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Peut-on être trop libre ?

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« Peut-on être trop libre ? Définition des termes du sujet La question « peut-on » interroge deux types de capacités : une capacité de fait – au sens d'une capacité physique par exemple : je ne peux pas voler dans les airs sans aide extérieure – et une capacité de droit – je ne peux pas faire telle ou telle chose car une instance me l'interdit, que cette instance soit un gouvernement, une tierce personne ou encore moimême. Le fait dont la possibilité est mise en question ici est celui d' « être trop libre ».

L'emploi du verbe « être » montre que c'est à un état qu'il faut s'intéresser ici. L'adjectif « libre » peut se définir de plusieurs manières, plus ou moins étendues : de manière générale, est libre celui qui peut faire ce qu'il veut comme il le veut.

Cela signifie que la liberté correspond à une absence de contraintes.

Mais on peut préciser cette définition, et envisager par exemple la liberté comme un état dans lequel cette absence de contraintes est publiquement garantie, par un système politique par exemple.

Mais cela amène à un paradoxe, car le rôle de la contrainte qu'est la loi serait d'affranchir de la contrainte, et la liberté serait nécessairement limitée dans le cadre d'une communauté politique – on pourrait alors envisager un état dans lequel on est « trop libre » par rapport à une norme imposée par cette communauté politique, garantissant et restreignant à la fois la liberté.

Ou bien on peut ramener la liberté au domaine strictement individuel, et la définir par exemple, avec les stoïciens, comme une indépendance intérieure, comme un affranchissement intérieur des peines ou des obligations que le monde extérieur semble faire peser sur nous. Il importe également de définir le mot « trop ».

Ce mot se comprend comme renvoyant à un excès, mais les excès peuvent peut-être être de deux sortes : il y aurait les excès absolus, ceux qui témoigneraient d'une incontestable démesure, et les excès par rapport à une norme – ainsi, un trop-plein de liberté pourrait ne pas être excessif en soi, mais par rapport à une loi par exemple. Cela invite à envisager deux domaines de recherche pour le sujet : le domaine de l'individu indépendant et hors de toute société, qui pourrait être à lui-même sa propre norme, et le domaine de l'individu pris dans un système politique, et dont la liberté devrait être déterminée par ce système qui pourrait concevoir des cas où celle-ci serait excessive.

Existe-t-il, ainsi, une liberté en soi excessive, ou bien le concept d'une liberté excessive n'existe-t-il que dans une situation dans laquelle l'individu est pris dans un système collectif ? Eléments pour le développement * Le rapport de l'individu à sa propre liberté comme rapport de l'individu à lui-même et dans lequel aucun excès n'est possible, la liberté totale étant la fin de ce rapport Epictète « Puisque l'homme libre est celui à qui tout arrive comme il le désire, me dit un fou, je veux aussi que tout m'arrive comme il me plaît. Eh ! mon ami, la folie et la liberté ne se trouvent jamais ensemble.

La liberté est une chose non seulement très belle, mais très raisonnable et il n'y a rien de plus absurde ni de plus déraisonnable que de former des désirs téméraires et de vouloir que les choses arrivent comme nous les avons pensées.

Quand j'ai le nom de Dion à écrire, il faut que je l'écrive, non pas comme je veux, mais tel qu'il est, sans y changer une seule lettre.

Il en est de même dans tous les arts et dans toutes les sciences.

Et tu veux que sur la plus grande et la plus importante de toutes les choses, je veux dire la liberté, on voie régner le caprice et la fantaisie.

Non mon ami : la liberté consiste à vouloir que les choses arrivent, non comme il te plaît, mais comme elles arrivent.

» Une première partie du travail peut consister à examiner le rapport que l'individu, compris comme autosuffisant et indépendant, entretient avec sa propre liberté.

C'est un concept particulier de la liberté qui est en jeu ici à travers la position stoïcienne : être libre, ce n'est pas faire n'importe quoi sans être jamais entravé, mais c'est connaître et mettre en oeuvre les comportements justes pour arriver à la plus grande indépendance possible à l'égard des contraintes que le monde extérieur peut nous imposer.

Cette position permet de penser un lien fort entre l'individu et sa propre liberté, un lien par lequel cet individu construit et est responsable de sa liberté. * La liberté en société : la communauté politique pose des limites à la liberté et refuse que l'on soit « trop libres » Platon « N'est-ce pas le désir insatiable de ce que la démocratie regarde comme son bien suprême qui perd cette dernière ? Quel. »

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