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Peut-on à la fois défendre la liberté de penser et disqualifier l'opinion ?

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« POUR DÉMARRER Est-il possible de défendre simultanément le libre jugement des hommes, droit de raisonner et de juger, droit de se faire des opinions avec une certaine liberté et, en même temps, de discréditer l'opinion, à savoir une croyance constituant le plus bas degré du savoir ? CONSEILS PRATIQUES Un sujet très « pointu » qui exige une élucidation précise de ce terme d'opinion, intermédiaire entre l'ignorance et le savoir.

N'y a-t-il pas une « opinion droite » (Platon) ? Enfin, n'oubliez pas l'opinion publique, pensée dominante au sein d'une société. BIBLIOGRAPHIE PLATON, Théétète, Garnier-Flammarion. La République, Livre V, Garnier-Flammarion. SPINOZA, Traité théologico-politique, Chap.

XX, Garnier-Flamarion. Discussion : Le sujet part d'une contradiction apparente : d'un côté il convient de laisser à chacun la liberté de penser, d'un autre côté, si chacun est libre, il n'y a pas de raison de jeter le discrédit sur ce qui appartient au discours commun. Tout réside donc dans l'approche du mot « penser » : penser et véhiculer une opinion sont deux attitudes antagoniques, la liberté n'est donc pas celle de dire tout et n'importe quoi mais d'accéder à une qualité de réflexion qui porte sur les choses un regard critique. Suggestion de plan : Première partie : Qu'appelle-t-on l'opinion ? L'emploi philosophique du terme comporte un jugement négatif : l'opinion est synonyme de préjugé, d'idée toute faite, elle est colportée par l'échange courant et banal entre les individus.

Elle ne présuppose donc aucune information, aucun savoir véritable, elle ne repose souvent que sur l'habitude, la tradition, voire sur le vide. « Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion.

» Mélange (1939) Paul, Valéry. L'opinion n'étant le fruit, ni de la réflexion, ni d'une médiation approfondie, elle n'appartient donc pas à la catégorie de la pensée, elle semble bien plus affective qu'autre chose : « Ce n'est pas l'esprit qui fait les opinions, c'est le coeur.

» Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères Montesquieu. Deuxième partie : La philosophie contre l'opinion La tâche du philosophe consiste donc à combattre les erreurs que recèle un jugement hâtif et pourtant souvent très répandu. « Il faut appeler philosophes ceux qui s'attachent en tout à l'essence, et non amis de l'opinion.

» La République, 480a Platon. Cette attitude est difficile, exigeante, et s'oppose à la paresse de l'esprit ou à la facilité qui vont avec la diffusion de paroles creuses. « Si nous désirons vaquer sérieusement à l'étude de la philosophie et à la recherche de toutes les vérités que nous sommes capables de connaître, nous nous délivrerons en premier lieu de nos préjugés, et ferons état de rejeter toutes les opinions que nous avons autrefois reçues en notre créance, jusqu'à ce que nous les ayons derechef examinées.

» Descartes, Principes de la philosophie, 1644. Nous sommes tous plus ou moins imprégnés de cette opinion qui nous fait parfois parler à tort et à travers, si bien que Descartes choisit une méthode systématique qui consiste à chercher tout ce qu'il sait véhiculer d'idées reçues. »

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