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On oppose souvent les actes et les paroles. Cette opposition vous paraît - elle pertinente ?

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« Analyse du sujet: Au-delà d'une opposition classique, mais un peu superficielle, montrez que les paroles sont des actes, que "dire, c'est faire".

C'est le problème du pouvoir du langage qui est posé ici. Analyse du sujet : q Un acte est un mouvement volontaire qui engage le corps.

Or, on peut commencer par remarquer que dans la parole il y a très certainement des mouvements de la bouche pour prononcer des mots q Le sujet évoque une opinion commune, de l'ordre de la doxa, il faut dans un tel sujet commencer par réfléchir à la raison d'une telle opposition et chercher des exemples de la vie courante. q Mais si les paroles sont distinguées des actes, c'est dans un premier temps car la parole prononcée n'a pas de corps.

Un mot, en effet, n'a pas de chair.

Il manque de la matérialité à la parole pour figurer parmi les actes, par ailleurs souvent compensé par l'écriture. q De plus, les paroles s'évanouissent instantanément, elles ne durent que dans le souvenir.

Rien ne nous assure de leur conservation, livrées à l'imperfection du souvenir et de la mauvaise foi des hommes. q Dans un second temps, il s'agit de différencier le moment de la parole et le moment de l'action selon l'expression courante « parler au lieu d'agir ».

Celui qui se vante beaucoup n'est pas toujours celui qui agit.

Le ridicule de certaines paroles rend compte du gouffre entre la réalité et ce qui en est rapporté par la parole. q Une autre opposition vient de ce que la parole n'engage à rien.

On peut promettre quelque chose et ne pas « tenir sa parole ». q Enfin, il faut remarquer l'emploi du pluriel « les paroles ».

Il connote une certaine profusion des paroles peu compatible avec l'image d'un « homme de parole » qui ne parle finalement que très peu. Problématisation : Il semble que plusieurs raisons, plusieurs expériences pratiques, nous font opposer les actes et les paroles. Néanmoins, il s'agit de se demander si cette opposition est légitime et si elle peut fournir une opposition conceptuelle intéressante.

Pour bien juger de la pertinence de cette opposition, il faut mettre en crise la précompréhension de ce qu'est une parole, de ce qu'elle engage d'un côté, et de ce qu'est un acte et ce qu'il engage dans l'autre. 1.

Les paroles n'engagent à rien : l'hypocrisie Une des raisons de l'opposition, et sans doute la plus importante, réside dans l'écart entre ce qui est dit et ce qui est fait.

Cet écart correspond à ce que l'on nomme l'hypocrisie. a) Il faut s'écarter quelque peu de la vision naïve de l'hypocrisie.

L'hypocrisie signifie étymologiquement déguisement.

Les paroles prononcées sont des moyens privilégiés de l'hypocrisie, nous ne sommes jamais contraints de dire ce que l'on pense et si nous le faisons ce n'est qu'envers des personnes de confiance. b) Les promesses sont des paroles particulières, mais sans les sanctions, elles risquent de n'être que de vains mots.

Pour Hobbes, la force publique est instituée afin de faire en sorte que les individus respectent leurs engagements.

« Les mots sans le sabre ne sont que palabre ». c) Si les paroles s'opposent à l'action c'est que pour le cas de la promesse, qui dans une pensée de l'opposition paroles\actes est l'exemple paradigmatique, le moment du dévoilement est celui de l'acte qui a été promis.

La promesse qui n'est pas tenue est la rupture d'une attente. d) D'un point de vue plus général, par les paroles on donne souvent une image de nous qui ne correspond pas à la réalité.

Ce sont les actes qui révèlent notre véritable caractère.

La parole politique est un autre paradigme de cette opposition.

Le souci constant pour les grands maux de la Terre, donne lieu à un grand nombre de paroles hyperboliques, et à un nombre moindre d'actions. De cette première partie, il semble que les paroles masquent ce que les actes révèlent.

Cette opposition peut-elle être généralisée ? 2.

Ces paroles qui nous engagent. a) Austin met à jour dans Quand dire c'est faire l'existence de ce qu'il nomme des actes. »

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