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Peut-on renoncer à sa liberté ?

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« Problématique: Est-il légitime et possible de se dessaisir et de se dépouiller de sa capacité de dire oui ou non, de son autonomie, de sa faculté de choix éthique ou politique, etc.

? Y a-t-il une servitude volontaire, où l'on renonce à sa liberté ? Vous possédez certainement d'importantes connaissances (Rousseau, Sartre, etc.) se rapportant à l'intitulé. Adaptez-les au sujet avec la plus grande souplesse.

rappelez-vous, avec Rousseau, que renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité et à ses devoirs. Introduction. À première vue, la liberté est une valeur pour laquelle les hommes n'ont cessé de se battre, au cours de l'histoire. Toutefois, Kant faisait déjà remarquer que beaucoup d'hommes qui pourraient être indépendants ne le sont pas parce qu'ils ne le veulent pas : un livre leur tient lieu d'intelligence, un médecin décide de leur régime, etc.

("Qu'estce que les Lumières ?").

C'est pourquoi l'on peut se demander si l'homme, capable de lutter pour sa liberté, ne serait pas aussi capable d'y renoncer, et d'y renoncer librement. Liberté ou sécurité ? Une liberté épouvantable Pour que les hommes puissent vouloir vraiment se dépouiller de leur liberté, il faudrait qu'elle entraîne des inconvénients majeurs.

C'est, en somme, la thèse de Thomas Hobbes.

Pour lui, avant l'instauration de l'État, rien ne peut limiter le droit absolu qu'a chacun sur toutes choses, sinon sa puissance propre.

Mais, comme tous les hommes ont à peu près les mêmes capacités, qu'elles soient physiques ou autres (ruses, alliances), et qu'ils désirent augmenter toujours leur puissance, la liberté indéfinie des hommes à l'état de nature engendre un état de guerre incessant de tous contre tous.

« L'homme est un loup pour l'homme.

» La liberté naturelle est un cauchemar. Céder sa liberté pour assurer sa vie. Comment l'humanité ne serait-elle pas menacée jusque dans son existence par le choc violent des libertés naturelles ? Hobbes imagine que la raison ou la crainte de la mort donnent aux hommes l'idée d'un état de paix.

L'idée reste toutefois sans effets tant qu'ils n'ont pas cédé volontairement la totalité de leurs droits et liberté naturels à une puissance supérieure.

C'est ce qu'ils font finalement, par calcul.

Tel est l'État légitime, puissance sans limites, constituée par l'abandon, librement consenti, de toute la liberté naturelle de chacun à un Souverain absolu, dont l'unique devoir, mais essentiel, est de rendre impossible le chaos de l'état de nature, donc d'assurer paix civile et sécurité.

Hobbes nomme « Léviathan » cet État légitime, parce que la Bible donne le même nom à un monstre d'une prodigieuse puissance. Des libertés sans risque. Pour jouer son rôle, le Souverain de l'État ainsi constitué (un monarque est, selon Hobbes, préférable) utilise certains moyens.

D'abord la force, le glaive, ce qu'on appellerait aujourd'hui le monopole de la violence légitime (police, armée).

Ensuite, des lois.

Celles-ci tiennent toute leur légitimité du Souverain, lui seul est autorisé à définir le juste et l'injuste.

Ces lois ne visent que le maintien de la sécurité, ce pour quoi l'État existe.

Leur silence détermine les libertés des citoyens : ils peuvent faire tout ce qu'elle n'interdit pas et elle n'interdit que ce qui pourrait ruiner la paix.

Ayant librement renoncé à leur liberté naturelle, les hommes ne sont plus libres de revendiquer d'autres libertés ; mais ils ont la liberté de faire ce à quoi la loi ne s'oppose pas, ce qu'il n'est pas nécessaire d'interdire pour maintenir la paix civile. Une libre renonciation ? Pour Hobbes, l'État tient sa légitimité de ce contrat inaugural par lequel chacun renonce définitivement à une liberté naturelle ruineuse.

Mais cette renonciation peut-elle être considérée comme libre ? N'est-ce pas d'abord contraint par la nécessité, la violence naturelle, qu'on renoncerait à sa liberté ? Une des assises de la pensée de Hobbes est alors la violence naturelle : ce n'est pas par hasard que Rousseau refuse cette idée. Pas d'humanité sans liberté Renoncer à sa liberté est impossible. Toujours à l'intérieur d'une problématique politique, Rousseau conteste d'abord l'idée selon laquelle les hommes auraient remis leur liberté à des souverains absolus en échange de leur sécurité. - Un tel échange les placerait « dans une condition pire que l'anarchie de nature, puisque, devenus les sujets d'un roi absolu, ils n'[auraient] aucune sauvegarde contre les abus de pouvoir ou les folies de leur souverain » (Derathé, Rousseau et la Science politique de son temps, Vrin, 1971). - De plus, « renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa condition d'homme [...].

Une telle renonciation est. »

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