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Nietzsche: Le christianisme ou le domaine de la pure fiction

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« Thème 99 Nietzsche: Le christianisme ou le domaine de la pure fiction Le christianisme est une religion et une morale de l'irréel, du fictif et de l'illusoire.

Les causes et les effets prétendus sont imaginaires : Dieu, le Moi, l'Aine, l'esprit, la liberté ou la servitude, le péché, la rédemption, la grâce, le châtiment, le pardon, etc.

Sa vision de la nature est anthropomorphique : Dieu, à l'origine de toute la création, est sensé détenir le secret de la vie, des lois de la physique, de la chimie, de l'astronomie, etc.

Dieu est cause première et ultime de tout ce qui advient, tout se fait selon sa volonté souveraine et omnipotente.

Il aurait placé l'homme à la première place de la création, l'autorisant à soumettre les animaux et la nature à ses propres besoins.

La psychologie chrétienne diminue cependant l'homme en décidant qu'il est pécheur dès l'origine ; elle se nourrit de la mauvaise conscience et des malentendus sur soi-même ; elle interprète nos états nerveux à l'aide de concepts tels que la culpabilité, la volonté, le repentir, le sacrifice de soi, l'abnégation, la tentation du Diable, la présence rassurante de Dieu.

Enfin ses promesses sont mensongères : le Jugement dernier, l'immortalité, le Paradis et l'Enfer.

A la différence du rêve, qui reflète la réalité en la déformant à son avantage, la religion déforme, fausse et dévalue la réalité en vue de la rendre haïssable et insupportable.

Le concept théologique de Dieu s'est forgé dans son opposition et sa différence au concept de nature, en le dépossédant de tous ses caractères positifs.

Avec le développement de la religion, la nature est devenue progressivement suspecte, mauvaise, puis condamnable, tandis que le concept de Dieu s'appropriait toutes les qualités.

La religion a plongé ses racines, puis s'est développée dans la haine de la nature et le rejet de l'animalité, de l'instinctif, et du vital.

Elle a creusé en l'homme une intériorité au point de le rendre coupable de sa propre existence, elle a poussé le sens du scrupule et de la cruauté au point de faire du ressentiment l'élément naturel de l'existence : l'homme est devenu son propre ennemi.

L'être religieux vit un profond malaise dans une réalité dénaturée et haïe, qui pour lui n'est que source de douleurs et de déconvenues.

La religion est une évasion hors de ce qu'elle a, par force de culpabilisation et d'ascétisme (négation de l'instinct), réussi à rendre insupportable : "souffrir de la réalité signifie être soi-même une réalité manquée".

On ne devient ainsi religieux que dans la décadence, quand la souffrance, la peine et la douleur ont vaincu les sentiments vitaux de l'affirmation spontanée de soi.. »

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