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Merleau-Ponty: Le malaise est essentiel a la philosophie.

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Le malaise est essentiel à la philosophie. Nous l'avons un peu oublié. Le philosophe moderne est souvent un fonctionnaire, toujours un écrivain, et la liberté qui lui est laissée dans ses livres admet une contrepartie : ce qu'il dit entre d'emblée dans un univers académique où les options de la vie sont amorties et les occasions de la pensée voilées. Sans les livres, un certaine agilité de la communication aurait été impossible, et il n'y a rien à dire contre eux. Mais ils ne sont enfin que des paroles plus cohérentes. Or, la philosophie a cessé d'interpeller les hommes. Ce qu'il y a d'insolite et presque d'insupportable en elle s'est caché dans la vie décente des grands systèmes. Pour retrouver la fonction entière du philosophe, il faut se rappeler que même les philosophes-auteurs que nous lisons et que nous sommes n'ont jamais cessé de reconnaître pour patron un homme qui n'écrivait pas, [...] il faut se rappeler Socrate. Merleau-Ponty

Merleau-Ponty, dans son discours de réception au Collège de France, s'interroge sur les relations du philosophe et de la Cité. Avec Socrate, la philosophie fait scandale, alors qu'aujourd'hui elle semble avoir perdu son pouvoir de vérité. Problématique. Pourquoi les philosophes d'aujourd'hui lisent-ils encore les textes de la tradition ? Qu'y cherchent-ils ? L'usage par chacun de sa raison n'est-il pas suffisant ? Pourquoi le confronter avec d'autres ? Au coeur de la philosophie, il y a donc un débat sur les enjeux de la pensée. Que peut le concept ? Est-il toujours en retrait par rapport à la réalité ? Enjeux. La philosophie ne va pas de soi. Il n y a pas d'évidence à laquelle le philosophe pourrait se référer pour justifier sa démarche. Cela se traduit par une attitude, par un malaise ressenti par les non-philosophes à l'égard de la philosophie. Autrement dit, avec Socrate, la philosophie fait scandale. Elle remet en question les croyances, les proverbes, les idées générales sur le monde tel qu'il va.

« Le malaise est essentiel à la philosophie.

Nous l'avons un peu oublié.

Le philosophe moderne est souvent un fonctionnaire, toujours un écrivain, et la liberté qui lui est laissée dans ses livres admet une contrepartie : ce qu'il dit entre d'emblée dans un univers académique où les options de la vie sont amorties et les occasions de la pensée voilées.

Sans les livres, un certaine agilité de la communication aurait été impossible, et il n'y a rien à dire contre eux.

Mais ils ne sont enfin que des paroles plus cohérentes.

Or, la philosophie a cessé d'interpeller les hommes.

Ce qu'il y a d'insolite et presque d'insupportable en elle s'est caché dans la vie décente des grands systèmes.

Pour retrouver la fonction entière du philosophe, il faut se rappeler que même les philosophes-auteurs que nous lisons et que nous sommes n'ont jamais cessé de reconnaître pour patron un homme qui n'écrivait pas, [...] il faut se rappeler Socrate. Merleau-Ponty, dans son discours de réception au Collège de France, s'interroge sur les relations du philosophe et de la Cité.

Avec Socrate, la philosophie fait scandale, alors qu'aujourd'hui elle semble avoir perdu son pouvoir de vérité. Problématique. Pourquoi les philosophes d'aujourd'hui lisent-ils encore les textes de la tradition ? Qu'y cherchent-ils ? L'usage par chacun de sa raison n'est-il pas suffisant ? Pourquoi le confronter avec d'autres ? Au coeur de la philosophie, il y a donc un débat sur les enjeux de la pensée.

Que peut le concept ? Est-il toujours en retrait par rapport à la réalité ? Enjeux. La philosophie ne va pas de soi.

Il n y a pas d'évidence à laquelle le philosophe pourrait se référer pour justifier sa démarche.

Cela se traduit par une attitude, par un malaise ressenti par les non-philosophes à l'égard de la philosophie.

Autrement dit, avec Socrate, la philosophie fait scandale.

Elle remet en question les croyances, les proverbes, les idées générales sur le monde tel qu'il va. Merleau-Ponty, dans son discours de réception au Collège de France, s'interroge sur les relations du philosophe et de la Cité.

Avec Socrate, la philosophie fait scandale, alors qu'aujourd'hui elle semble avoir perdu son pouvoir de vérité. Pourquoi les philosophes d'aujourd'hui lisent-ils encore les textes de la tradition ? Qu'y cherchent-ils ? L'usage par chacun de sa raison n'est-il pas suffisant ? Pourquoi le confronter avec d'autres ? Au coeur de la philosophie, il y a donc un débat sur les enjeux de la pensée.

Que peut le concept ? Est-il toujours en retrait par rapport à la réalité ? La philosophie ne va pas de soi.

Il n y a pas d'évidence à laquelle le philosophe pourrait se référer pour justifier sa démarche.

Cela se traduit par une attitude, par un malaise ressenti par les non- philosophes à l'égard de la philosophie.

Autrement dit, avec Socrate, la philosophie fait scandale.

Elle remet en question les croyances, les proverbes, les idées générales sur le monde tel qu'il va. « Le malaise est essentiel à la philosophie.

Nous l'avons un peu oublié. Le philosophe moderne est souvent un fonctionnaire, toujours un écrivain, et la liberté qui lui est laissée dans ses livres admet une contrepartie : ce qu'il dit entre d'emblée dans un univers académique où les options de la vie sont amorties et les occasions de la pensée voilées.

» Merleau-Ponty oppose la philosophie « enseignée », universitaire à la philosophie des débuts, celle de Socrate, philosophie orale, que Socrate lui-même n'a pas écrit.

Cette perte de l'oralité dans la philosophie a modifié notre rapport à cette dernière.

L'art socratique du dialogue, en qui se résume la manière socratique de philosopher, tient à peu près dans l'image de la « maïeutique », art d'accoucher les esprits, que Socrate disait tenir de sa mère.

L'enquête socratique, par l'un de ses aspects, est une recherche spéculative, guidée par l'exigence rationnelle de la cohérence et de la légitimation : aspect que retiendra Aristote, estimant que l'on doit deux choses à Socrate, l'idée de la définition universelle, qui couvre la totalité du défini parce qu'elle en atteint l'essence, et la technique du raisonnement inductif, qui dégage cette essence universelle par la confrontation des exemples particuliers.

Mais la réfutation socratique des formules suggérées par l'interlocuteur brise en même temps l'illusion par laquelle, croyant tenir le concept, il se croit en droit de l'utiliser pour juger, et donc pour vivre ; aussi, quand il se trouve paralysé par le contact du « poisson torpille » qu'est Socrate, est-il atteint au plus vif ; c'est de mal vivre, en définitive, qu'il est convaincu.

Précisément parce qu'elle atteint à cette profondeur, la morsure socratique est féconde, contrairement à la réfutation sophistique, qui peut lui ressembler extérieurement.

La joute sophistique est toute verbale ; le vaincu ne croira pas en danger les convictions auxquelles il s'identifie, il ne songera qu'à maîtriser à son tour les instruments de sa revanche.

L'homme livré à Socrate, réveillé, par la piqûre du « taon », du sommeil dont ses opinions sont les rêves, est devenu une inquiétude, une recherche, une conscience et aussi un malaise.

Le support écrit, supprime en partie cette. »

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