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Peut-on renoncer à la liberté ?

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« Définition des termes du sujet: LIBERTÉ: Ce mot, en philosophie a trois sens : 1° Libre arbitre.

Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun d'eux. 2° Liberté de spontanéité.

S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure. 3° Liberté du sage.

État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison. RENONCER: abandonner un droit, une idée, se défaire, se dessaisir, se démettre. Introduction. À première vue, la liberté est une valeur pour laquelle les hommes n'ont cessé de se battre, au cours de l'histoire.

Toutefois, Kant faisait déjà remarquer que beaucoup d'hommes qui pourraient être indépendants ne le sont pas parce qu'ils ne le veulent pas : un livre leur tient lieu d'intelligence, un médecin décide de leur régime, etc.

("Qu'est-ce que les Lumières ?").

C'est pourquoi l'on peut se demander si l'homme, capable de lutter pour sa liberté, ne serait pas aussi capable d'y renoncer, et d'y renoncer librement. Liberté ou sécurité ? Une liberté épouvantable Pour que les hommes puissent vouloir vraiment se dépouiller de leur liberté, il faudrait qu'elle entraîne des inconvénients majeurs.

C'est, en somme, la thèse de Thomas Hobbes.

Pour lui, avant l'instauration de l'État, rien ne peut limiter le droit absolu qu'a chacun sur toutes choses, sinon sa puissance propre. Mais, comme tous les hommes ont à peu près les mêmes capacités, qu'elles soient physiques ou autres (ruses, alliances), et qu'ils désirent augmenter toujours leur puissance, la liberté indéfinie des hommes à l'état de nature engendre un état de guerre incessant de tous contre tous.

« L'homme est un loup pour l'homme.

» La liberté naturelle est un cauchemar. Hobbes passe à juste titre pour l'inventeur du libéralisme politique et de l'idée moderne de démocratie.

Il conçoit en effet la loi comme une règle extérieure aux actions individuelles, dont elle garantit simplement la sécurité, et fonde le pouvoir politique sur le droit de l'individu. 1.

L'état de nature A.

La guerre de tous contre tous Hobbes veut être le Galilée de la science politique, par l'application des principes de la physique à la société.

Il ne considère que les forces en présence, portées par les individus.

L'état de nature – fiction théorique et non description historique – représente l'état des forces individuelles en l'absence de tout pouvoir politique. Dans cet état, chaque individu poursuit sa conservation, poussé par trois passions fondamentales : la peur de la mort violente, la soif de pouvoir et la défiance à l'égard d'autrui (possible agresseur).

Pour assurer sa sécurité, chacun dispose d'un droit illimité sur toutes choses et tout homme.

C'est le droit de nature. Tout est permis, jusqu'au meurtre.

L'état de nature, c'est la guerre.

Mais tous y sont égaux, car la force est instable : celui qui domine aujourd'hui peut être surpassé demain par une alliance ou par une ruse.

Rien n'est sûr, la crainte est générale. B.

Naissance de la raison et sortie de l'état de nature Mais l'homme, s'il est « un loup pour l'homme » (Léviathan), est un loup intelligent.

L'angoisse de la mort pousse les hommes à anticiper, à tout faire pour réduire le danger.

Elle est donc la racine de la raison : faculté de calculer, d'imaginer des moyens, de peser les risques, en vue d'une décision. Cette rationalité pragmatique conduit l'homme à quitter l'insupportable état de guerre.

D'évidence, la cause en est le droit illimité de chacun.

Il faut donc y renoncer.

Mais cela n'est efficace que si tout le monde le fait.

Chacun s'engage donc par contrat avec chacun à renoncer à son droit naturel.

Pour garantir ce contrat (par la menace de la force), on désigne un tiers, le souverain, à qui l'exercice du droit est confié.. »

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