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Peut-on faire commerce de tout ?

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« PREMIERE CORRECTION INTRODUCTION Définition des termes et problématisation : le commerce consiste à échanger des biens, des biens matériels (terres, maisons, ...) contre de l'argent.

Il se fonde donc sur un échange.

Mais celui-ci pour être valable doit être équitable, ce que je vends doit être échangé contre quelque chose de même valeur.

Il faut donc se mettre d'accord sur la valeur des biens.

Le commerce n'est possible qu'en tant que les deux protagonistes (au minimum) sont d'accord sur la valeur donnée à la marchandise vendue.

Mais s'il est possible de se mettre d'accord sur la valeur des biens matériels, sur le prix d'une maison, d'une voiture, cela s'avère plus difficile quand il est question de biens qui ne sont pas des objets.

Si le prix de la maison peut être évaluée, qu'en est-il de la main d'oeuvre qui a participé à la construction de cette maison ? Le travail humain peut-il lui aussi, au même titre que les objets produits, fabriqués, artificiels, ou naturels (terres, fruits), être évalué ? Le travail a-t-il un prix ? Si oui dans ce cas la notion même de salaire est remise en cause, si non ne risque-t-on pas de rabaisser l'homme à être une marchandise dont on peut tirer profit ? Le problème sous-jacent à ce sujet réside donc dans l'adjectif indéfini « tout ».

En effet ce n'est pas la possibilité du commerce qui est interrogée mais son domaine d'extension.

Et c'est justement quand on tente de l'élargir au-delà de la sphère des biens matériels que la difficulté apparaît.

Pour y répondre, nous envisagerons dans une première partie la position qui consiste à refuser qu'un commerce de l'homme soit possible.

Dans une deuxième partie, nous traiterons de la notion du travail, en tant qu'elle permet de penser la possibilité d'évaluer l'activité humaine.

Enfin nous montrerons les limites de ce commerce de l'homme. PLAN DETAILLE Première partie : Il n'est pas possible de faire commerce de tout. 1.1 L'homme irréductible à un moyen. « Dans le système de la nature l'homme est un être de moindre importance et il possède avec les autres animaux, en tant que produits de la terre, une valeur vulgaire.

Mais en outre le fait qu'il ait un entendement, ce qui l'élève au-dessus de ceux-ci, et puisse se proposer lui-même des fins, lui confère seulement une valeur extrinsèque d'utilité, si bien qu'un homme peut être préféré à un autre, ce qui revient à dire que le commerce des hommes, considérés au point de vue animal comme choses, il possède un prix comme une marchandise, mais inférieur pourtant à la valeur du moyen universel d'échange, l'argent, dont la valeur est pour cette raison appelée éminente. Mais considéré comme personne, c'est-à-dire comme sujet d'une raison moralement pratique, l'homme est élevé au-dessus de tout prix ; en effet comme tel, il ne peut être estimé uniquement comme moyen pour les fins d'autrui, pas même pour les siennes propre, mais comme une fin en soi, c'est-à-dire qu'il possède une dignité (une valeur intérieure absolue), par laquelle il force au respect de lui-même toutes les autres créatures raisonnables et qui lui permet de se mesurer avec toute créature de cette espèce et de s'estimer sur le pied d'égalité.

» KANT, Doctrine de la vertu, §11. 1.2 Le commerce suppose l'aliénation.

Or la liberté humaine est un bien inaliénable.

Critique de l'esclavage. « Renoncer à sa liberté c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité, même à ses devoirs.

» ROUSSEAU, Contrat social, I 4. Transition : il appert donc que nous ne pouvons faire commerce que des choses, des objets artificiels ou naturels mais qu'il est impossible de faire un commerce des hommes, cela contredirait leur nature.

Or la notion de travail contredit cette impossibilité en tant que le salaire est bien une monnaie d'échange contre le produit d'un labeur.

L'homme en faisant de son activité un objet d'échange se fait objet du commerce. Deuxième partie : Le travail élargit le domaine du commerce. 2.1 Le commerce des productions humaines. « La médiation [qui consiste] à apprêter et à acquérir des moyens appropriés aux besoins particularisés, [c'est-à-dire] tout aussi particularisés, est le travail qui, par les processus les plus divers, spécifie en vue de ces fins multiples le matériau immédiatement livré par la nature.

Cette mise en forme donne alors au moyen sa valeur et sa finalité, de sorte que l'homme, dans sa consommation, se rapporte principalement à des productions humaines et que ce sont des tels efforts qu'il consomme.

» HEGEL, Principes de la philosophie du droit, §196. 2.2 Le travail ne remet pas en cause l'essence de l'homme mais développe ses capacités par la maîtrise de la nature. « Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l'homme et la nature.

L'homme y joue de lui-même vis-à-vis de la nature le rôle d'une puissance naturelle.

Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il les met en mouvement, afin de s'assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vue.

En même temps qu'il agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature, et développe les. »

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