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Peut-on renoncer à la liberté?

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« INTRODUCTION Définition et problématisation : L'article premier de la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 affirme que « les hommes naissent et demeurent libres.

» En ce sens la liberté de l'homme est innée, il ne l'acquiert pas, elle fait en quelque sorte partie de sa nature.

Le renoncement compris comme abandon de cette liberté dite naturelle semble de prime abord impossible.

Cependant la liberté peut être prise dans un second sens, elle est alors la liberté civile celle qui prend sens à partir du moment où l'homme appartient à une société.

Cette liberté diffère de la première dans la mesure où elle est définie extérieurement, par la cité, et non intrinsèquement comme la première.

L'émergence de cette deuxième liberté pose le problème de leur conciliation.

Faut-il renoncer à la première pour pouvoir bénéficier de la seconde ce qui semble nécessaire si l'homme veut faire partie et être reconnu comme membre de la société ? Pour répondre à ce problème nous analyserons tout d'abord la liberté dite naturelle, quel sens faut-il lui donner ? Ensuite nous étudierons la nature de la relation entre les deux types de liberté.

Enfin nous donnerons à la liberté une dernière définition qui nous permettra de résoudre cette tension. PLAN DETAILLE Première partie : Qu'est-ce qu'être libre ? 1.1 La liberté comme absence de contraintes. « Un homme libre est celui qui, pour ces choses que selon sa force et son intelligence il est capable de faire, n'est pas empêché de faire ce qu'il a la volonté de faire.

[…] la liberté de l'homme consistant en ceci qu'il ne rencontre pas d'obstacle pour faire ce qu'il a la volonté, le désir ou l'inclination de faire.

» HOBBES, Léviathan, II 21 L'identification de la liberté à l'absence de contraintes conduit à former l'idée d'une liberté illimitée.

Or notre liberté est bien souvent confrontée à des obstacles et notamment en raison du fait que nous ne vivons pas seuls et que nous devons nous efforcer de vivre ensemble en conciliant nos libertés.

Dans quel contexte pouvons-nous inscrire la liberté illimitée ? 1.2 L'état de nature. « Avant que les préjugés et les institutions humaines aient altéré nos penchants naturels, le bonheur des enfants ainsi que des hommes consiste dans l'usage de leur liberté ; mais cette liberté dans les premiers est bornée par leur faiblesse.

Quiconque fait ce qu'il veut est heureux, s'il se suffit à lui-même ; c'est le cas de l'homme vivant dans l'état de nature.

» ROUSSEAU, Emile ou de l'éducation.

LII. L'état de nature selon Rousseau est un état qui permet à l'homme de pouvoir exercer cette liberté illimitée, le fait de pouvoir accomplir les actions selon sa propre volonté.

Mais il émet une condition « s'il se suffit à lui-même ». Or l'autosuffisance est loin d'être accessible à l'homme et c'est une des raisons pour laquelle l'homme vit en société. Transition : La mise en évidence d'une première définition de la liberté n'est pas sans poser problème.

En effet si conceptuellement il n'y a pas d'obstacle à l'existence de la liberté naturelle, dans les faits il en est tout autrement. Deuxième partie : L'entrée dans l'état civil coïncide-t-elle pour l'homme avec l'abandon d'une certaine liberté ? 2.1 La perte de la liberté naturelle. « Ce que l'homme perd par le contrat social, c'est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu'il peut atteindre ; ce qu'il gagne, c'est la liberté civile et la propriété de tout ce qu'il possède.

Pour ne pas se tromper dans ces compensations, il faut bien distinguer la liberté naturelle qui n'a pour bornes que les forces de l'individu, de la liberté civile qui est limitée par la volonté générale, et la possession qui n'est que l'effet de la force ou le droit du premier occupant, de la propriété qui ne peut être fondée que sur un titre positif.

» ROUSSEAU, Contrat social, I 8. Le contrat social exige de l'homme qu'il renonce à sa liberté naturelle pour accéder à la liberté civile.

En ce sens la liberté illimitée ne peut perdurer dans l'état social, la liberté civile suppose la prise en compte de la primauté de l'intérêt général. 2.2 La liberté issue des conventions. « La liberté des sujets réside donc uniquement en ces choses que, dans le règlement de leurs actions, le souverain s'est abstenu de prendre en compte.

» HOBBES, Léviathan. Hobbes, lui-même, après avoir défini la liberté comme absence de contraintes, met en évidence une autre sorte de liberté, la liberté civile qui émerge au sein de l'Etat et qui coïncide avec les « chaînes artificielles » que sont les conventions.. »

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