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Mourir pour une cause plaide-t-il pour cette cause ?

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Les martyrs " séduisirent ". Séduire n'est pas convaincre. Dans les Dialogues de Platon, ce sont les sophistes

qui séduisent, parce qu'ils connaissent l'art du discours. Ils sont capables de persuader, comme le dit Gorgias,

Éloge d'Hélène, § 13, dans " ces sortes de débats où l'argumentation s'impose péremptoirement par le moyen

de la parole et au cours desquels un seul discours peut charmer et persuader une foule nombreuse

uniquement parce qu'il a été composé selon les règles de l'art, et non parce qu'il énonce la vérité ". Socrate

ne cesse de répéter qu'il ne sait pas parler : il ne cherche pas à séduire mais à établir rationnellement la

valeur des concepts. Le martyr, comme le sophiste mais avec des moyens différents, séduit : un homme qui

se sacrifie pour ses idées paraît noble et beau, il émeut les autres. Mais cette émotion est trompeuse parce

qu'elle s'adresse au coeur, éventuellement au corps, et non à la raison. La souffrance et le sacrifice nous

touchent, affectent notre assentiment, sans doute parce qu'ils nous permettent de croire à l'incarnation

sensible, charnelle, corporelle, de l'idée. La destruction du corps du martyr agit sur notre relation à la vérité

parce que nous communiquons secrètement les uns avec les autres par notre corps.

« Problématique: C'est l'argument dit "du sacrifice".

On peut se sacrifier pour une cause juste, mais on peut se tromper sur sa légitimité.

Dire que des hommes ou des femmes se sont sacrifiés ne prouve rien, et peut même cacher le secret sentiment de l'inutilité profonde de leur propre vie.

de sorte que la "cause" n'est qu'un prétexte. [La valeur d'une cause que l'on défend au risque de sa vie est au-delà de toute critique.

Par sa mort, le héros prouve que cette cause était juste.

Sa mort prouve la puissance de l'idéal qui est indestructible.] La cause défendue est plus digne que la vie Lorsque l'homme fait le choix de la mort, il s'oppose à ses inclinations naturelles et élève la cause qu'il défend au-dessus de son intérêt personnel.

«La valeur morale s'affirme dans le dépassement de l'égoïsme biologique, dans le renoncement et dans le sacrifice.» (Gusdorf) II n'y a pas de réquisitoire possible devant un témoignage aussi ultime.

La mort devient ainsi l'avocat de la valeur de la cause. Il ne peut y avoir d'autre réponse à la violence, pense Gandhi, qu'une action non-violente.

Résister à la violence, c'est accepter de mourir et ainsi refuser de se soumettre à la volonté de celui qui y a recours. Répondre à la violence par la violence ne résout rien.

En effet, tout usage de la violence, même dans un but légitime, est encore une manière de l'attiser.

La violence entraînant la vengeance.

La posture du martyr est préférable. La mort est un exemple pour les autres hommes Socrate a refusé d'écouter Criton et de s'évader alors qu'il était condamné à mort.

Il n'a pas choisi la vie et ses biens illusoires.

Plutôt que de renoncer à la vérité, il a choisi la mort.

Il est allé jusqu'a bout de la cause qu'il défendait.

Dans le Criton, Platon rapporte les raisons pour lesquelles Socrate a refusé de s'évader afin d'échapper à la mort. D'après Socrate, il serait bien plus condamnable de s'opposer au verdict de son jugement que de chercher à conserver sa vie.

Car au-delà du verdict, Socrate obéit aux lois de la cité qui l'ont nourri, éduqué et sans lesquels il n'aurait pu être un citoyen.

En jouant ce rôle qu'on ne tient qu'une fois, Socrate a atteint la sagesse et l'a léguée aux autres hommes.

Il a rassemblé des disciples autour de cette cause.

Bergson peut dire que l'héroïsme n'a qu'à se montrer «pour mettre d'autres hommes en mouvement».

Par son acte, Socrate a invité ses disciples à instaurer autour d'eux la vraie vie. Par sa mort, le martyr fait triompher son idéal Même si l'individu n'a aucun autre pouvoir d'action que le don de sa vie, la force qu'il oppose à la tyrannie est la plus puissante.

L'idéal triomphe par la mort du héros.

Les premiers chrétiens ont été suppliciés, mais n'ont fait que renforcer l'esprit du christianisme. Point de vue religieux : Jésus et le « Sermon sur la montagne ».

Jésus révèle un Dieu non violent, un Dieu d'amour.

Il prêche la sagesse et la loi morale, ainsi que l'amour de l'ennemi.

Jésus valorise les pauvres, les opprimés et les persécutés parce qu'ils ne font de tord à personne.

Il fait le choix de la non violence et enseigne contre la loi du talion qu'il vaut mieux « tendre l'autre joue ».

« Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le vous-même pour eux » (Matthieu, VII, 12). [Aucune cause ne vaut qu'on lui sacrifie la vie humaine.

Mourir pour une cause est un acte vain, car il. »

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