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Peut-on douter de tout ?

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« [Les instruments de la connaissance - sens et raison - sont trompeurs, il faut donc douter de tout.

Nous ne pouvons pas tenir compte de nos sens, qui sont trompeurs, et de la raison, qui n'est pas fiable.

Il faut commencer par douter de tout.

Le premier pas vers la vérité est le scepticisme, qui nous détourne de l'erreur.] Les sens ne sont pas infaillibles Si les sens étaient infaillibles, des objets identiques donneraient des impressions identiques.

Nos visions du monde ne seraient pas multiples et contradictoires.

Or, tel n'est pas le cas.

La sensation du miel est agréable aux uns, désagréable aux autres.

Tout discours sur le miel, à partir de nos sensations, fait seulement apparaître des affirmations contradictoires.

Les informations des sensations ne font pas apparaître la vérité. Du miel en soi nous ne pouvons donc rien dire.

La vérité n'est pas accessible par la sensation, et nous pouvons affirmer que douter des sens est nécessaire. La raison n'est pas fiable Si le vrai est l'affaire de la raison, les hommes raisonnables s'accorderaient sur certaines affirmations. Pourtant, dans les conceptions intellectuelles, on ne voit que des contradictions.

Quand Héraclite réfléchit sur le réel, il dit que tout est changement.

A partir de la même réflexion, Parménide arrive à la conclusion que rien ne change.

L'activité de la raison ne parvient qu'à mettre en évidence de nouvelles contradictions.

Le sceptique affirme qu'il est impossible à la raison d'affirmer ou de nier quoi que ce soit, elle ne peut parvenir à la connaissance vraie des réalités.

Il doutera donc des affirmations de la raison.

«Tout échappe à la compréhension», dit Sextus Empiricus. LE SCEPTICISME. Le scepticisme est défini par Lalande comme : « La doctrine d'après laquelle l'esprit humain ne peut atteindre avec certitude aucune vérité ».

L'esprit se déclare incapable d'affirmer ou de nier quoi que ce soit. 1° Scepticisme antique et doute cartésien. On sait que les « Méditations » de Descartes commencent, elles aussi, par l'exercice d'un doute absolu : Descartes rejette le témoignage des sens (en rêve on croit voir, entendre, bouger et ce n'est qu'illusion).

Il rejette même les vérités mathématiques (car il peut se faire qu'un « malin génie » tout-puissant s'amuse à me tromper dans toutes mes pensées). Mais ce doute cartésien s'oppose radicalement au doute sceptique.

D'abord le doute cartésien est provisoire (il prend fin lorsque Descartes s'aperçoit qu'il peut douter de tout sauf du fait même qu'il pense et qu'il doute : et cette évidence invincible : je pense donc je suis est une première vérité d'où bien d'autre vont jaillir). C'est un doute volontaire, un doute « feint », dit Descartes dont la fonction est d'accoutumer « l'esprit à se détacher des sens » (« abducere mentem a sensibus ») et même de tout objet de pensée pour révéler en sa pureté l'acte même de penser.

Le doute cartésien a la valeur d'une pédagogie de l'ascèse qui vise à nous délivrer provisoirement des pensées pour révéler que nous avions l'esprit que nous sommes.

Le doute cartésien est méthodique (le malin génie n'est lui-même qu'un « patin méthodologique » (Gouhier), c'est une technique mise au service de la recherche du vrai. Le doute cartésien est un doute optimiste et héroïque, un déblaiement préalable qui précède la construction de l'édifice philosophique, une décision volontaire de faire table rase de toutes les connaissances antérieures pour bâtir une philosophie nouvelle. 2° Les arguments des sceptiques grecs. Tout au contraire, le scepticisme absolu des pyrrhoniens et de leurs disciples n'est pas un point de départ mais une conclusion –la conclusion d'échec- au terme de l'aventure du savoir. Enésidème avait groupé les arguments sous dix titres ou « tropes que Sexus Empiricus réduisit à cinq.

Il faut connaître ces arguments qu'on retrouve chez Montaigne, chez Pascal et chez Anatole France. (a) La contradiction des opinions.. »

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