Merleau-Ponty
Extrait du document
[... ] Nous sommes vivants,
c'est ici que nous avons nos tâches, et elles sont les mêmes tant
qu'il nous reste un souffle. La méditation de la mort est hypocrite
puisque c'est une manière morose de vivre. Dans le mouvement qui le
jette aux choses, et justement parce qu'il en a montré l'arbitraire
et le péril, Montaigne découvre le remède à la mort. Il m'est avis que
c'est bien le tout, non pourtant le but de la vie ; c'est sa fin, son
extrémité, non pourtant son objet. Elle doit être elle-même à soi sa
visée, son dessein ; sa droite étude est se régler, se conduire, se
souffrir. Au nombre de plusieurs autres offices que comprend ce général
et principal chapitre est cet article de savoir mourir ; et des plus
légers, si notre crainte ne lui donnait poids. Le remède à la mort et
aux passions n'est pas de s'en détourner, mais au contraire de passer
au-delà comme tout nous y porte. Les autres menacent notre liberté ?
Mais il faut vivre entre les vivants. Nous y risquons l'esclavage ?
Mais il n'y a pas de liberté vraie sans le risque.
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