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Peut on parler d'un progrès en histoire?

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« Introduction : Le progrès technologique est aujourd'hui surprenant, nous sommes sans cesse étonnés par les nouvelles machines que nous pouvons utiliser.

De ce point de vue, nous nous sentons bien loin des hommes de l'antiquité, l'histoire nous a amené le progrès. Mais d'un autre point de vue, nous sommes en général moins raffinés que les hommes de certaines époques.

Le progrès ne semble pas avoir élevé toutes les dimensions de l'humanité. L'histoire en général n'est pas l'histoire des sciences et des techniques, elle est avant tout l'histoire de l'homme, le récit à travers lequel il se raconte.

Peut on dire aujourd'hui que nous avons progressé par rapport aux hommes d'époques antérieures ? Problématique : L'histoire avance, mais progresse t elle ? Le mouvement de l'histoire peut être interprété dans des sens différents, dans quel sens peut on parler de progrès ? I : L'histoire comme ascension. 1) La naissance de la méthode expérimentale, aux quinzième et seizième siècles ( avec Bacon, Galilée…) marque une révolution dans l'histoire des sciences.

Grâce à cette méthode, la science peut progresser en se modifiant et en entretenant un dialogue constant avec la nature.

On peut parler d'un progrès quantitatif : la connaissance s'accroît. 2) Le progrès techno-scientifique.

La science interroge de mieux en mieux la nature, apprend de plus en plus sur elle, et grâce à ces connaissances, l'homme transforme à son tour la nature, dépasse les obstacles et de fait il y a un progrès indéniable de la civilisation.

On peut parler d'un progrès qualitatif : la qualité de vie s'accroît. 3) L'évolution biologique.

Les théories évolutionnistes et surtout le darwinisme sont aujourd'hui presque unanimement reconnues : les espèces vivantes progressent, elles s'adaptent de plus en plus à leur milieu.

Le progrès révèle ici son sens premier : dépasser les problèmes. II : L'éternel retour : l'histoire comme cycles 1) Depuis l'antiquité, certains philosophes ne croient pas à un temps et à un progrès continus.

Pour Platon par exemple, l'univers suit des cycles : pendant plusieurs milliers d'années la terre tourne dans un sens, la civilisation se développe, puis la terre tourne dans l'autre sens et la civilisation régresse.

Chez les stoïciens, il y a l'idée d'un éternel retour, autrement dit, de la répétition du même et non du progrès.

Tout cela exprime l'idée que le temps n'est peut être pas continu et l'histoire n'est peut être pas linéaire. L'idée métaphysique d'un progrès continu dans l'histoire est lié à l'idée théologique de la providence divine. 2) Malgré les progrès de la civilisation, peut on parler d'un progrès de l'homme ? Il faut distinguer le progrès de la civilisation et le progrès humain qui enveloppe la dimension morale de l'homme. 3) L'évolution des problèmes.

Les biologistes ont remarqué que l'évolution d'une espèce ne doit pas être isolée de l'évolution de son milieu.

Il vaut mieux parler d'adaptation que de progrès.

Les problèmes ne sont jamais définitivement contournés, il en surgit toujours de nouveaux. III : Un progrès dialectique ? 1) Hegel parle d'un progrès dialectique dans l'histoire, cela signifie que tout ce qui semble être statique ou une régression va en fait amener son contraire, toute contradiction est génératrice de progrès.

Cette dialectique s'exprime formellement ainsi : A et non A sont dépassés en B. Pour Hegel, c'est la raison qui est à l'œuvre dans l'histoire et tout ce qui semble déraisonnable est en fait une ruse de la raison à travers laquelle celle ci se réalise. « [L'histoire] n'est que l'image et l'acte de la raison.» Hegel, La Raison dans l'histoire (1830). • Pour Hegel, l'histoire humaine est un processus rationnel dont il est possible de donner une vision systématique.

Ainsi, chaque peuple exprime une étape du déploiement de l'Esprit du monde, dans un vaste mouvement qui va de l'Est (Babylone, La Grèce antique) à l'Ouest (l'Europe moderne).

Ce processus est dialectique: de la rencontre et de la confrontation entre les cultures adviennent de nouvelles cultures qui dépassent les oppositions de l'époque précédente.

C'est un processus téléologique (c'est-à-dire orienté vers un but) qui mène, selon Hegel, à la prise de conscience de soi de l'Esprit du monde. • Le travail de l'historien-philosophe, c'est donc, pour Hegel, la saisie des processus rationnels à l'oeuvre dans l'histoire de l'humanité, en insérant tous les événements dans un processus censé être nécessaire et ordonné par une fin prédéterminée. 2) La dialectique démocratique.

Les partisans de l' « éthique de la discussion » (Appel, Habermas…) disent que la démocratie est la condition de possibilité d'un progrès dialectique. C'est dans le cadre démocratique que les idées peuvent être confrontées librement et que seule la force des idées et des argument fait autorité dans la discussion.

L'histoire peut donc peut être progresser et avoir un sens au sein du dialogue démocratique. 3) Peut on parler d'un progrès dans la discussion ? Si nous laissons le sens de l'histoire à la discussion, il faut que celle ci ne soit pas un bavardage ou une pure rhétorique.

Habermas parle de « ruse de la raison dialectique », toutes les attitudes qui semblent aller contre la discussion (la colère, la mauvaise foi…)ne font en fait que la stimuler : en mettant les passions au service de la discussion, on la dynamise. Conclusion : Un progrès civilisationnel et techno-scientifique est indéniable.

Cependant, la question se pose de savoir s'il y a un progrès de l'homme. Un espoir est possible dans le champ politique où la discussion démocratique et le progrès des lois peuvent être considérés comme un progrès historique.. »

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