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N'est-ce pas en devenant Autre que l'on devient soi-même ?

Publié le 19/10/2023

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« • N’est-ce pas en devenant Autre que l’on devient soi-même ? Introduction Être soi, voilà qui sonne comme une évidence.

Je suis ce que je suis, car qui être d’autre ? Il nous arrive souvent, pour parler d'une situation que l'on n'a pas pu maîtriser totalement de dire «je n'étais plus tout à fait moi-même.» Mais est-ce vraiment possible de ne «plus être soi-même »? A priori, c'est une question qui paraît totalement absurde, c'est un non-sens : Qui pourrais-je être d'autre que moi-même ? Oscar Wilde le dit « Soyez vous-mêmes, les autres sont déjà pris ! ». Mais dire cela sous-entend autre chose : Comment pourrait-on ne pas être soi ? Nietzsche nous dit « Deviens ce que tu es ».

Mais si je suis déjà moi, comment puis-je devenir ce que je suis déjà ? Nietzsche introduit ainsi la dimension temporelle de cette question du « Devenir », qui est un verbe d’évolution.

Il faudrait donc interroger ce processus incessant de transformations et d’expériences qui à terme fonde le « Moi ». Alors comment peut-il se faire que nous soyons les mêmes, et qu’en même temps nous ne soyons plus les mêmes, puisque nous « devenons » ? Savoir qui nous sommes sous-entend de déjà savoir ce que nous sommes.

En effet, pour avoir une connaissance de soi, faut-il déjà avoir la conscience de soi.

Être soi-même, c'est être ce que l'on a conscience d'être, c'est avoir conscience de ses sentiments, émotions, et de ses actes.

Or, un philosophe s’y oppose : « Je sais que je suis sans savoir qui je suis » affirmait Descartes. Précurseur du solipsisme, on doit pour lui douter de tout, et l’on ne peut prendre comme véritable conscience des choses que ce qui résiste au doute, prouvant ainsi son existence réelle, tangible, d’où son célèbre « Cogito ergo sum », je pense donc je suis.

Le simple fait que la conscience doute d’elle-même prouve son existence, ainsi on a la conscience de soi, mais sans avoir la connaissance de soi.

Mais si l’idée que j’existe est une évidence, il n’en reste pas moins que c’est très pauvre comme concept, car on revient au point de départ.

Descartes le dit « Mais je ne connais pas assez clairement qui je suis, moi qui suis certain que je suis ». Mais existe-t-elle vraiment, cette connaissance de soi ? Est-il vraiment possible de définir ce « Moi » ? En effet, si comme Blaise Pascal, nous nous décidions à dépouiller ce Moi, lui enlever son nom, ses qualités, ses défauts, ses émotions, tout ce qui le caractérise ? Rien.

Rien ne fonde singulièrement le Moi.

Ce serait comme un mur auquel on aurait retiré toutes ses briques.

Une fumée métaphysique. Ainsi l’humain est une ipséité multiple.

La connaissance de soi n’est pas qu’une connaissance, c’est un groupement d’informations, une multitude de mots qui ensemble forment un livre. Mais le poète Arthur Rimbaud apporte un contraste, lui qui écrit « Je est un Autre ». Problème : Je ne peux être un autre puisque je suis moi..... »

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