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Ne tient il qu'a moi d'être libre ?

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« Introduction « L'homme libre est l'homme qui n'est pas esclave ou prisonnier », lit-on dans le Dictionnaire technique et critique de la philosophie d'André Lalande, à la définition du mot liberté.

En droit, l'homme libre n'est donc pas asservi à un pouvoir étranger, il ne subit pas de contraintes et agit selon sa volonté et sa nature.

La liberté est une notion qui doit être analysée à deux niveaux : moral et politique d'une part et philosophique d'autre part.

La liberté est un sentiment intérieur mais aussi un statut social et politique.

Se demander s'il ne tient qu'à soi d'être libre, c'est donc se demander si je peux user de ma volonté à chacun de ces niveaux. Ne tient-il qu'à moi d'être libre ? Cette question renvoie à deux types de problèmes.

D'une part, on peut se demander si l'homme peut être l'esclave et le prisonnier de lui-même.

Et d'autre part, autrui ne peut-il pas me rendre libre ? En premier lieu, on peut considérer qu'il ne tient pas qu'à moi d'être libre, ce qui fait que, n'ayant la pleine maîtrise de ma liberté, je ne puis être libre.

Il ne faut pas pour autant se servir de cela comme excuse et dire que si nous ne sommes pas libres, nous ne sommes pas responsables de nos actes.

En effet, l'homme est responsable de ses actes, cela garantit sa liberté.

Elle est aussi garantie par un domaine qui ne tient pas à moi : le domaine des lois.

Il ne tient pas qu'à moi d'être libre mais aussi aux lois et au respect de celle-ci par autrui. I- Il ne tient pas qu'à moi d'être libre, je ne puis être libre Je ne puis garantir à moi seul ma liberté.

Celle-ci est d'une part entravée par un déterminisme universel.

Ce principe fut énoncé par Laplace, mathématicien et physicien français du XVIII-XIXe siècles, dans son Essai philosophique sur les probabilités.

Avec lui, on peut considérer que tous les phénomènes de l'univers sont déterminés par des lois universelles.

Ainsi, si nous connaissions toutes les caractéristiques physiques de chaque chose (masse, vitesse, etc.), nous pourrions parvenir, par un calcul, à la connaissance de ce qu'il s'est produit dans le passé et de ce qu'il se produira.

L'homme est intégré dans ce déterminisme universel.

Aussi, s'il a un sentiment de liberté, c'est seulement parce qu'il est conscient de son ignorance des causes qui le déterminent, souligne Spinoza dans l'Éthique. D'autre part, je suis moi-même un obstacle à ma liberté, selon la thèse psychanalytique de l'inconscient.

Le sujet conscient revendique sa liberté, or celui-ci est déterminé par des mécanismes de son inconscient.

En effet, selon la formule freudienne : « Le moi n'est pas maître dans sa propre maison ».

L'inconscient freudien est une atteinte à la liberté humaine et au moi.

Le moi est, dans la topique de Freud, la partie du psychisme assurant les fonctions conscientes.

Avec Freud, le moi n'est plus considéré comme tout-puissant.

Des causes inconscientes nous poussent à agir sans que le moi l'ait voulu.

Cette thèse réduit la responsabilité de l'homme, puisqu'il peut commettre des actes qu'il n'a pas voulus consciemment.

Pour Sartre, l'inconscient est un prétexte pour se déresponsabiliser ; il ne tient qu'à moi d'être libre. II- Dire qu'il ne tient pas qu'à moi d'être libre : un prétexte Pour Sartre, dire qu'il ne tient pas qu'à moi d'être libre et que des obstacles comme l'inconscient m'empêchent de l'être est un prétexte de mauvaise foi.

Assumer ses responsabilités est quelque chose de difficile et pourtant nous devons le faire, c'est pourquoi Sartre affirme que « l'homme est condamné à être libre ». Sartre nie tout type de déterminisme.

Pour lui, il n'y a pas de nature humaine ou d'essence mais l'homme se construit au cours de son existence par les choix libres qu'il fait.

Ainsi, on peut lire dans L'Existentialisme est un humanisme : « L'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie ».

Selon la philosophie existentialiste donc, il ne tient qu'à moi d'être libre.

Mais ne peut-on pas considérer que je puis être libre grâce à des phénomènes extérieurs à moi ? Sartre doit son immense notoriété à la vogue de l'existentialisme (philosophie de la liberté et de la responsabilité), dont il fut considéré comme le fondateur, même si la lecture de la « Phénoménologie » de Husserl et de « L'Etre et le Temps » de Heidegger l'a profondément influencé.

Deux formules pourraient résumer sa conception de la liberté.

La première, que l'on trouve dans « Saint Genet » (1952): « L'important n'est pas ce qu'on a fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous.

» La seconde, qui figure dans un opuscule intitulé « L'Existentialisme est un humanisme » (Nagel) où Sartre répond à diverses objections formulées notamment, par les catholiques et les marxistes à sa conception existentialiste de l'homme: « L'homme est condamné à libre.

» Qu'est-ce que l'existentialisme ? C'est l'affirmation que, chez l'homme, l'existence précède l'essence.

Autrement dit, rien n'est donné d'avance à l'homme.

N'ayant pas d'essence préalable, l'homme se trouve condamné à choisir librement son essence : « Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se. »

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