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Peut-on fonder les différences culturelles sur la nature ?

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Peut-on fonder les différences culturelles sur la nature ?

La relation de fondation existant entre deux termes implique un rapport de dépendance, l’un des termes étant la source, l’origine de l’autre. On peut en déduire une forme de parenté entre ce qui génère et ce qui est généré. Or loin d’être similaires la nature et  la culture s’opposent bien plutôt, ou s’excluent, la nature étant extérieure au monde humanisé, civilisé, transformé par l’homme. La nature n’est pas seulement un monde, elle signifie aussi ce qui est propre à l’homme, son essence. C’est en ce sens que l’on parle de nature humaine, nature étant alors ce qui est commun à tous les individus ce qui les rassemble sous un même genre. Il n’est pas question de culture dans le sujet mais de différences culturelles, ce qui souligne une de ses caractéristiques, à savoir le fait qu’elle singularise. Par différences culturelles il faut entendre les diverses sociétés, leurs coutumes, leurs arts, leurs idéologies qui leur sont propres et qui peuvent s’opposer entre elles plus ou moins directement.

 

Pour répondre à cette difficile question de la relation de fondation entre les différences culturelles et la nature nous procéderons en trois étapes. La première définit la nature à travers  les notions d’identité et d’universalité tandis que la culture se trouve elle identifiée aux notions de différence et de singularité. La deuxième expose l’expression kantienne de plan de la nature qui démontre que la culture prend sa source dans des dispositions naturelles de l’homme. Enfin la dernière étape envisage l’esprit incarné dans la culture comme étant la condition de réalisation de la nature.

« Introduction La relation de fondation existant entre deux termes implique un rapport de dépendance, l'un des termes étant la source, l'origine de l'autre.

On peut en déduire une forme de parenté entre ce qui génère et ce qui est généré.

Or loin d'être similaires la nature et la culture s'opposent bien plutôt, ou s'excluent, la nature étant extérieure au monde humanisé, civilisé, transformé par l'homme.

La nature n'est pas seulement un monde, elle signifie aussi ce qui est propre à l'homme, son essence.

C'est en ce sens que l'on parle de nature humaine, nature étant alors ce qui est commun à tous les individus ce qui les rassemble sous un même genre.

Il n'est pas question de culture dans le sujet mais de différences culturelles, ce qui souligne une de ses caractéristiques, à savoir le fait qu'elle singularise.

Par différences culturelles il faut entendre les diverses sociétés, leurs coutumes, leurs arts, leurs idéologies qui leur sont propres et qui peuvent s'opposer entre elles plus ou moins directement. Pour répondre à cette difficile question de la relation de fondation entre les différences culturelles et la nature nous procéderons en trois étapes.

La première définit la nature à travers les notions d'identité et d'universalité tandis que la culture se trouve elle identifiée aux notions de différence et de singularité.

La deuxième expose l'expression kantienne de plan de la nature qui démontre que la culture prend sa source dans des dispositions naturelles de l'homme.

Enfin la dernière étape envisage l'esprit incarné dans la culture comme étant la condition de réalisation de la nature. Première partie : La différence peut-elle naître de l'identité ? La nature est ce qui rassemble les individus ce qu'ils ont en commun.

C'est pourquoi nous parlons de nature humaine, cette notion se caractérisant par son universalité.

La culture de son côté serait ce qui singularise l'individu à partir de ce socle commun.

Ceci nous permet de comprendre pourquoi il est question de différentes culturelles dans le sujet, le même, l'identité, se trouvant être du côté de la nature.

Dès lors comment fonder la différence sur l'identité ? N'y a-t-il pas au contraire une rupture entre la nature et la culture, celle-ci permettant aux civilisations de se développer ? Lévi-Strauss, dans son ouvrage Les Structures élémentaires de la parenté, souligne cette dichotomie entre la nature et la culture : « Posons donc que tout ce qui est universel, chez l'homme, relève de l'ordre de la nature et se caractérise par la spontanéité, que tout ce qui est astreint à une norme appartient à la culture et présente les attributs du relatif et du particulier.

». Où finit la nature ? Où commence la culture ? Dans « Les structures élémentaires de la parenté », Lévi-Strauss a tenté de répondre à cette double question. La première méthode, dit-il, et la plus simple pour repérer ce qui est naturel en l'homme, consisterait à l'isoler un enfant nouveau-né, et à observer pendant les premiers jours de sa naissance.

Mais une telle approche s'avère peu certaine parce qu'un enfant né est déjà un enfant conditionné.

Une partie du biologique à la naissance est déjà fortement socialisé.

En particulier les conditions de vie de la mère pendant la période précédant l'accouchement constituent des conditions sociales pouvant influer sur le développement de l'enfant.

On ne peut donc espérer trouver chez l'homme l'illustration de comportement préculturel. La deuxième méthode consisterait à recréer ce qui est préculturel en l'animal.

Observons les insectes.

Que constatons-nous ? Que les conduites essentielles à la survivance de l'individu et de l'espèce sont transmises héréditairement.

Les instincts, l'équipement anatomique sont tout.

Nulle trace de ce qu'on pourrait appeler « le modèle culturel universel » (langage, outil, institutions sociales, et système de valeurs esthétiques, morales ou religieuses). Tournons-nous alors vers les mammifères supérieurs.

Nous constatons qu'il n'existe, au niveau du langage, des outils, des institutions, des valeurs que de pauvres esquisses, de simples ébauches.

Même les grands singes, dit Lévi-Strauss, sont décourageants à cet égard : « Aucun obstacle anatomique n'interdit au singe d'articuler les sons du langage, et même des ensembles syllabiques, on ne peut qu'être frappé davantage par sa totale incapacité d'attribuer aux sons émis ou entendus le caractères de signes .

» Les recherches poursuivies ces dernières décennies montret, dit Lévi-Strauss que « dans certaines limites le chimpanzé peut utiliser des outils élémentaires et éventuellement en improviser », que « des relations temporaires de solidarité et de subordination peuvent apparaître et se défaire au sein d'un groupe donné » et enfin qu' « on peut se plaire à reconnaître dans certaines attitudes singulières l'esquisse de formes désintéressées d'activité ou de contemplation ».

Mais, ajoute LéviStrauss, « si tous ces phénomènes plaident par leur présence, ils sont plus éloquents encore –et dans un tout autre sens, par leur pauvreté ».

De plus, et c'est là sans doute la caractéristique la plus importante, « la vie sociale des singes ne se prête à la formulation d'aucune norme ». A partir de cette constatation, Lévi-Strauss indique ce qui lui semble être le critère de la culture : « Partout où la règle se manifeste, nous savons avec certitude être à l'étage de la culture.

» Mais les règles institutionnelles qui fondent la culture sont particulières et varient d'une société à l'autre.

On peut donc affirmer que l'universel, ce qui est commun à tous les hommes, et la marque de leur nature.

C'est donc ce double critère de la norme (règle) et de l'universalité qui permet –dans certain cas- de séparer les éléments naturels des éléments culturels chez l'homme : « Posons donc que tout ce qui est universel chez l'homme relève de la nature et se caractérise par la spontanéité, que tout ce qui est astreint à une norme appartient à la culture et présente les attributs du relatif et du particulier.

» Mais ce double critère posé, nous nous trouvons confrontés avec un fait unique en son genre : la prohibition de l'inceste.

Celle-ci, en tant qu'institution relève de la règle et donc de la culture.

Mais, en même temps, elle est un phénomène universel et semble donc relever de la nature.

Une contradiction donc, un mystère redoutable : « La prohibition de l'inceste possède, à la fois, l'universalité des tendances et des instincts, et le caractère coercitif des lois et des institutions.

» Rousseau quant à lui affirme l'existence d'un fossé infranchissable entre la nature et la culture.

« Dans l'état de nature, où toutes choses marchent d'une manière uniforme, et où la face de la terre n'est point sujette à ces changements brusques et continuels, qu'y causent les passions et l'inconstance des peuples réunis.

» Discours sur l'origine, et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.

La thèse forte du citoyen de Genève étant qu'il conçoit. »

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