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MORALES DE L'INTÉRÊT ?

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« Définition des termes du sujet: INTÉRÊT: a) ce qui importe,ce qui est à son avantage, ce qui fixe l'attention.

2) Ce qui est utile à un individu (intérêt personnel) ou à plusieurs (intérêt général). Morale: La morale est l'ensemble des devoirs qui s'imposent à l'être humain, en tant qu'être raisonnable, et lui commandent le respect de l'humanité en lui comme en autrui. Il faut distinguer les devoirs moraux, universels et absolus, des devoirs sociaux, variables et relatifs. a) LA MORALE D'ÉPICURE Épicure s'efforce de justifier indirectement par le simple souci de l'intérêt et du plaisir une morale traditionnelle et même assez austère dans ses préceptes.

Ici la valeur s'explique en effet par la nature et ce qui est moralement désirable se fonde sur ce qui est désiré en fait.

Les hommes, comme tous les vivants, cherchent avant tout le plaisir.

Le plaisir est un fait brutal, biologique.

«La racine de tout plaisir est le plaisir du ventre.» Mais gardons-nous d'imaginer qu'Épicure cherche à justifier par là une vie de violences et de débauches ! Tout au contraire ! Car le plaisir vrai, c'est l'« absence de douleur».

Ainsi la morale d'Épicure consistera avant tout à fuir la douleur, c'est-à-dire à fuir toutes les occasions de douleur, tous les risques, toutes les aventures.

Épicure condamne les plaisirs artificiels (ceux du luxe, de l'orgueil) et même les plaisirs qui tout en étant naturels ne sont pas strictement nécessaires à la vie (comme ceux liés aux passions sexuelles).

De tels plaisirs sont mêlés d'agitation et sont l'occasion de souffrances.

En fait le sage ne cultivera que les plaisirs à la fois naturels et nécessaires et se contentera du strict minimum : un peu de pain, un peu d'eau, un peu de paille pour dormir, un peu d'amitié.

On voit le paradoxe épicurien, d'une morale austère et ascétique fondée sur le culte du plaisir! Épicure constate que le plaisir, recherché par tous, est l'élément essentiel de la vie heureuse.

Conforme à la nature humaine, il procure un critère parfait de tous les choix que nous avons à faire. Il réside dans la sensation qui, nous mettant en rapport avec le monde, est la règle qui nous fait choisir ou exclure. Ce bien est inné et personnel, puisque chacun est juge de ce qui lui convient : c'est de notre propre point de vue sensible que nous jugeons de ce qui est pour nous un plaisir ou une douleur.

Ainsi, nous ne recherchons pas les plaisirs qui engendrent de l'ennui, et l'on peut préférer endurer certaines douleurs si elles sont le moyen d'accéder à un plus grand plaisir.

L'épicurisme n'est pas une philosophie simpliste qui recherche le plaisir à tout prix et fuit la douleur ; elle repose sur un principe de détermination, qui est la sensation, critère complexe d'estimation des valeurs, puisqu'il aboutit à un paradoxe : "Nous en usons parfois avec le bien comme s'il était le mal, et avec le mal comme s'il était le bien", (Épicure). Une des constances de la philosophie d'Epicure est de vanter le plaisir.

On retrouve la formule « Le plaisir est notre bien principal et inné » dans la « Lettre à Ménécée ».

Mais l'épicurisme ne correspond guère à l'image populaire que l'on en garde : celle du « bon vivant ».

Dans cette lettre, on lit : « Tout plaisir est de par sa nature propre un bien, mais tout plaisir ne doit pas être recherché ».

C'est à une compréhension véritable du plaisir, et à une gestion rationnelle des désirs que la philosophie d'Epicure nous invite, philosophie des « sombres temps », de l'époque troublée, violente, des successeurs d'Alexandre le Grand. La « Lettre à Ménécée » est une description de la méthode apte à nous procurer le bonheur.

Car si tous les hommes cherchent le bonheur, ils sont, selon le mot d'Aristote, comme des archers qui ne savent pas où est la cible, incapables de la définir et de l'atteindre. Epicure commence par expliquer que nous n'avons rien à redouter des dieux, vivants bienheureux qui ne se soucient pas des hommes, et que la mort n'est rien pour nous.

Débarrassés du souci du jugement divin et de la survie de l'âme, nous sommes alors aptes à bien vivre notre vie présente.

Bien vivre notre existence veut dire parvenir au bonheur ici-bas, et cela n'est possible que par un bon usage des plaisirs et des désirs. L'homme est un être de désir, et selon qu'il parvient ou échoue à satisfaire ses désirs, il est heureux ou misérable. Or, le bonheur est d'abord l'absence de souffrance physique ou psychologique.

C'est pourquoi Epicure déclare : « Une théorie non erronée des désirs sait rapporter tout choix à la santé du corps et à la tranquillité de l'âme puisque c'est là la perfection même de la vie heureuse.

Car tous nos actes visent à écarter la souffrance et la peur.

» Eprouver du plaisir, c'est d'abord combler un manque : boire quand on a soif, se rassurer quand on a peur.

En soi, un plaisir est toujours bon, une souffrance, un désir non comblé, toujours mauvais.. »

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