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Peut-on préférer l'illusion à la vérité ?

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« Définition des termes du sujet: Vérité La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.

Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours. Qualité d'une proposition en accord avec son objet.

La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions.

La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.

On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement. Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.

La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion. La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai. ILLUSION: 1) Toute erreur provenant de l'apparence trompeuse des choses (illusions perceptives). 2) Croyance ou opinion fausse abusant l'esprit par son caractère séduisant et le plus souvent fondée sur la réalisation d'un désir (Cf.

l'analyse de Freud concernant la religion).

Contrairement à l'erreur, qui peut être corrigée, l'illusion survit à sa réfutation. Platon, Descartes (l'homme est piégé par l'illusion, il ne peut la choisir) ; Sartre (par la mauvaise foi, c'est la conscience qui s'illusionne elle-même) ; Nietzsche (l'illusion est peut-être parfois supérieure à la vérité, en ce sens qu'elle a plus de valeur pour la vie, et que toute vie suppose peut-être une part d'illusion). Introduction Dans la vie courante, l'illusion est toujours décriée : on reproche à autrui de se faire des illusions, ou de se raccrocher à des illusions.

Mais personne ne se reconnaît directement la proie d'une illusion : l'illusion, du latin illudere, signifie étymologiquement « ce qui se joue de nous », ce dont on est le jouet.

D'où vient la puissance de l'illusion sur l'esprit humain ? L'homme semble se tourner vers l'illusion pour y chercher la satisfaction d'un besoin que la réalité est impuissante tant à éteindre qu'à réaliser.

Là où la vérité est prosaïque et toujours décevante, l'illusion nous enchante et nous berce.

Comment dès lors ne pas préférer l'illusion heureuse à la vérité cruelle ou triste ? I) Du point de vue de la connaissance, l'homme ne peut que préférer la vérité. A) L'esprit humain aspire toujours à la vérité.

(Platon) 1) Croire à une chose, c'est nécessairement la croire vraie. 2) C'est donc toujours au nom de la vérité qu'on peut croire à des illusions. 3) L'exigence de vérité passe par une critique des opinions illusoires, de ce qui se donne illusoirement pour vrai. • L'illusion est donc toujours première, la vérité est conquise sur l'illusion par une critique de cette dernière.

(Platon) B) L'illusion ne se donne jamais directement comme telle. 1) Pour qu'on puisse choisir entre illusion et vérité, il faudrait que l'illusion se présente clairement comme une illusion. 2) Or ce n'est précisément le cas que quand l'emprise de l'illusion a déjà cessé de s'exercer sur mon esprit. 3) On ne peut donc jamais préférer l'illusion à la vérité, puisque la reconnaître comme une illusion, c'est déjà l'avoir rejetée. C) Le recours à la méthode permet de dissiper erreurs et illusions.

(Descartes). »

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