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Peut-on définir la laideur ?

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« Il existe beaucoup d'autres catégories esthétiques que le beau, il y a le grotesque, le merveilleux, le comique, le monstrueux, le laid,la caricature le tragique, le sublime.

Il devient plus délicat de définir ce qu'est par exemple la laideur.

On sait définir le beau par des critères à peu près stables, mais finalement ce qui est laid, c'est simplement ce qui ne rentre pas dans la catégorie du beau.

Le laid s'oppose au beau comme le raté au réussi, comme le pathologique au normal ; l'objet échoue à être ce qu'il prétend être, le non-être qui l'affecte est celui de l'illusion, de la tricherie.

Mais il y a aussi les choses sans prétention, qui sont ce qu'elles sont, mais qui semblent n'exister qu'à demi : choses plates, ternes, mornes, qui ne trompent pas le regard mais qui le découragent et le lassent ; non point des essences qui tendraient vainement à l'existence, mais plutôt des existences sans essence, sans individualité et sans force, sans signification parce qu'elles ne signifient pas.

Aussi le laid n'aurait pas d'existence autonome, il serait que l'opposé du beau.

On peut se demander si par exemple le monstrueux est laid, si le grotesque est laid…En somme, si tout ce qui n'est pas beau est laid. 1) La multiplicité des formes du laid. Les conceptions soutenues par Hugo, dans la Préface de Cromwell (1827), procéderont directement du romantisme.

Contentons-nous de citer un passage célèbre et capital : «Le beau n'a qu'un type ; le laid en a mille. C'est que le beau, à parler humainement, n'est que la forme considérée dans son rapport le plus simple, dans sa symétrie la plus absolue, dans son harmonie la plus intime avec notre organisme.

Aussi nous offre-t-il toujours un ensemble complet, mais restreint comme nous.

Ce que nous appelons le laid, au contraire, est un détail d'un grand ensemble qui nous échappe, et qui s'harmonise non pas avec l'homme, mais avec la création tout entière.

Voilà pourquoi il nous présente sans cesse des aspects nouveaux, mais incomplets.

» Aussi l'existence même du mal, du défaut à un lien directe avec la laideur.

Le laid est la vision esthétique du défaut.

Aussi en rapport avec la conception leibnizienne de l'harmonie préétablie qui ne voit le mal comme favorisant l'harmonie du tout, qu'il est indispensable à la beauté du tout, et que par là l'individu seul ne peut en retirer un plaisir esthétique.

A l'instar du pop art qui a inscrit avec une éloquence véhémente le visage authentique de la métropole, en révélant et en proclamant que la ville n'est pas un musée, et que le laid en constitue un facteur indispensable.

Le beau ne peut pas être partout, sinon la beauté n'existerait pas, il y doit y avoir du laid pour qu'il y ait du beau dans le monde. 2) Le laid comme moment de l'histoire de l'art. L'historien de l'art Baltrusaitis dans le Moyen Age Fantastique et Anamorphoses explore des domaines de l'art qui n'ont rien à voir avec le beau.

L'exemple des toiles de Jérôme Bosch sont des avatars des bestiaires médiévaux et antiques qui prennent leur source jusqu'au fond des âges.

La littérature jusqu'à nos jours s'est nourrie de ce répertoire fantastique qui n'a rien de beau.

Aussi cette partie chaotique de l'art possède une signification pour la psychè humaine, et renvoie à une certaine part d'ombre.

C'est la partie dionysiaque de l'art comme l'opposait Nietzsche à l'apollinien.

Le dionysiaque est du côté de l'informe, du démesuré, du sombre, tout le contraire de l'apollinien qui est mesure, clarté, calme.

Le dionysiaque est nécessaire à l'apollinien l'un est nécessaire à l'autre pour exister, l'apparence a besoin de la profondeur de Dionysos pour avoir quelque chose à représenter.

Aussi la beauté n'est peut être qu'un état transitoire, une période dans une histoire de l'art qui inclurait la laideur.

On pourrait définir le laid dans la mesure il correspondrait à des œuvres d'art précises, et à certaines époques.

Mais n'est-ce pas aussi risquer dans tomber dans la relativité ? Une œuvre sera jugée laide car elle ne serait plus en phase avec les canons artistiques d'une époque. 3) L'évolution du goût : l'exemple du Moyen Age. L'époque médiévale a été détestée par les Lumières.

Voltaire, n'a vu dans cette période qu'un long siècle de domination ecclésiastique, d'obscurantisme, et d'oppression, où le déploiement de la Raison se heurte à tous les pouvoirs.

Aussi, Condorcet dans Esquisse d'un tableau historique de l'esprit humain dépeint le Moyen Âge comme un véritable enfer sur terre.

Mais par la suite, les romantiques ont radicalement changé d'avis sur ce sujet.

Les romantiques recherchèrent à restaurer un état antérieur aux révolutions politiques et techniques.

Les romantiques vont tenter de retrouver une sorte d'âge d'or perdu.

Cet âge d'or sera le Moyen Âge pour les artistes romantiques qui représente tout ce qu'il a de plus grand dans l'âme allemande mais cette restauration dans son intégralité est impossible car les conditions historiques, techniques, et sociales ne sont plus les mêmes.

Les artistes romantiques choisissent les règles qu'ils veulent suivre mais ne s'abstraient pas de toutes conventions.

Ils prendront pour modèle dans l'architecture du passé, les styles qui sont censés le mieux exprimer l'âme de leur nation. Conclusion. Définir la laideur est chose difficile, dans le sens d'une définition positive qui ne l'opposerait pas au beau en tant que tel.

On peut identifier le laid, déterminer quels objets ou œuvres seront jugées laides mais cela sera toujours en rapport avec le beau.

Le beau qui est finalement relatif aux goûts de l'époque, une époque jugera les productions artistiques d'une autre laide car elle ne correspond plus à ses critères de beauté.

L'époque classique jugera laides les productions du Moyen Age etc.. »

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