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Peut-on être maître de soi ?

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« Vous pouvez effectivement partir ici de situations dans lesquelles on dit volontiers qu'un individu a perdu la maîtrise de lui-même : dans le cas de la passion, ou dans certaines manifestations de l'inconscient, demandezvous ce qu'on désigne par l'expression maîtrise de soi (qu'est-ce qui a été perdu par ces individus ?).

Montrez ainsi qu'il s'agit d'un idéal ou d'une exigence ce qui suppose que cette maîtrise ne va pas de soi et en particulier que l'on pourrait en quelque sorte scinder en deux un individu : l'organe de contrôle ou de maîtrise (qu'est-ce qui en moi assure ce contrôle), et ce moi (ou ce soi) duquel il faudrait se rendre maître.

Enfin demandez-vous si on ne peut remettre en cause cet idéal de maîtrise de soi et affirmer qu'il est peut-être bon de perdre cette maîtrise. [La conscience et la volonté permettent à l'homme de se connaître lui-même et de maîtriser ses (im)pulsions.

Grâce à cette conscience et à cette volonté, l'homme peut être maître de soi.] La sagesse commence par la maîtrise de soi Mon pouvoir d'accomplir des actes est très limité, par les lois de la nature ou les lois juridiques.

Quant à mon pouvoir de faire réussir mes actions, il est quasiment nul, puisque cela dépend du concours du reste du monde, ou encore de la chance.

En y réfléchissant bien, je ne suis pas absolument certain d'être encore vivant demain ou tout à l'heure.

Tant de choses peuvent arriver... En revanche, il est une chose qui ne dépend que de moi, sur laquelle j'ai un pouvoir absolu : c'est ma volonté. Moi seul décide de ce que je veux.

Par exemple, si je ne veux pas aller à un endroit, on peut m'y contraindre par la force, mais on n'aura pas pu changer ma volonté.

Je découvre, par cette réflexion, que je possède, comme chaque homme, une volonté absolument libre, ou encore un libre-arbitre, comme disent les philosophes.

Je dispose donc d'un domaine de pouvoir et de liberté, qui est tout intérieur à moi-même. Dès lors mon bonheur dépend uniquement de la pente que je donnerai à ma volonté et à mes idées, à mes représentations des choses, qui sont essentiellement au pouvoir de ma volonté.

C'est ce que nous dit Épictète : « Souviens-toi que ce qui te cause du tort, ce n'est pas qu'on t'insulte ou qu'on te frappe, mais l'opinion que tu as qu'on te fait du tort.

Donc, si quelqu'un t'a mis en colère, sache que c'est ton propre jugement le responsable de ta colère.

Essaye de ne pas céder à la violence de l'imagination: car, une fois que tu auras examiné la chose, tu seras plus facilement maître de toi.

» En effet, si je suis vexé de l'insulte qu'un individu m'adresse, c'est que j'accorde une certaine valeur à son estime.

Mais si je pense que ce n'est qu'un imbécile, ses propos ne m'atteignent plus.

De même, s'il m'arrive un accident et que j'en reste handicapé, si en outre je me pense victime d'un sort injuste et que je désire échapper à cet état, j'en souffrirai.

Mais si j'accepte mon état et ne désire rien d'autre, je ne serai pas malheureux.

Cette maîtrise de ma volonté, de mes pensées, de mes désirs est une règle de vie fondamentale à laquelle Épictète nous exhorte : « Si quelqu'un livrait ton corps au premier venu, tu en serais indigné ; mais de livrer toi-même ton âme au premier qui t'insulte en le laissant la troubler et la bouleverser, tu n'en as pas honte ? » (Pensée 28).

L'homme sage est celui qui parvient à se maîtriser. La volonté est plus forte que la douleur On raconte même que le maître d'Épictète, Epaphrodite soumettait sa jambe à la torture, le philosophe stoïcien lui fit remarquer calmement: «Attention, tu vas la casser.» La jambe une fois brisée, il ajouta simplement: «Je te l'avais bien dit!» Voilà qui illustre la puissance de la volonté.

Elle permet à l'homme de se rendre maître des plus grandes afflictions, de maîtrise pleinement ses désirs et passions. Il faut se connaître soi-même pour être maître de soi La conscience est cette instance psychique qui nous permet de nous mettre à distance de nous-mêmes et qui, en même temps, nous permet de pénétrer les profondeurs de notre âme. En effet, ce qui est présent dans la conscience semble directement accessible.

Un simple regard, une simple introspection suffisent.

De plus, le sens de ce qui est présent dans ma conscience est là en sa totalité.

Avec la conscience, on est donc de plain-pied dans la signification.

Bref, la conscience est transparente à ellemême.

Et ce qui se présenterait comme une zone d'ombre ne serait que la conséquence de l'inattention ou d'une attention insuffisante.

En cela le rapport de la conscience avec elle-même diffère de son rapport avec l'objet. L'objet est une zone d'opacité pour la conscience.

Quand je m'engage dans la connaissance du monde. »

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