour du sujet suivant : « Peut-on satisfaire le désir par l'imagination ?» Introduction : Dans un célèbre passage de A l'ombre des jeunes filles en fleur, Proust décrit la naissance du désir : il suffit au narrateur d'entr'apercevoir les traits d'une femme pour s'enflammer sur-le-champ.

L'imagination se met alors en branle et, à partir de simples fragments, elle compose une image qu'elle pare de toutes les beautés.

L'imagination nourrit donc le désir. Mais elle nous entraîne aussi de la sorte dans un tourbillon sans fin : n'invente-t-elle pas pour le désir des objets toujours nouveaux, toujours illusoires ? On peut alors se demander si l'imagination satisfait bien le désir.

Mais le désir n'a-t-il pas le même mouvement que l'imagination, à savoir celui d'une expansion sans fin ? L'imagination, en cela, ne ressuscite-t-elle pas le désir au lieu de l'éteindre ? l'imagination pourrait bien être impuissante à calmer le désir en raison précisément de sa puissance à le ressusciter ! User de son imagination pour répondre au désir ne correspond-il pas alors à une affaire morale de prise en charge ? Développement : [ I) OUI ] L'imagination répond adéquatement au désir. [ A) parce que ] le désir préfère l'imaginaire. lorsque nous éprouvons du désir pour une personne, nous lui attribuons souvent des qualités parfaitement imaginaires, si bien que l'amour semble inséparable de l'imagination.

La présence de l'être aimé contribue en effet moins au développement du désir que son absence.

L'imagination lui invente alors mille perfections : elle accomplit une étonnante opération de « cristallisation » selon l'expression de Stendhal : un banal rameau d'arbre, jeté dans les mines de sel de Salzbourg ( Autriche ), en est retiré 3 mois après, couvert de cristallisations brillantes.

De même, l'objet aimé, grâce au travail de l'imagination, cristallise autour de lui un ensemble de souvenirs et de rêves.

Que serait la passion sans cette cristallisation de l'imagination, qui véritablement l'engendre ou la recrée ? A peu près rien, peut-être un pur néant affectif !...

: « Ce que j'appelle cristallisation, c'est l'opération de l'esprit qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l'objet aimé a de nouvelles perfections » ( Stendhal, De l'amour ). [ B) parce que ] Le désir a horreur de la réalité. La réalité est rarement à la hauteur de ses espérances.

Chez Proust, par exemple, l'amour ne peut atteindre son paroxysme que si la femme entrevue disparaît aussitôt.

Contempler à loisir son visage réel empêcherait en effet l'imagination de lui accorder tous les charmes possibles.

La puissance que le désir puise dans le processus imaginatif serait alors jugulée. [ Transition] Mais à vouloir trop se détacher de la réalité, est-ce que le désir n'est pas condamné à n'être jamais vraiment satisfait, toujours à la recherche de son extinction ? Si l'imagination est la puissance à maintenir l'existence du désir, comment peut-elle le satisfaire si le satisfaire signifie le faire disparaître ? [ II) NON ] L'imagination n'est pas apte à satisfaire le désir. [ A) parce que ] L'imagination trompe le désir. L'amour ne poursuit qu'un fantôme pour reprendre l'exemple précédemment cité de Proust ; il court le risque de ne jamais trouver sa satisfaction, car l'imagination nourrit le désir, mais est incapable de le rassasier.

Pour échapper à la déception, le désir doit encore recourir à l'imagination : il se forge des espoirs, éternellement déçus et perpétuellement renouvelés.. »

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