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Peut-on être heureux sans être vertueux ?

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« VOCABULAIRE: SANS: A l'exclusion de, exprime l'absence. Heureux, heureuse: Qui jouit du bonheur, qui est durablement content de son sort. Le bonheur et l'excellence Il ne faut pas condamner le plaisir lui-même, mais l'excès de sa recherche.

La bonne conception du bonheur fait droit à toutes les aspirations, pourvu qu'elles ne soient pas dévoyées.

Mais le bonheur tient d'abord à la vertu, entendue au sens ancien de fonction caractéristique d'un être et d'excellence dans l'exercice de cette fonction : si l'oeuvre propre de l'oeil est de voir et celle du cheval de courir, leur excellence (bien voir, courir vite) constitue pour eux un bonheur.

Aristote formule ainsi le principe de la vertu : « L'acte vaut mieux que la disposition ».

Ainsi, l'accomplissement de notre humanité exige que nous déployions jusqu'à son terme notre oeuvre propre.

Or, puisque l'acte proprement humain est la mise en oeuvre de la raison, développer en soi-même l'intellect sera d'emblée vertueux.

C omme « l'intellect est au plus haut degré l'homme même 6 », la sagesse devient pour nous la vertu prééminente. Le bonheur et l'action Toutefois, notre excellence ne peut se penser hors du champ de l'action : la vie contemplative du sage n'est pas exclusive d'une sagesse pratique requise par un engagement dans les choses humaines.

Le moyen que l'on cherche pour être heureux, c'est en effet l'action particulière qui, ici et maintenant, correspond à ce en quoi consiste le bonheur. La délibération Mais que faire au juste pour atteindre le bonheur ? L'objet de la délibération éthique (déterminer comment vivre) ne porte pas tant sur le souverain bien (le bonheur) que sur les moyens de l'atteindre.

Or, dans un monde contingent (qui peut toujours être autre qu'il n'est), il y a une pluralité de moyens possibles : aucune action ne peut se déduire avec certitude de la fin poursuivie, et il faut compter avec l'imprévisibilité.

Il faut donc procéder à l'examen contradictoire de la plausibilité plus ou moins grande des actions.

L'action réussie suppose que la raison calcule les meilleurs moyens réalisant nos fins, et l'optimum obéit ainsi aux trois règles suivantes. Le vertueux et le virtuose 1) 2) 3) La Le moyen doit être homogène à la fin : on peut exclure la prétention à réaliser une fin morale par des moyens immoraux. Le moyen doit être efficace, ce qui suppose un choix informé parmi les différents moyens possibles. L'ensemble des moyens ne doit pas entraîner des conséquences nocives : on doit éviter les effets pervers (une opération chirurgicale qui tue le malade). vertu, loin de ne concerner que l'âme contemplant le bien en soi, est donc aussi une forme de virtuosité. La réponse de Descartes L'usage de la volonté suffit à la félicité " Il n'est pas nécessaire que notre raison ne se trompe point ; il suffit que notre conscience nous témoigne que nous n'avons jamais manqué de résolution et de vertu, pour exécuter toutes les choses que nous avons jugé être les meilleures, et ainsi la vertu seule est suffisante pour nous rendre contents en cette vie.

" Descartes, Lettre à Élisabeth, 6 octobre 1645. Problématique Le bonheur est-il chance ou contentement ? Est-il affaire de connaissance ou de volonté ? Explication Bonheur et contentement Descartes veut montrer qu'on peut être content sans avoir le bonheur de voir nos désirs entièrement satisfaits.

Il ne s'interroge pas sur les conditions extérieures du bonheur, mais sur celles du contentement intérieur. Contentement et raison Le désir croit à la fois à la valeur et à l'accessibilité de son objet.

A insi, en nous épargnant de désirer ce que nous ne pouvons pas obtenir (ce qui cause notre tristesse) et en nous empêchant de croire que nous devons obtenir ce qu'il est seulement possible d'avoir (ce qui cause notre avidité), la raison peut nous éviter d'être mécontents.

La philosophie du bonheur implique de savoir distinguer un bien apparent d'un vrai bien. Limite de la raison C ependant, suivre la raison ne nous empêche pas de nous tromper.

La raison (faculté de distinguer le vrai d'avec le faux) permet certes de mesurer nos possibilités réelles d'action, mais non de nous assurer de leur succès.

Par exemple, s'il y a des voies rationnelles pour satisfaire le désir de recouvrer la santé (la thérapie médicale), il se peut que la maladie soit la plus forte ou que la voie choisie se révèle semée d'embûches. Raison et volonté Notre devoir est donc de contenir notre liberté dans les limites d'une connaissance du meilleur.

La volonté est certes guidée par la raison, mais une vertu infailliblement rationnelle est impossible.

En ce sens, on peut voir la vertu comme la simple force de volonté : la résolution et le courage seraient-ils alors les principales vertus éthiques où trouver notre contentement ? Débat et enjeu La pensée et le malheur Une philosophie du bonheur vise d'abord à éviter le malheur, qui prend autant la forme du mal qui nous advient que de celui que l'on se fait à soi-même.

Un tel projet présuppose que la nature humaine n'est pas nécessairement vouée au malheur, et qu'elle trouve en elle les ressources suffisantes pour y remédier.

En ce sens, la pensée, qu'elle soit pratique ou contemplative, ne se porte pas comme un fardeau : elle est la condition d'une action réussie et d'un vrai contentement.. »

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