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Peut-on apprendre à être libre ?

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« S'il faut apprendre à être libre, c'est que la liberté n'est pas une donnée immédiate, qu'elle est à faire, à réaliser, ce qui suppose la dimension du temps et de l'exercice.

Or, la liberté apparaît avant tout comme relevant d'une aspiration ou d'une revendication.

Nous souhaitons être libres, et pour cela, nous considérons généralement qu'il n'est nul besoin d'apprentissage et que les obstacles sont avant tout extérieurs.

En effet, être libre consisterait ainsi à ne plus rencontrer de contraintes et d'oppositions.

Cela ne s'apprend pas, cela demande simplement que des conditions extérieures soient réunies.

On n'apprend pas à être libre comme on apprend à nager ou à marcher. Toutefois, l'expression « apprendre à être libre » peut avoir deux sens : apprendre peut signifier acquérir une capacité, comme on apprend à marcher, mais peut aussi relever de l'acquisition d'un usage.

Apprendre à être libre peut signifier apprendre à faire usage de sa liberté.

Dans ces conditions, un tel apprentissage ne peut-il pas être nécessaire ? Par ailleurs, la question « faut-il..

? » peut également avoir un double sens : elle peut consister à se demander s'il s'agit d'une nécessité mais aussi consister à se demander si cela relève d'un devoir, d'une exigence.

En effet, on pourrait très bien préférer ne pas être libre, contrairement aux apparences.

De là la question faut-il apprendre à être libre qui peut être abordée de plusieurs manières.

Suite à ces premières pistes d'analyse du sujet, vous pouvez revenir au sens premier de l'expression.

Dans un premier sens, lorsqu'on se demande s'il faut apprendre à être libre, cela semble signifier est-il nécessaire d'apprendre pour être libre, la liberté s'apprend-elle comme la marche ou la natation ? Vous pouvez alors montrer que la liberté est plutôt ce qui caractérise l'homme à la différence de l'objet ou de l'animal.

Sur ce point, vous pouvez, par exemple, penser aux analyses de Rousseau dans le Discours sur l'origine et les fondements de la liberté parmi les hommes.

Etre libre, c'est ne pas être un animal, c'est être capable de se déterminer.

Ce serait donc par nature que l'homme serait libre et on ne saisit pas en quoi il faudrait apprendre et ce qu'il faudrait apprendre.

Pourtant, l'expérience et l'histoire nous montrent que tous les hommes ne sont pas nécessairement libres, aussi bien au niveau individuel qu'au niveau collectif.

Il s'agirait alors de montrer que la liberté est peut-être quelque chose qui se conquiert.

Vous pouvez d'ailleurs montrer qu'on peut parfois préférer ne pas être libre.

Reportez-vous à cette analyse de Rousseau qui dit que les esclaves perdent tout dans leurs fers jusqu'au désir d'en sortir ou encore à ce moment au chapitre 4 du livre 1 Du contrat social lorsqu'il nous dit que les compagnons d'Ulysse aimaient jusqu'à leur abrutissement.

Dès lors, comment apprendre à être libre ? vous pouvez vous demander si la liberté n'exige pas d'apprendre à faire usage de sa raison.

Reportez-vous ici aux analyses de Kant dans « Qu'est-ce que les lumières ? » lorsqu'il dit qu'il faut avoir le courage de se servir de son propre entendement.

Dès lors, apprendre à être libre ne devient-il pas une exigence ? Ici, vous retrouvez le deuxième sens de la question.

Peut-être faut-il apprendre à être libre parce que la liberté est ce qui fait de nous des hommes… [Une authentique liberté ne peut être que le fruit de l'éducation et de la culture, car sans apprentissage l'homme n'est pas libre, il est seulement sauvage.] La liberté n'est pas naturelle L'animal n'est pas libre, il ne fait qu'obéir au déterminisme de son instinct.

Pour l'homme, cette prétendue liberté naturelle ne peut en aucun cas représenter un idéal.

Le "bon sauvage sur son île déserte est peut-être libre parce qu'il est seul et qu'il n'a de comptes à rendre à personne, mais il est dépendant de la nature. C'est autrui qui m'apprend la liberté Etre libre, c'est être autonome, et l'autonomie est une chose qui s'apprend: je ne suis pas d'emblée capable de me diriger moi-même.

Le but de la famille est donc d'apprendre à l'enfant « la vie éthique » (les moeurs, les règles sociales) dans le cadre d'un milieu affectueux.

A l'école revient d'élever par l'instruction (d'où le nom d'élève) à la liberté de l'esprit (penser par soi-même).

La fin de l'éducation familiale est la « liberté » de l'homme dans la société, le fait que l'adulte assure lui-même son entretien et ensuite celui des siens.

La liberté, sur ce seul plan de la société, n'est, au fond, que l'indépendance, la « liberté » laissée à l'adulte humain d'être un membre actif de la société et d'y trouver, de ce fait, sa dignité. Être libre nécessite une possibilité de choix et de savoir choisir entre des possibles.

L'enfant ne serait jamais libre si le milieu humain ne l'éduquait pas à la liberté par l'apprentissage de la responsabilité.

Qu'une bande de touristes débarque sur l'île de notre «bon sauvage», et vous verrez qu'il lui faudra apprendre à préserver sa liberté. La liberté n'est pas donnée, elle est à conquérir L'homme libre est celui qui «se fait libre», qui se possède par la réflexion, qui connaît ses possibilités et ses limites.

Agir librement, ce n'est pas agir n'importe comment, c'est agir selon la raison et la connaissance des moyens à mettre en oeuvre pour réalise).- une fin.

Une telle action suppose un savoir qui ne peut être qu'acquis.. »

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