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Peut-on agir inconsciemment?

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« Le terme inconscient est tardif dans l'histoire de la philosophie.

Dans la tradition cartésienne, en effet, tout sujet n'était que conscience.

Leibniz reconnaît le premier l'existence d'un inconscient, au sens de ce qui hors de la conscience.

Est inconscient, ce qui n'est pas présent dans ma conscience mais qui peut le devenir si je la tourne vers l'objet, le souvenir.

L'arrivée de Freud bien sûr aura valeur de révolution.

L'inconscient devient ainsi une instance indépendante de la conscience, qui fonctionne selon ses propres lois et qui produirait des effets sur la vie consciente.

La faculté d'agir désigne la capacité de déployer une énergie en vue d'une fin particulière.

L'action est ainsi souvent synonyme de pratique et désigne l'ensemble de nos actes, en particulier de nos actes volontaires, qui sont susceptibles par exemple d'être qualifiés moralement.

De prime abord, donc, nous pouvons agir que sous l'impulsion de motifs conscients.

Pourtant n'existe pas des actions dont nous n'avons pas réellement conscience, par exemple les actions accomplies par habitude? L'inconscient freudien ne permet-il pas d'agir en vue d'une fin, bien que cette fin ne soit pas consciente? 1.

L'action nécessite l'impulsion de motifs conscients On parle en effet généralement d'action pour le fait de produire un ou des effets dont on est la cause et par lequel on réalise volontairement une intention. Schopenhauer explique ainsi l'action humaine : l'intelligence conçoit des motifs qui permettent à la volonté de se mettre en action et au corps de se mettre en mouvement.

Ainsi, l'homme doit d'abord concevoir une fin ou une raison pour pouvoir agir.

Sinon sa volonté se trouverait endormie et l'homme ne serait poussé à ne rien faire, il serait en proie à l'ennui.

"La véritable caractéristique de l'animal, c'est la faculté de connaître, de représenter. L'animal en tant qu'animal, se meut toujours vers un but et une fin : il faut donc qu'il les ait reconnus" (Le monde comme représentation et comme volonté) Il faut bien sûr entendre ici le terme animal comme englobant aussi l'homme : celui-ci fait partie du règne animal. De même, pour Hegel, la conscience peut être théorique mais aussi pratique. Sous l'angle théorique, la conscience de soi correspond à la saisie de l'esprit par lui-même.

Mais, il existe une conscience pratique, correspondant à l'action des hommes.

En agissant, nous extériorisons notre moi et marquons le monde de notre forme.

La conscience communique sa structure aux objets qui prennent l'aspect de l'esprit.

"La conscience pratique est la conscience active [...] engendre d'elle-même des déterminations et des objets." (Hegel, Propédeutique philosophique) Ainsi, donc, l'action nécessite des motifs, des buts conscients pour que l'homme se mette en mouvement et imprime consciemment sa marque au monde.

D'ailleurs n'est-ce pas à partir du cogito qui se détermine par une plénitude de la conscience que Descartes veut se rendre "comme maître et possesseur de la nature) 2.

Certaines actions ne passent pas par la conscience Nous pouvons faire tous les jours l'expérience d'actions dont nous n'avons pas conscience.

Ainsi, par habitude, je peux fermer la porte et pourtant ne pas me souvenir de l'avoir fermée trente secondes après.

En effet, par habitude, certaines actions tendent à s'identifier à des réflexes et nous pouvons les accomplir sans que cela nous demande la moindre attention. De plus, il existe certaines maladies, telle une forme spécifique d'épilepsie( voir le livre Freud : le Christophe colombe des neurosciences de Lionel Naccache) où le sujet est capable d'agir normalement, notamment de conduire une voiture, sans en avoir conscience.

Plus près de nous, il existe des somnambules, qui agissent sans être conscients, puisqu'ils sont toujours dans le règne du sommeil.. »

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