Peut-on être sans préjugés ?
Extrait du document
«
Lorsque l'on nous parle de préjugé, beaucoup d'expressions nous viennent à l'esprit : il ferait toujours froid en
Finlande, ou encore les philosophes seraient des gens qui n'auraient pas les pieds sur terre, etc.
La facilité avec
laquelle nous pouvons citer un grand nombre de préjugés est liée à la définition même de ce terme : littéralement, il
est ce qui est pré-jugé, c'est-à-dire ce qui a déjà été jugé.
Le préjugé pouvant ainsi être compris comme ce dont
nous n'avons pas examiné la pertinence par le biais de notre raison ou même de notre expérience, il est ce dont
nous héritons toujours déjà.
En ce sens, il semblerait qu'on ne puisse pas être sans préjugés : nous sommes
toujours enfants avant que d'être adultes, et nous naissons ainsi nécessairement au sein d'une famille, d'une
société, dont nous héritons des préjugés, à savoir d'idées que nous n'avons pas pensées par nous-mêmes.
Mais on
peut tout de même se demander s'il ne peut exister de famille, de société, où il n'y ait pas de préjugés : si c'était le
cas, pourrait-on alors les qualifier de rationnelles ? Et aussi, quand bien même nous vivrions dans une société sans
préjugés, est-ce que chacun singulièrement, par lui-même, aurait la possibilité d'en être délivré ? Comment le
pourrait-il si ce n'est en réfléchissant ?
I- L'homme naît au sein d'une communauté et ainsi hérite de préjugés.
A- Les préjugés sont ce dont l'homme hérite en naissant, c'est-à-dire les idées qui lui sont transmises par sa famille,
sa communauté, etc.
1- Descartes, dans la seconde partie du Discours de la méthode, parle de
« prévention », concept désignant le fait que, enfant, notre pensée est
modifiée par celle de ceux qui nous entourent, « précepteurs »...
2-On appelle ces idées « préjugés » non pas en un sens nécessairement
péjoratif puisqu'elles désignent alors simplement qu'elles ont été déjà pensées
par d'autres.
Ex.
Aller à l'école permet d'apprendre et est une bonne chose.
B- On ne pourrait tout d'abord pas vivre sans préjugés si ces derniers sont les
idées que nous n'avons pas forgées nous-mêmes.
1- Pour pouvoir vivre, et bien vivre, lorsque l'on n'a pas d'expérience et qu'on
ne sait pas ce qui est bon ou mauvais, il faut bien se fier aux idées des
autres.
2- C'est ce que montre Descartes dans sa « morale par provision » quand il
affirme se fier aux idées de son temps pour pouvoir agir tant qu'il ne connaît
pas la vérité.
C- Les préjugés ont-ils vraiment pour origine autrui, famille ou société ?
1- Il faut se demander si l'homme ne se déresponsabilise pas en affirment
que l'origine des préjugés lui est extrinsèque et ainsi, cela amène à se
demander si une société peut être exempte de préjugé.
2- A partir du moment où l'enfant devient homme et qu'il est un être raisonnable, on doit se demander si le fait de
ne pas réfléchir les préjugés dont il hérite ne lui est pas imputable.
II- L'homme peut se délivrer de ses préjugés en pensant par lui-même.
A- L'on peut être sans préjugé si l'on fait usage de sa raison.
1- L'homme est un être raisonnable, selon Aristote cela signifie qu'il est raison « en puissance ».
2- C'est à lui d'actualiser cette puissance en réfléchissant, c'est-à-dire précisément en pensant ses pensées, et
donc en les examinant pour juger si elles sont vraies ou non.
B- Penser par soi-même apparaît alors comme le contraire d'avoir des préjugés..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- «L'histoire humaine peut bien dans ses passions, dans ses préjugés, dans tout ce qui relève de ses impulsions immédiates être un éternel recommencement, mais il y a des pensées qui ne recommencent pas, ce sont les pensées qui ont été rectifiées, élargies
- Peut-on se délivrer de ses préjugés ?
- Peut-on lutter contre les préjugés ?
- Peut-on détruire les préjugés ?
- Toutes les croyances sont-elles des préjugés ?