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Peut-on reprocher à l'art d'être inutile ?

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« Parties du programme abordées : - L'art. - Le travail. Analyse du sujet : L'art est une forme de travail humain dont l'enjeu pratique et utilitaire n'est pas le principal.

Estce un défaut que l'art devrait corriger, par exemple en se mettant au service d'une morale ou d'une éthique, ou bien une activité dénuée de tout intérêt matériel peut-elle aussi être constitutive de l'être de l'homme ? Conseils pratiques : Commencez par bien conceptualiser la notion d'utilité et son ambivalence.

Interrogez-vous également sur la force de l'expression peut-on : dans certains cas (art totalitaire en URSS ou jdanovisme), elle est plutôt interprétée comme doit-on. Bibliographie : Hegel, L'Esthétique, Textes choisis, PUF. Heidegger, Chemins qui ne mènent nulle part, I, Gallimard.

Kant, Critique de la faculté de juger, 1er partie, Vrin. Platon, La République, Garnier-Flammarion. Difficulté du sujet : ** Nature du sujet : Classique PROBLEMATIQUE ENVOYEE PAR L'ELEVE: On pourrait spontanément être conduit à penser qu'une œuvre d'art n'est pas utile.

En effet, elle n'est pas outil, et elle n'a pas une fonction pragmatique et matérielle.

L'art apparaît ainsi bien souvent d'abord comme un luxe voire un divertissement, mais ne semble renvoyer à aucun caractère d'urgence et relever d'aucune nécessité.

On comprend alors pourquoi on peut spontanément affirmer et penser que l'art est inutile.

Si l'artisan fait œuvre d'utilité en produisant des outils, en agençant des moyens en vue d'une fin précise, l'artiste semble se distinguer de l'artisan non seulement parce qu'il produit de belles œuvres (telle est la distinction traditionnelle), mais aussi parce qu'il n'a pas la même utilité.

Mieux encore, vous pouvez montrer en quoi l'artiste peut aller jusqu'à paraître néfaste au bon fonctionnement de la vie en commun.

L'art ne serait pas alors simplement inutile, mais serait une pratique à condamner.

Sur ce point, vous pouvez penser aux analyses de Platon dans la République lorsqu'il dit qu'il faut chasser le poète de la cité parce qu'il nous détourne de la vérité, parce qu'il ne joue des sentiments et des émotions et parce que c'est un faiseur d'illusions.

Toutefois, il si spontanément nous n'accordons pas la même utilité à l'objet artistique et à l'objet technique, encore faudrait-il préciser à quelles conditions nous parlons d'utilité.

L'utilité n'estelle pas toute relative à la fin qu'on se fixe ? Même un outil peut être inutile quand il n'est pas adapté à l'usage que l'on veut en faire.

Reprocher ainsi à l'art d'être inutile, n'est-ce pas s'enfermer dans une certaine conception de l'utilité ? De plus, l'œuvre d'art ne vient pas satisfaire un besoin de consommation car l'œuvre d'art n'est pas intégrée à l'ordre des besoins vitaux et on peut même dire que l'art nous détourne complètement de la sphère des besoins.

Dans ces conditions quelle peut être l'utilité d'une œuvre ? N'est-ce pas justement de nous apprendre le désintéressement même, la découverte de ce qui peut nous procurer une satisfaction en dehors de ce qui sert et est pratique.

Vous pouvez dès lors vous interroger sur la fonction intellectuelle ou culturelle que l'œuvre d'art peut avoir : elle nous apprend peut être le sens de la gratuité, ce qu'on nomme parfois " l'art pour l'art ". 1.

L'inspiration mal inspirée • La réaction première nous porte à contester violemment : l'art semble tout à fait utile.

Dès lors le sens de la question n'apparaît pas : pourquoi remettre en cause ce qui semble l'évidence même? • Pourtant, l'adjectif «inutile» est attribué à l'art, autrement dit, il qualifie l'art. L'inutilité est alors une propriété considérée comme appartenant à l'art.

Il s'agit bien de l'inutilité DE l'art. Ainsi le problème posé est : compte tenu que l'art est inutile, ou, parce que l'inutilité fait partie de l'art comme caractéristique, peut-on lui en faire le reproche? Peut-on reprocher à l'art ce fait d'être inutile? La discussion consiste alors à se demander, d'abord si on est réellement en mesure de faire à l'art un tel reproche, et ensuite, si on est fondé à le faire, si on en a le droit.

L'inutilité de l'art est ici radicalement hors discussion. 2.

Pistes de réflexion • Une première phase de l'analyse se demanderait en quel sens serait-on en mesure, aurait-on la capacité de reprocher à l'art son inutilité. Si c'est un reproche, c'est donc que ce caractère semble négatif.

Par rapport à quoi? Le mot lui-même se donne la peine de l'indiquer ! Inutile = ne pas être utile.

C'est utile qui est positif, et pas sa négation.

C'est donc le critère à la lumière duquel l'art est évalué. Si positif= utile, c'est-à-dire si le concept d' «utile» concentre en lui toute positivité, alors, en effet, le reproche peut lui être fait de ne rien valoir. Produisant des réalités sans valeur, puisque inutiles, l'activité et l'état d'esprit artistiques sont eux-mêmes sans valeur. On montrerait alors que c'est précisément dans cette perspective que se développeront des thèses utilitaristes de l'art.

En effet, comme on déplore son inutilité foncière, on va tout de même essayer de le «faire servir à quelque. »

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