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Peut-on apprendre à juger la beauté ?

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« Problématique Est-il légitime, est-il possible d'acquérir la capacité d'affirmer ou de nier le caractère de ce qui est beau, cad de ce qui fait naître un plaisir désintéressé chez l'homme ? Le sujet peut paraître, à première vue, paradoxal, car le jugement de goût, dont il est question ici,est d'abord, en première apparence, subjectif.

comment donc pourrait-on apprendre à juger de la beauté ? L'enseignement concernant l'art et le beau contient des éléments importants de réponse.

souvenez-vous des analyses de Platon ("le Banquet") et de Kant.

Le premier décrit bel et bien, à travers la dialectique ascendante vers la beauté, un processus d'apprentissage vers la beauté.

Référez-vous également à Kant.

enfin, n'oubliez pas les thèses de la sociologie selon lesquelles on apprend à juger de la beauté à partir de normes culturelles, sociales. D'une part, juger, c'est relier des choses entre elles par l'intermédiaire de concepts qui constituent les unités synthétiques de ces différentes choses, et d'autre part il est impossible de produire un concept universellement valable du beau ; le beau se donne dans l'expérience esthétique et non dans un concept.

Cette contradiction doit servir à construire le problème.

Deux remarques toutefois : 1) Il n'est pas seulement question de savoir si l'on peut juger de la beauté (en se référant à Kant, par exemple, dans la Critique de la faculté de juger), mais aussi de voir si elle peut s'apprendre, ce qui rajoute au problème du jugement de goût celui de l'apprentissage.

Qu'est-ce qu'apprendre ? En un sens, c'est transmettre un contenu de connaissances ; en un autre sens, c'est transmettre une capacité critique et apprendre à apprendre.

Est-il possible d'apprendre à juger du beau au sens de la transmission d'un contenu, d'idées, de concepts ? Est-ce que connaître les canons de la beauté grecque m'aide à apprécier et juger le beau ? Ensuite, est-il possible d'apprendre à juger du beau au sens de la transmission d'une attitude esthétique, d'un rapport privilégié au beau ? Évidemment ces questions interrogent le rôle du critique d'art ou du professeur d'art.

Que transmettre ? Un savoir théorique ou une expérience ? 2) Un autre point de vue serait de se référer à Leibniz (paragraphe 24 du Discours de métaphysique ).

Leibniz, pour montrer la différence entre une connaissance claire et une connaissance distincte, prend l'exemple du tableau jugé beau : " De façon parfaitement claire et évidente je trouve tel tableau beau.

" À partir de là, il est incapable d'analyser ce sentiment (jugement de goût), mais il ne peut pas donner les raisons de son assentiment, il ne peut pas l'expliquer (à savoir développer les implications de son expérience), ce qui est précisément le rôle de l'éducateur.

Le jugement de goût serait donc paradoxalement une expérience de clarté indistincte, d'évidence floue : je suis sûr et pourtant je ne saurais expliquer.

Alors que dire ? Comment apprendre ? Parler autour ? Donner des éléments d'histoire ? Délivrer des métaphores de mon expérience ? Analyse du sujet : Le sujet prend la forme d'une question fermée, à laquelle il s'agira de répondre par « oui » ou « non » en conclusion, au terme d'une argumentation documentée. La notion principale du sujet est le beau.

Parler du beau pose plusieurs difficultés : premièrement, le sens du terme a évolué avec l'histoire de l'art et de la philosophie.

Deuxièmement, la notion est dans son emploi actuel et courant quasiment vide de sens : le beau se réduit à ce qui me plait.

« Les goûts et les couleurs ne se discutent pas ! » entend-on souvent.

Est-ce bien légitime de reconduire ainsi entièrement le beau à la subjectivité, à un jugement de goût ? Le fait est que nous jugeons du beau et que nos jugements peuvent se modifier.

Notre sensibilité à ce qui est beau évolue.

Mais y a-t-il justement une manière adéquate de juger le beau ? Y a-t-il quelque chose comme des critères de la beauté ? Si c'est le cas, il suffit, pour apprendre à juger le beau, d'abord d'apprendre les critères de celui-ci, ensuite de déterminer si ce dont il s'agit de dire si « c'est beau » ou non est conforme aux critères en question. Dans quels champs la notion de beau nous invite t-elle à réfléchir ? Il serait réducteur de ne considérer que les oeuvres d'art pour traiter la question du jugement du beau.

Il y a en effet des oeuvres qui sont reconnues artistiques mais qui demeurent foncièrement laides (penser aux papes décharnés de Francis Bacon).

Mais surtout, il y a bien d'autres choses que des oeuvres que nous jugeons belles : par exemple des visages, des paysages, telle ou telle fleur, etc. Problématisation : Pour qu'il soit possible d'apprendre à juger le beau, il faut déjà que le beau soit une affaire de jugement, ce qui n'a rien d'évident.

Un jugement vrai, autant que possible, rend compte d'un état de chose.

Le problème qui se pose est donc celui de savoir si la beauté est un état de chose, ou plutôt quelque chose qui relève de notre « état d'âme ». I – La beauté est-elle un état de chose ? Par ailleurs, que le beau soit objectif ou non, nous jugeons que telle ou telle chose est belle ou non : c'est là un fait.

Autrement dit, notre jugement peut très bien ne pas être fondé, mais pourtant il est bien réel.

Il y a donc quelque chose comme des critères subjectifs ou objectifs qui nous poussent à juger. II – Comment jugeons-nous du beau ? Proposition de plan :. »

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