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Peut-on parler d'une force des idées ?

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« Vocabulaire: IDÉE: Parfois synonyme de représentation mentale, parfois de concept (idée générale et abstraite); dans le platonisme, et avec un I majuscule, les Idées sont les modèles des choses, existant en soi, que l'âme contemplait avant son incarnation.

Nous fabriquons les concepts, nous contemplons les Idées. Analyse du sujet. • Par force, on entend en général une puissance d'action : puissance physique en tant qu'elle est capable de produire un effet matériel ; puissance morale en tant qu'elle est capable de contraindre. • La notion d'idée se comprend au sens large comme représentation mentale.

Au sens strict, l'idée est la production de l'esprit résultant de l'action de concevoir. Identification de la problématique. S'il existe une « force des idées », c'est sur un plan moral et par analogie avec la puissance physique qu'il faut comprendre celle-ci.

Il convient alors de s'interroger sur la nature des effets que peut produire une idée.

De quoi les idées sont-elles capables ? D'un côté, on ne change pas le monde avec de simples idées.

Mais il faut reconnaître aussi que certaines idées (le message chrétien, les idéaux révolutionnaires) ont fini par prendre corps et par transformer les conditions d'existence des hommes.

Jusqu'à quel point les idées peuvent-elles modifier durablement le réel ? Proposition de plan. I.

Les idées semblent impuissantes. a.

On a souvent tendance à faire du penseur ou du philosophe un « doux rêveur.

» Les hommes d'action sont valorisés car ils agissent et transforment le monde ; les hommes de parole ou certains philosophes seraient à l'opposé de doux rêveurs inefficaces.

Ainsi cette affirmation de Marx dans L'Idéologie allemande : "Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde, ce dont il s'agit c'est de le transformer." L'action révolutionnaire s'opposerait donc à un moment ou à un autre à la théorie philosophique ; ou plus exactement romprait avec cette dernière pour entrer dans l'action.

Pourtant parler et agir ne se contredisent pas nécessairement.

Certaines paroles (efficacité de la parole) sont en elles-mêmes des actes : la parole est en ellemême un acte, elle peut représenter un pouvoir non négligeable et avoir une efficacité redoutable.

Ainsi on peut parfois redouter le pouvoir des mots plus que la force d'une action.

Et dès lors on peut voir que le langage n'est pas toujours simplement un renoncement à la violence de l'action. b.

Les idéaux politiques restent lettre morte (voir l'utopie, qui n'est d'aucun lieu). II.

La force des idées peut être interprétée comme un danger. a.

Nous sommes souvent prisonniers des idées reçues (opinions, préjugés). Descartes fait un récit des études qu'il a suivies dans l'éminent collège de la Flèche (aujourd'hui le Prytanée militaire); il passe en revue les connaissances qu'il a pu y acquérir.

Rien de solide, entendons par là qui ait quelque certitude n'est resté en son esprit.

Ce fatras de connaissances hétéroclites (exception faite sans doute pour le savoir mathématique, mais à quoi sert-il donc ?) ne repose que sur la transmission traditionnelle de savoirs accumulés sans fondement, sans critère.

Il relève tout autant des préjugés - ces affirmations qui se posent sans jugement - qui nous viennent de l'enfance, des contes de nos nourrices ou de nos professeurs. b.

C'est au nom de l'idéologie (nazie, stalinienne) que les hommes ont commis les pires massacres. III.

La force des idées peut aussi se comprendre comme une dynamique a.

Les révolutions se font d'abord dans les esprits (Rousseau, précurseur de la Révolution). b.

L'histoire universelle est le mouvement par lequel se réalise l'Idée (Hegel). La formule exacte qui figure dans les « Leçons sur la philosophie de l'histoire » (1837) est : « L'histoire universelle présente le développement de la conscience qu'a l'esprit de la liberté, et de la réalisation produite par une telle conscience.

» Dans ce texte formé de notes de cours, Hegel signe la première grande philosophie de l'histoire, en prétendant. »

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